L'enfer

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Je me fais réveiller par cet homme qui nous a parlé sur la place du village. Il me tire par les cheveux et me fait tomber de mon lit. Tout en me criant dessus.
—- Alors ? Tu vas me répondre ? Espèce de catin des Greenwood ! Tu vas me le dire à la fin ?
Je ne sais pas de quoi il me parle et je suis tellement terrifiée que je n'arrive ni à bouger, ni à parler. Il me secoue de plus belle. Ça me fait horriblement mal au crâne.
—- Bon. Puisque tu ne veux pas me parler, je t'emmène avec moi. Je suis sûr qu'il viendra te chercher et que j'aurais ma vengeance ! Ah ah ah ah ah !
Il me traîne à travers la maison jusque dans le jardin tout en me tirant par les cheveux. J'essaie de marcher à côté de lui, mais trébuche régulièrement. Il me conduit à travers la forêt à l'opposé de chez mes voisins. Je crie à l'aide aussi fort que je le peux mais il me redresse et me donne un coup de poing dans le visage. Je suis sonné. Alors qu'il reprend sa route, je trébuche à nouveau et tombe. Cela ne le dérange pas, il continu. Une poigne ferme autour de mes cheveux, il me traine au sol. Je me traine sur les branches mortes, les cailloux et m'arrache la peau et mon pyjama avec les ronces. Mon corps n'est que douleurs, je gémis et essaie d'appeler Carl au secours. Au bout d'un temps qui me parait une éternité, nous arrivons dans une maison en pierre qui me semble délabrée. Il ouvre plusieurs porte et me fait dévaler tout un escalier en bois. Des échardes me rentrent dans la peau et des douleurs encore plus violentes me traversent le dos. Il fini par m'attacher à des chaînes accrochées au mur.
—- Tu peux crier autant que tu peux, personne ne t'entendra. Je vais prévenir les autres comme ça nous aussi on pourra s'amuser avec toi ! Ah ah ah ! Je commencerais bien tout de suite d'ailleurs !
Il m'attrape le bas du visage, arrive à ouvrir ma mâchoire que j'essayais tant bien que mal à la garder fermée et m'embrasse de force et four sa grosse langue dégoûtante dans ma bouche. Un regain d'énergie me permet de me débattre et à tourner la tête. Il se met à rire et des frissons de dégoût me parcourent tout le corps.
—- Tu as raison gamine. Ce sera mieux quand mes potes seront là ! Ah ah ah !
Puis il repart en me laissant seule dans cette cave sombre et humide. Je m'écroule par terre et prends mes genoux dans mes bras. Je pleure toutes les larmes de mon corps et essaie d'appeler à l'aide, mais personne ne m'entend. Je sais que ça ne sert à rien, mais je ne sais pas quoi faire d'autre. Je suis perdue et attachée au fin fond de la forêt. Ils ne pourrons jamais me retrouver. En plus, personne ne sait que j'ai disparu. Je me met à pleurer de plus belle. J'entends au loin une voix qui m'appelle...
—- Lou... réveil-toi... Lou... Lou réveille toi... Lou...Lou...
J'ouvre les yeux... je vois Carl qui est assis sur mon lit à côté de moi.
—- Lou, je suis là... Tout va bien... Tu as fait un mauvais rêve...
Je pleure de plus belle et me jette dans ses bras. Il me sert et me cajole. Il chantonne afin de m'apaiser. Au bout d'un moment, les larmes cessent de couler et je commence à me détendre.
—- Veux-tu un verre d'eau ?
Je hoche la tête comme assentiment. Il part de ma chambre. Depuis que j'ai quitté ses bras, je ressens comme un vide. Le froid m'envahit. Je l'entend dans la cuisine ouvrir des placards puis tirer de l'eau au robinet de l'évier. Je l'entends revenir. Il reprend sa place à côté de moi et me tend un verre d'eau.
—- Tiens. Bois ça. Ça va te faire du bien.
—- Merci.
Je bois intégralement mon verre d'eau.
—- Ça va mieux ?
—- Oui, merci. C'était tellement réel...
Une larme coule le long de ma joue. Je ne veux pas pleurer à nouveau. Je prends une grande inspiration pour me reprendre. Il me caresse la joue et essuie la larme en même temps.
—- Tu veux bien me raconter ?
Je prends une grande inspiration et lui raconte tout dans les moindres détails. Il est concentré et me regarde dans les yeux. Je prends la force qu'il me donne à travers son regard. Ça me fait du bien de raconter ce cauchemar. Une fois fini, il s'allonge à côté de moi et me prend dans ses bras.
—- Viens là. Rendors toi. Je vais veiller sur toi.
Je ferme les yeux et respire son odeur de bois, de loup et d'iode. Je m'apaise et m'endors rapidement.

    Je me réveille doucement sous les caresses de Carl. Le Soleil nous beigne de ses rayons. Je m'étire, me retourne vers lui, mes mains posées sur son torse. Je me sens bien, très bien même. J'ai le sourire aux lèvres, j'avance mon visage vers le sien et l'embrasse doucement et tendrement. J'ai envie de plus... mais je me rends compte que c'est notre premier baiser et je ne sais pas s'il en a envie. Je me redresse, le feu aux joues et le regarde dans les yeux pour voir sa réaction. Il me regarde les yeux rieurs, un demi sourire se dessine sur son visage et une fossette apparaît sur sa joue. Il se penche et me donne un baiser plus intense que celui que lui ai donné. Je fonds... Il y met un terme et et me dit:
—- J'aurais adorer continuer, mais il commence à se faire tard. Il est presque onze heure et j'ai encore pas mal de choses à faire.
—- Carl, il faut que l'on parle.
—- Oui, je sais et c'est prévu. Tu vas prendre une douche le temps que j'appelle mon père. Et ensuite, quand tu seras prête, on discutera de nous.
—- D'accord... mais d'abord je veux savoir ce que tu ressens pour moi.
—- C'est difficile à dire, mais pour l'instant sache que je tiens beaucoup à toi. Et tu es à moi, tu m'appartiens comme j'espère que je t'appartiens.
—- Oui, c'est pareil pour moi. Mais il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas.
—- Ne t'inquiète pas. On va en parler et j'espère que je pourrais répondre à toutes tes questions. Aller, vas-y maintenant.
Il me dit cela en me faisant un petit bisou sur le nez. Je suis aux anges. Je sors du lit et prends quelques affaires dans mon placard pendant qu'il m'observe. Je pars dans la salle de bain pour me laver. Je suis soulagée qu'il m'ai dit ce qu'il ressentait pour moi. J'avais peur que ce ne soit pas réciproque. Son monde m'est complètement inconnu que je n'arrête pas de me poser des questions. Est-ce qu'il y a quelque chose de vrai dans les livres ou dans les films ? C'est un vrai casse tête... J'ai enfin fini de me préparer. Je sors de la salle de bain et retrouve Carl qui nous prépare des sandwiches et mon café au lait. Je remarque qu'il a retenu quelques infos que j'avais donné lors du barbecue. Ça me réchauffe le cœur de voir qu'il y a à nouveau une personne pour qui je compte. N'ayant plus de famille, c'est difficile de vivre sans amour. Pour l'instant, je ne regrette pas d'être venu ici même si on a eût des moments très mouvementés.
—- Viens t'assoir. Nous allons manger pendant que l'on parlera. Ensuite, je devrais partir quand Maria arrivera. Vous ferez vos trucs de filles et on se retrouvera au bal du village. Ça te va ?
—- Oui, je pense que ça ira. Merci pour tout ça.
—- Pas de quoi ! Alors dis-moi ce que tu veux savoir ?
—- Et bien pour commencer, je voudrais savoir pour nous deux comment ça se passe. On nous oblige à ressentir ça ? J'ai aussi entendu parler d'âmes sœurs. Et en fait, je ne sais pas vraiment quoi te poser comme question.
—- Alors, nous sommes effectivement des âmes sœurs. Je le ressent au plus profond de mon corps. Mais ce lien ne marche vraiment que si les deux personnes sont déjà attirées l'une par l'autre. Si c'est le cas, C'est un peu comme un coup de foudre à ce que ma mère m'a dit une fois. Mais il se peut qu'il n'y ait qu'une seule des deux personnes qui ressente cette attirance. Pour nous deux, on a été attiré l'un vers l'autre au premier regard.
—- Ce n'est pas l'impression que tu m'as donné !
—- C'est parce que j'étais troublé de ressentir ça et en plus nous avons quelques problèmes avec la meute voisine. J'étais perturbé et ne savais pas comment réagir. En plus tu viens juste d'emménager et je ne voulais pas te sauter dessus.
—- Il y a plusieurs meutes ?
—- Doucement ! N'allons pas trop vite. Oui il y en a plusieurs partout dans le monde et la plus proche se trouve également dans cette forêt. Mais tu ne crains rien. Donc je reprends, Notre lien va se renforcer à force de se côtoyer. Et de passer beaucoup de temps ensemble. Cette nuit, pendant que tu faisait ton cauchemar, je me suis senti mal à l'aise. Du coup, je suis sorti prendre l'air et c'est là que j'ai entendu tes cris. Si je n'avais pas passé une première nuit même en loup avec toi, je n'aurais pas été mal, j'ai ressenti une partie de ton mal être. Et se matin, tu ne m'aurais pas embrassé si tu n'avais pas dormi dans mes bras. Je crois qu'il aurait fallu que je fasse le premier pas. Mais ça ne me dérange absolument pas.
Me dit-il avec le sourire et se penchant vers moi pour me déposer un baiser.
—- Donc plus on passera de temps ensemble, plus le lien va se renforcer. Mais si tu ne veux pas de ce lien, il faut me le dire tout de suite.
—- Je ne veux pas briser ce lien. Mais après ? Je suppose qu'il se passe quelque chose ?
—- Effectivement. C'est un peu comme deux être « normaux » qui se marient. Chez nous aussi on peut se marier, mais il y a aussi un rituel qui tu permet d'intégrer la meute, même si tu en fait déjà parti. Là se sont Maria, Annabelle et ma mère qui l'on fait au dépend de mon père. Ce rituel si tu es prête à le faire, te permettra de ressentir chaque loup à des degrés différents.
J'assimile ce qu'il me dit tout en faisant la vaisselle. Une fois terminée, nous allons nous installer dans le salon. Il prend mon carnet de croquis et regarde avec attention chaque dessin.
—- Tu as un sacré coup de crayon ! J'adore le premier que tu as fais de moi.
—- Moi aussi, j'adore ton loup et je l'ai fait de mémoire.
—- Je n'ai rien à redire dessus à part qu'il est magnifique.
—- Tu es devenu ma muse lorsque je ne sais pas quoi dessiner.
Carl éclate de rire. Il se reprend et m'embrasse tendrement.
—- Dis moi Carl, Vous êtes quoi en fait ? Des loups garous ?
—- On ne s'appelle pas comme ça. On dit juste que l'on est des loups. Et c'est ce qui est vrai lorsque l'on en prend la forme. On ne ressemble pas à tous ces monstres que l'on peut voir dans les films.
—- Effectivement... Tu n'est absolument pas laid. D'ailleurs, c'est d'abord sur ton loup que j'ai craqué.
—- Dis moi, ton tatouage, c'est toi qui l'a dessiné.
—- Lequel ?
—- Tu en as plusieurs ?
—- Oui... Plusieurs... et que des loups que j'ai dessiné.
—- Mince alors... Moi qui pensais que tu étais une fille bien sous tout rapport !
—- Ah ah ah ! Morte de rire ! Sinon, raconte-moi vos origines.
J'entends la porte s'ouvrir et la tempête Maria fait intrusion dans ma petite maison.
—- Plus tard la discussion ! On a des choses importantes à faire maintenant et on est pas en avance ! Aller oust frérot ! Dehors ! Je ne veux plus te voir ici !
Pendant qu'elle se dirige vers ma chambre, j'accompagne Carl jusqu'à ma porte fenêtre. Il m'embrasse langoureusement et part retrouver son père. Je n'ai pas envie de le quitter, mais je sais que je vais le retrouver bientôt dans la soirée et que d'ici là je sais que je ne vais pas m'ennuyer surtout quand je vois également rentrer Annabelle accompagnée de Abigail et Olivia. Tout la clique féminine est au complet. Ça promet !

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