Chapitre 25

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Pdv Selma

Manger, dormir, attendre. Voici ce qui rythmait mes journées. Il se pouvait que je fus emprisonnée ici depuis plusieurs mois, voire années, tout comme quelques jours. Je n'en savais rien. J'avais perdu la notion du temps. Il s'égrainait tel un venin s'insinuant dans mes veines. Tchad n'était pas venu me voir depuis qu'il m'avait enfermée ici. Il se contentait de me transmettre de la nourriture par une trappe qu'il avait installée à la hâte afin que je n'aie aucun contact avec l'extérieur.

Il était clair que j'étais plutôt bien traitée pour une prisonnière. Ma chambre était propre et spacieuse. Elle avait tout ce dont je rêvais étant plus jeune. Un mobilier luxueux, une salle de bain attenante. La décoration était harmonieuse, et j'avais la chance d'avoir une magnifique vue sur l'extérieur. Enfin, pour couronner le tout, il y avait même une télévision !

C'était vrai, ça aurait pu être bien pire. Je pourrais tout simplement être morte à l'heure actuelle... Cependant, je n'arrivais pas à oublier la sensation de sa main arrachant mes cheveux, ou encore celle de son immonde bouche sur la mienne...

Au début de ma captivité, j'avais essayé de m'enfuir par tous les moyens possibles, imaginables. J'avais d'abord essayé de m'échapper par la grande baie vitrée en pensant naïvement qu'elle serait ouvrable. Toutefois, c'était sans compter le système de sécurité nouvelle génération qui m'empêchait de la forcer. Frustrée, j'avais ensuite tenté de casser les vitres. Mais encore une fois, je ne me doutais pas qu'elles étaient faites en verre incassable... Puis, je m'étais faite plus imaginative, en essayant de m'évader par les conduits d'aération. Malheureusement, ils ne permettaient pas à un corps humain de passer. Désappointée, j'avais ensuite défoulé ma haine sur l'évier, priant pour qu'une fois démoli, j'aurais un accès aux égouts. Seulement, je ne récoltai qu'un amas de tuyaux, un évier hors d'état et une chambre inondée...

Maintenant, j'étais assise par terre, trempée jusqu'aux os, à réfléchir à ma prochaine tentative. Pourrais-je détruire la porte ? Ou bien démonter la trappe afin d'atteindre la poignée extérieure ? Il y avait forcément une faille ! Je ne me laisserai jamais vaincre, je tenterai coûte que coûte de m'échapper de cette prison.

Chacun de mes repas était accompagné d'un papier rose où mon tortionnaire m'écrivait des mots doux accompagnés de réprimandes pour mes soi-disant "caprices" comme ils les appelaient. Cela voulait-il dire qu'il m'épiait ? Cette pièce était sans doute équipée de plusieurs caméras. J'aurais aimé les détruire une à une. Néanmoins, il fallait d'abord que je les trouve avant de réfléchir à la manière de les supprimer...

Après que la haine des premiers jours se soit estompée, j'avais passé la plupart de mon temps à m'en vouloir. C'était absurde, j'en étais consciente. Ce n'était pas ma faute si j'étais tombée sur le chemin d'un malade. Mais j'étais tout de même furieuse contre moi-même. J'aurais pu éviter tous ces problèmes si je n'avais pas été si avare. J'avais fermé les yeux sur sa folie parce que j'étais aveuglée par ma soif de pouvoir. Je l'avais aidé à accomplir ses plus sombres desseins pour l'argent. Certes, il m'avait également soutenue quand j'avais décidé d'empoisonner mon père adoptif.

- Ce n'est pas la même chose, m'interrompis-je à voix haute.

Cet homme m'avait brisée, il m'avait poignardée en plein cœur à maintes reprises... Et même si ses agressions n'étaient pas physiques, elles m'avaient profondément blessée. Je n'avais même pas les mots pour décrire les horreurs que m'avait fait subir mon soi-disant père.

La sœur de Tchad, elle, avait juste eu le malheur d'exister. Telle était la nuance qui séparait nos actes. Il se défendait en proclament qu'Ashley lui avait tout pris par pur égoïsme. Que derrière son visage d'ange se cachait un cœur noir... D'après ses dires, elle donnait ses économies à des associations caritatives mais en contrepartie, elle lui volait de l'argent pour s'acheter des futilités d'ados de son âge. Comment le savait-il ? Il était riche comme Crésus, j'étais sûre qu'il ne savait pas combien d'argent il avait dans son compte. Ses suppositions étaient le fruit de sa folie. C'était encore une preuve qu'il n'était pas normal. Elle m'avait encore une fois échappé...

RevengeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant