● Chapitre 1.02 ●

53 6 3
                                    

Il prit une douche et mit son t-shirt noir usé par le temps

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Il prit une douche et mit son t-shirt noir usé par le temps. Il mit son bonnet, sa veste et son écharpe. Quant à sa grand-mère, elle l'attendait à la porte un grand sourire aux lèvres. Visiblement, rien ne pouvait lui faire plus plaisir que d'aller parler aux fantômes... Jared mit sa mauvaise langue de côté et se contenta de retenir sa colère. Il en avait plus qu'assez que le monde l'ignore à ce point ! Mais la voir sourire aussi spontanément, était un bonheur qu'il ne voulait pas lui enlever. Alors, il prit le sac des courses et d'un air blasé, il prononça qu'il était temps d'y aller.

Ils avaient roulé pendant 20 minutes. C'était la distance à laquelle se trouvait le point de rendez-vous.

Ils étaient arrivés dans un petit village. Personnes ne traînaient dehors et les chats semblaient dominer les rues. Néanmoins, Jared resta admiratif devant chaque maison. Il ne pouvait s'empêcher de penser, que s'ils avaient vécu dans l'unes d'elles, aujourd'hui il ne serait peut-être pas devenu "le garçon fou" et sa grand-mère ne se serait pas embarquée dans une histoire de fantômes.

Elle se gara devant un bâtiment qui semblait être la mairie. Deux drapeaux pendaient à son mur. Celui de la France et celui de l'union européenne. À sa droite, une petite église occupait la place.

Sa toiture faisait contraste à sa nouveauté par rapport aux anciens murs qui la fondaient. Il n'y avait aucune trace de cimetière à proximité.

Il s'avança jusqu'à une petite fontaine afin de bien regarder aux alentours. Il y avait une route qui séparait l'église de la mairie et qui descendait au nord. Mais sa grand-mère le dirigea sur la deuxième route qui montait vers l'ouest.

Ils avancèrent tout droit où Jared resta dubitatif sur une croix qui occupait un embranchement. Elle lui semblait bien trop seule et triste posée ainsi. Ensuite, ils montèrent toujours plus haut jusqu'à arriver devant un silo.

- Bien, à partir de là, on va prendre tout droit. Et on tombera sur une forêt. C'est là-bas qu'ils nous attendent.

Jared ne put s'empêcher de remarquer qu'absolument personne ne s'était montré dans les rues. Et il était onze heures !

- Mamie, il n'y a personne. Même pas une voiture !

- C'est un petit village. C'est normal !

- Ça n'a rien de normal ! Il n'y a que des chats ! Hurla Jared.

- Et qu'est-ce que tu as contre les chats hein ? Arrête de faire le pleurnichard et continue d'avancer ! Ils ne sont pas très patients en ce moment.

- Qui ça ? Tes amis fantômes ? Ils ont des obligations ? Ils doivent travailler ? Jared utilisa un ton ironique.

- Leur monde est bien plus complexe que ça...surtout en ce moment...Ils m'ont raconté des choses à faire fuir ton Daniel !

Comme promis, ils débouchèrent sur un chemin qui s'enfonçait dans une forêt. La neige était tombée un peu plus tôt cette année, ce qui rendait la vision du décor « magique ». Les arbres servaient de tunnel dans lequel Jared s'y sentait pleinement en sécurité. Une fois le tunnel passé, tout semblait hors de temps.

Les arbres étaient nus et le sol était sec. Aucune neige ne venait les salir. Pour cela, ils pouvaient remercier les sapins qui couvraient le ciel comme un toit recouvrerait une maison. Grâce à eux, ils n'y avaient que le vent glacial de l'hiver qui s'invitait sur leurs écorces.

Jared ne les avaient pas vus plus tôt, mais des lanternes étaient postées sur le bord du chemin. Leur corps métallique teintées d'une ferraille noire, mais usée par les intempéries, restaient immobiles tel des piquets. Il trouvait ça drôle de mettre des lanternes à bougie dans une forêt !

- Ils tiendront jamais les bougies avec le vent... Souffla Jared en faisant la grimace.

- De quoi tu parles ?

- Ben des lanternes. Franchement mamie, cet endroit est de plus en plus chelou.

- Mon garçon. Il n'y a pas de lanterne. Maintenant viens et arrête de regarder les arbres comme si c'était la première fois que t'en voyait ! Je ne veux pas avoir la honte devant eux...

Il n'y a pas de lanterne ? Bien sûr que si. Mais de toute façon, qu'est-ce que ça changeait ? Lanternes ou pas lanternes, il irait toujours dans ce cimetière voir ces pseudo fantômes. Il avait froid et tout ce qu'il pouvait faire c'était : suivre sa grand-mère et en silence.

Au milieu de ce chemin, un croisement qui opposait deux nouveaux chemins, abritait un banc. Comme les lanternes, il était usé par le temps.

À côté de lui, se trouvait une table ronde où deux chaises attendaient d'être utilisées.

À la plus grande surprise de Jared, sa grand-mère s'assit sur une de ces chaises.

- Tu peux me donner les courses, mon garçon. C'est ici qu'on va s'arrêter.

- Ici... ? Répéta Jared.

Il regarda autour de lui et comme prévu il n'y avait aucun signe de... fantôme.

Pressé de rentrer, il joua le jeu. Il prit la deuxième chaise et déballa sa salade.

- On aurait dû prendre un thermos. On l'aurait rempli de café.

- Tu n'aimes pas le café. Rétorqua sa grand-mère. Et puis à ton âge, c'est du chocolat qu'il faut boire. C'est avec ça que tu grandiras comme il se doit. Mais dit moi, comment s'est passé ton match vendredi ? Tu ne m'en as toujours pas parlé.

Jared s'était inscrit au club de sport de son lycée. Le FC Handball Club. Il l'avait fait dès la seconde. Il pensait qu'au moins dans une équipe, ses coéquipiers le remarqueraient.

Il avait toujours eu une force un peu spéciale dans ses bras. Enfin, une force qu'il manipulait mieux que les autres. De cette manière, il était apprécié par son club. De plus, c'était le seul garçon de 16 ans à être admit dans l'équipe ! Car les autres ont pour la plupart 18 ans.

Et vendredi dernier, ils avaient joué un des matchs phare pour la sélection au championnat. Jared marqua quatre buts contre un. Grâce à lui, son équipe avait gagné. Cependant, il ne souhaitait pas parler de ce qui était arrivé après... Lorsqu'il rencontra Clémentine.

Seulement un regard et il se planta devant toute l'école. À cause de sa chute, il loupa ce qui aurait pu être son cinquième but. Tout le monde rigola. Le premier fut Daniel et Clémentine la deuxième.

- Tout va bien mamie. Je l'ai gagné ce match.

- Bien sûr que tu l'as gagné ! Tu es fort et intelligent. Il n'y avait aucune raison que tu le perdes ! Ce sont des qualités très appréciées chez les fantômes.

Et nous y revoilà. Elle recommençait avec son histoire.

- Mamie. Les fantômes ça n'existe pas. D'ailleurs, je ne sais pas si tu as remarqué, mais là on est en train de bouffer dehors, dans le froid et tout ça sans la moindre ombre de TES fantômes !

- Je te l'ai dit. Ils doivent faire attention. Ils sont en danger perpétuel. S'ils se font attraper....Normalement, ils n'ont même pas le droit de nous parler !

- La seule chose qu'on va attraper c'est une crève à nous clouer au lit pendant trois semaines !

Jared avait ouvert sa salade depuis vingt minutes, mais il n'avait pas le courage de la toucher. Ses mains étaient glacées et le bout de ses orteils commençait à lui faire mal.

Il ne pensait qu'à une chose maintenant, RENTRER.

- Mange. Ça va te réchauffer un peu. Insista mielleusement sa grand-mère.

Il ne résista pas longtemps au sourire de sa mamie. Il prit sa fourchette en plastique et piqua dans une tomate cerise. Il l'a trouva trop glacé. Après tout, quelle idée lui était passée par la tête pour prendre une salade en plein hiver ? Il aurait dû prendre un sandwich ! Sans oublier un thermos au chocolat !!!

La Couronne de bois :  La chute des GhotaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant