Revenge

Chapitre 15

Pdv meurtrier

Il faisait chaud, très chaud. Cela faisait plus d'une demi-heure que je scrutais la foule avec l'espoir d'apercevoir mon salut. Je transpirais à grosses gouttes, mon souffle était court. J'étais paniqué. Plusieurs questions m'assaillaient, me provoquant de vifs tremblements. Pourquoi mettait-elle tant de temps ? Il fallait que je me calme, j'avais peur pour rien. Selma était l'une des personnes les plus fiables que je connaissais. Elle était aussi discrète qu'une ombre, mais son esprit lui, était aussi acéré qu'une lame. Passant ma main sur ma barbe de quelques jours, je regardai encore une fois ma montre désespéré. Il était aux environs de vingt-et-une heures, et j'attendais dans l'un des bars les plus huppés de New-York, le " Starry sky". Avec ses tables en apesanteur, il était à la pointe de la technologie. Il avait fallu plus d'un siècle pour parvenir à créer une technologie capable de maintenir le mobilier en suspension dans les airs. Évidemment, l'accès aux tables aériennes était réservé aux plus riches. En plus de devoir payer une fortune pour accéder à ce lieu d'exception, il fallait également posséder des chaussures à hélium qui permettaient de voler. Le port de bracelets magnétiques aux poignets et aux chevilles était également obligatoire, ce qui s'ajoutait à la liste des dépenses déjà longue. Cependant, cela permettait d'éviter les accidents étant donné qu'ils étaient reliés aux bornes de pesanteurs présentent dans toute la ville. C'était vraiment incroyable, je n'arrivais pas à croire que mes aïeuls avaient pu se passer de toutes ces nouvelles technologies ! Même les plus pauvres d'entre nous possédaient au moins une peso-planche permettant elles aussi de voler. L'humanité avait tellement évolué...

Alors que j'étais plongé dans mes songes, la silhouette de Selma apparut. Je pus enfin souffler. Son teint olivâtre, ses longs cheveux bruns, et ses grands yeux noirs lui donnaient l'aspect d'une princesse des mille et une nuits. Elle était tout simplement splendide ! Ravie qu'elle soit enfin arrivée, je lui fis signe pour qu'elle m'aperçoive à travers la foule de riches New-Yorkais présents pour se détendre après une dure semaine de travail. Quelques minutes plus tard, elle était en face de moi, et posait lourdement son sac à main. Elle avait l'air exténuée. J'attendis qu'elle reprenne ses esprits pour me lever et lui faire la bise. Ne voulant pas la brusquer, j'attendis qu'elle commence à parler.

— C'est bon, j'ai réussi, dit-elle en souriant.

Enfin, je pouvais me détendre. Elle avait réussi. On ne trouvera jamais l'assassin d'Ashley. Grâce à elle, j'étais sauvé. Me reprenant, je lui fis face et souris à mon tour.

— Je te revaudrai ça.

— T'as intérêt, dit-elle sournoisement, ne perdant pas le nord.

Elle posa sa main manucurée sur mon bras et chuchota :

— Tu me dois un milliard de dollars. J'ai mis ma carrière en danger pour toi.

J'acquiesçais conscient des risques qu'elle encourait par ma faute. Selma était la procureure de New-York, et c'était elle qui décidait si oui ou non une affaire était classée sans suite. Dans mon cas, elle n'avait pas pu classer tout de suite l'affaire, étant donné qu'elle était trop récente. Elle avait dû attendre qu'une enquête policière soit réalisée. Comme aucune preuve n'avait été trouvée, elle avait enfin pu classer l'affaire à ma demande. Cela ne voulait pas dire que l'affaire Wensley ne pouvait pas être rouverte. Toutefois, c'était fort probable. Pour la relancer, il fallait que l'on découvre de nouveaux éléments. Et je n'avais laissé aucune preuve. Tant qu'il n'y avait pas de preuves, je n'avais aucune raison de m'inquiéter. J'étais sorti d'affaire, on ne découvrirait jamais que c'était moi, Tchad Wolf l'assassin. Seule Selma le savait, mais elle était complice. Donc je ne m'inquiétais pas pour son silence. Si je coulais, elle coulait avec moi. De plus, je la connaissais depuis maintenant seize ans, et elle m'avait montré à maintes reprises qu'elle m'était fidèle.