Chapitre 8

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Comme chaque jour depuis près de trois mois, elle se leva pour aller courir. Le fait de le faire avec Kara chaque matin lui avait donné goût à cette activité. Si on lui avait dit il y a quelques mois qu'elle se lèverait pour une activité physique autre que le sexe, elle aurait ri au nez de la personne qui aurait osé émettre l'hypothèse. Et pourtant, elle appréciait cela, en plus d'être bon pour la ligne et la santé cela lui permettait de réfléchir. La jeune Danvers, elle, y trouvait un moyen de faire le vide. Ici, c'était aussi un moyen de fuir les murs étouffant du manoir. Elle avait cette impression que sa mère était derrière chaque mur, à chaque détour d'un couloir, la surveillant de ses yeux perçants et froids.

Cela faisait deux jours qu'elle ignorait Kara et le moins qu'on puisse dire c'était que la blonde était persévérante. Bien sûr, elle avait compris que son silence était dû à sa mère, elle le disait dans ses dizaines de messages mais Lena était certaine qu'elle ne comprenait pas pleinement son problème, ses inquiétudes. Elle devait s'éloigner d'elle pour que Liliane ne s'intéresse plus à elle, elle devait s'éloigner d'elle pour qu'elle ne soit pas atteinte par le nom des Luthor. Elle savait sa mère capable du pire. Son père n'était-il pas mort dans d'étranges circonstances ? Et elle avait toujours soupçonné la matriarche d'en être responsable. Elle ne pensait pas que sa mère en arriverait jusque-là, faire assassiner la blonde juste parce qu'elle la fréquentait, mon Dieu elle espérait sincèrement qu'elle n'était pas aussi folle. Mais, elle était certaine qu'elle serait capable de faire en sorte que Kara soit exclue pour une obscure raison ou de de lui faire couper sa bourse par quelconque moyens et la brune savait que sans cela, elle ne pourrait pas continuer ses études, parce que même si sa famille n'était pas pauvre, elle n'avait certainement pas les moyens de payer deux scolarité dans une université si prestigieuse et onéreuse que Harvard.

Alors, elle prenait sur elle, se retenait de répondre lorsqu'elle recevait des appels ou des sms de son soleil, son cœur se serrant un peu plus alors que chaque message audio ou texte étaient de plus en plus désespérés d'avoir de ses nouvelles mais elle devait être ferme avec sa décision. Et puis peut être qu'elle finirait par se lasser et revenir sur son invitation, elle n'en avait pas envie, vraiment pas, parce que passer le reste des fêtes avec la blonde était ce qu'elle désirait le plus mais certainement pas à son détriment.

Pourquoi tout était toujours tout si compliqué pour elle, pourquoi sa mère ne la laissait pas tranquille ? Elle se fichait de son existence, elle la maudissait alors quoi, d'un coup elle se souvenait qu'elle avait une fille ? Non, c'était autre chose, et le fait qu'elle ait évoqué le statut social de son amie ne l'avait pas convaincue, pas entièrement même si elle savait que Liliane n'appréciait pas du tout qu'elle se mélange avec la populace de la classe inférieure comme elle les appelait. Il y avait autre chose derrière cette fois, elle le sentait dans son for intérieur parce que si elle l'avait fait surveillé comme elle le pensait, alors dans ce cas, elle savait que Winn aussi était son ami et ce dernier était un orphelin qui était arrivé là où il était, seulement grâce à son intellect. Et pire que tout, il travaillait en dehors de l'université en plus de sa bourse afin de financer ses projets scientifiques dans un supermarché de nuit. Sa mère cachait donc quelque chose mais quoi ? Qu'est ce qui faisait de Kara quelqu'un à ne pas fréquenter ? Elle comptait bien le découvrir.

« Bonjour miss Luthor, comment vous portez vous ? » la salua joyeusement Ronald le chef jardinier, la sortant de ses pensées alors qu'elle arrivait à son niveau.

« Bonjour monsieur Ronald, je vais bien et vous comment allez-vous aujourd'hui ? » s'enquit la milliardaire en s'arrêtant devant l'homme ôtant ses écouteurs.

« Ah merveille, mon Jacky rentre bientôt, vous allez pouvoir le revoir, il me parle souvent de vous. » répondit le vieil homme avec un sourire affectueux faisant tendre le génie à l'évocation de son fils.

I like The sunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant