Un moment entre filles

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—- Lou ! Réveille toi ! Il est neuf heure !
Je commence doucement à émerger. Je suis toujours installée sur mon canapé, mais le loup qui me tenant chaud n'est plus là. Je jette un coup d'œil à la ronde, mais il n'y a que Annabelle.
—- Carl est parti de bonne heure. Son père lui a demandé de rentrer. Il avait besoin de lui.
—- Il allait bien ?
—- Oui. J'ai regardé sa blessure et ça va. Dans un jour ou deux, il n'en paraîtra plus. Viens déjeuner ! Ensuite tu te prépares vite fait. Maria arrive d'ici vingts minutes. Et à nous le shopping !
—- Je suis vraiment obligée de venir ? Je suis épuisée.
—- Oui ! Obligé ! Olivia et Abigail ont déjà leurs robes et elles travaillent aujourd'hui. Quand aux garçons, ils sont interdit de magasins. On a déjà essayé de les emmener, mais ça devient vite l'enfer ! Donc c'est journée entre fille ! Tu verras on va bien s'amuser !
Je me dépêche de prendre mon café au lait et deux tartines de pain beurrées, puis file me prendre une douche rapide, de me laver les dents et de m'habiller. Je retrouve Maria et Annabelle qui finissent de prendre un café dans ma cuisine. J'embrasse chaleureusement Maria et nous partons dans la voiture de cette dernière. Mes deux nouvelles amies sont à l'avant du véhicule et nous partons pour le village. Je suis toujours inquiète pour la famille Greenwood, alors je me lance à lui demander.
—- Maria ? Est-ce que tout va bien chez vous ? Vous allez tous bien ?
—- Oui ma belle, ne t'inquiètes pas. On a rien de cassé. On va juste avoir un peu de décoration à refaire et quelques arbres à planter.
—- Pardon ?
—- Oui bah tu sais, on est beaucoup plus fort qu'un être humain un peu porté sur la muscu...
—- Ah... D'accord... Mais qui vous a attaqué ? Ça vous arrive souvent ?
—- Je ne peux pas répondre à tes questions. Il faudrait que j'ai l'accord de mon père pour cela. Mais ne t'inquiètes pas, on sera toujours là pour te protéger. Au fait ! Pendant que j'y pense ! C'est vrai que tu es l'âme sœur de mon frère ? Alors c'est comment ? C'est vrai que...
—- Maria ! Tais-toi ! Tu vas lui faire peur ! En plus, elle n'a toujours pas discuté avec Carl. Donc, on ne parlera pas d'eux pour l'instant.
—- Non... moi qui voulais savoir si ce que l'on dit est vrai !
—- Qu'est-ce que l'on dit ? Dis-moi !
Je les regarde toutes les deux avec curiosité, mais Annabelle nous rabroue.
—- Non non non ! Pas de ça ! On a dit que l'on en parlerait pas tant que tu n'a pas discuté avec lui. Bon dites moi les filles ! Qu'est-ce que vous aimeriez trouver comme vêtement pour le bal ?
—- Tu sais, je ne sais pas comment il faut s'habiller pour ce type d'événement.
—- En fait, c'est très hétéroclite. Chacun vient comme il a envie d'être. Écoute ! L'année dernière, il y en a qui sont venu en tenue de cowboy, d'autres en robe simple d'été ou encore en robe de soirée...
—- Ah bon ! Mais... non rien... c'est idiot...
—- Non il n'y a rien d'idiot ! Vas-y balance ce que tu veux dire !
—- Personne ne juge ?
—- Non, tu sais, ici c'est un petit village et tout le monde se connaît. Alors, soit on félicite pour la beauté ou alors, on rigole tous ensemble.
—- Ah ok. Ça me fait bizarre. Là où je vivais, tout le monde jugeait et il fallait éviter de ternir la réputation de sa famille. Finalement, je me plais de plus en plus ici.
Mes amies me sourient et nous continuons à badiner. Nous arrivons enfin au village et Maria trouve une place dans l'une des contres-allées qui jouxtent la place principale où se trouve le marché. Nous descendons de voiture et Maria m'emmène bras dessus, bras dessous.
—- Aller, viens. On va au magasin de madame Ernandes. Elle a toute sorte de tenue pour les femmes. De la minimaliste pour les boîtes de nuit à la robe du soir ou de cocktail. Tu vas voir, c'est un régal pour les yeux. Et on a toute la journée pour trouver.
Nous arrivons devant un magasin qui ne paye pas de mine. Depuis la vitrine, nous ne pouvons pas voir l'intérieur. Annabelle ouvre la porte et nous rentrons. L'intérieur du magasin est très lumineux, mais n'agresse pas les yeux. Plusieurs rangées de portants sont alignées par thèmes et par couleurs. Nous commençons à flâner. Quelques tenues nous font rires en nous imaginant dedans comme la soubrette, l'infirmière sexy ou encore la combinaison en similicuir. Finalement nous partons chacune de notre côté pour trouver notre bonheur. Au bout d'une heure, Maria part essayer une robe rose, d'après ce que j'ai pût remarquer.
Au bout de trois minutes, elle ressort... Annabelle et moi nous nous regardons puis explosons de rire. La robe est bien rose, mais elle est bouffante avec des volants et du tulle à tous les étages. On dirait une grosse meringue rose.
—- Ah non les filles vous nettes pas drôles ! Je l'aimais bien moi ! Ok ! J'ai compris ! Mais arrêtez de rire à la fin !
Elle rentre à nouveau dans la cabine pour se changer. Nous réussissons quand même à nous calmer et retournons à nos recherches. Annabelle réussi à dénicher pour elle une magnifique robe bustier à cocktail avec de toutes petites fleurs bleues sur fond blanc. Et finalement, Maria a déniché une robe de soirée bleue nuit qui brille au fil des mouvements. Quand à moi j'ai trouvé une petite robe noir toute simple que me descend sous les genoux.
—- Ah non Lou ! Pas question que tu mettes cette robe !  Tu sors avec mon frère maintenant, alors il faut lui en mettre plein les yeux ! Je veux le voir à genoux devant toi, la bave aux lèvres... Comme ça je pourrais...
—- Quoi ? Hors de question ! Cette robe me va très bien ! Sinon je mettrais un pantalon.
Annabelle s'approche de moi avec une robe rouge et me pousse dans la cabine d'essayage. J'avais oublié que j'avais la force d'un petit chaton à côté d'elle. Finalement j'essaie cette robe. Je sors et me regarde dans un miroir. En fait, cette robe est magnifique. Elle est fluide et m'arrive juste sous le genoux. Elle fait ressortir les courbes de mon corps. Finalement je vais prendre cette robe car j'ai envie au fond de moi de plaire à Carl.
—- Oui ! Tu es à croquer ! Aïe... ! Mais pourquoi tu me pince Annabelle ?
—- Ne t'inquiètes pas, le grand méchant loup ne me croquera pas demain soir !
—- Qui te dit que mon frère est un méchant ? Ça  pourrait être moi !
—- Mais oui bien sûr ! On va te croire ! Toi le petit chaton de la famille Greenwood !
—- Arrête Annabelle ! Ne sois pas méchante avec moi. Je ne suis pas un chat !
Je les laisse continuer à discuter et retourne me changer. Une fois terminé, je les retrouve à la caisse. Nous retournons à la voiture déposer nos achats et partons dans un petit restaurant typiquement italien. Nous nous installons près de la porte ouverte. Le temps est magnifique et une chaleur douce s'est installée. Mes deux amies commandent chacune une méga pizza au kebab alors que moi, je prends une petite Sicilienne.
—- Comment peux-tu manger un truc pareil ? Sans viande et surtout avec un minuscule poisson ?
—- Écoute Maria, j'adore cette pizza et je la prends quand j'ai envie de me faire plaisir. Et aujourd'hui c'est le cas. Passons maintenant à la soirée de demain. Si vous m'expliquiez comment ça se passe et pourquoi c'est organisé ?
J'ai réussi à détourner leur attention et du coup nous passons un agréable moment à manger tout en échangeant sur la soirée.
Nous sortons du restaurant vers quatorze heure trente et traversons la place du village. Quelques marchands vendent encore. Tout à coup, trois hommes costauds nous coupent le chemin. Les filles les regardent méchamment mais tout en restant sur leurs gardes. L'homme au milieux engage la conversation après quelques minutes de lourd silence.
—- Tu lui diras que ce n'est pas fini. Il doit encore une vie à Jack. Faites bien attention à vous poulettes ! On ne sais jamais...
—- poulettes ? Mais tu te prends pour un coq on dirait ! Tu sais ce que j'en fais des coqs moi ? Et bien, j'en fais du coq au vin et après je le bouffe le coq ! Retournez dans votre pampas et ne revenez plus...
—- C'est une menace gamine ?
—- Non juste un conseil ! Venez les filles. On a rien à faire avec ces abrutis.
Après cet échange plutôt flippant, Annabelle nous accroche nos bras et nous amène à la voiture.
—- C'était quoi ça ?
—- Ne t'inquiètes pas Lou. Ce ne sont que des abrutis et Ben va vite régler l'affaire. Il faut que l'on rentre rapidement. Maria, on dépose Lou chez elle.
—- Mais on a pas fini notre journée fille !
—-Maria ! Il y a plus important que notre journée.
—- Ok. Désolé Lou.
—- Ce n'est pas grave les filles. Ne vous en faites pas. J'ai passé un super moment avec vous, mais là, de toute façon je suis fatiguée. C'est aussi bien que je rentre chez moi.
Nous faisons le restant du trajet dans le silence. Garée devant chez moi, j'embrasse les filles, récupère mon sac puis descend de voiture. Je rentre dans ma cuisine lorsque les filles repartent. Je me sens seule. Il faut que je me bouge sinon je vais me complaire dans la léthargie.
Je mets au lave-linge ma robe pour qu'elle soit prête pour le bal. Puis je prends mon carnet de croquis et part m'installer dans mon jardin. Je commence par me détendre en fermant les yeux et en respirant lentement. J'entends les chant des oiseaux. En fait, je m'aperçois que je ne suis pas seule, je suis entourée de nombreux animaux. Mais il me manque le contact. Il me manque... Mon loup me manque. Ses câlins et ses coups de langue me manquent. Je rouvre les yeux et me retrouve nez à nez ou devrais-je dire nez à museau avec mon loup.
—- Salut toi ! Comment vas-tu ? Je vois que tu n'as plus ton bandage. As-tu toujours mal ? Ok tant mieux.
Pendant que je lui pose tout un tas de questions qui  n'ont besoin que de réponses affirmatives ou négatives, mon loup me répond en bougeant la tête selon ses réponses. Au bout d'un moment, j'arrête mon questionnement et commence à lui caresser le cou. Il commence à ronronner et pause sa tête sur mon épaule.
—- Carl, j'aime quand tu es en loup mais j'aimerais quand même passer un peu plus de temps avec l'homme.
Mon portable sonne. C'est Charlotte qui m'appelle. Je décroche.
—- Lou ! Ma belle ! Est-ce que Carl est avec toi ? Son père le cherche partout.
Alors que je n'ai pas le temps de lui répondre, Carl me fais une grande léchouille sur la joue et part en courant chez lui.
—-Bonjour Charlotte. Oui il était avec moi mais il t'a entendu et il vient juste de partir après m'avoir léché la joue ! Beurk c'est dégoûtant !
Charlotte me raccroche au nez en rigolant. Je secoue la tête de dépit et commence à m'installer pour dessiner.

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