CHØICE

Chapitre 2

Voilà seulement dix minutes que « Choice » avait commencé et déjà la majorité des personnes présentes se mettait à paniquer. Au début cela semblait être une blague... Mais les portes de l'université ne s'ouvraient toujours pas et les sirènes de police à l'extérieur faisaient comprendre aux étudiants que cette situation n'était pas normale.

Soudain, une voix se fit entendre. Plus forte que les cris de détresse des étudiants, plus bruyante que les sanglots des plus sensibles. Tous se tournèrent vers l'origine du bruit. C'était une fille aux longs cheveux roux et aux yeux merveilleusement bleus. Sa silhouette aurait fait rougir n'importe qui. En la voyant comme cela, on aurait pu penser que c'était une fée venue les sauver. Elle se tenait fièrement sur les escaliers menant à l'étage, s'isolant ainsi du groupe d'étudiant. Sa présence et sa beauté forçaient les jeunes gens à garder le silence et à rester pendus à ses lèvres.

Un doux sourire se dessina sur ses lèvres légèrement maquillées. Son regard était calme comme une rivière tranquille dans laquelle on voudrait plonger pour se débarrasser de toutes nos peines. Sa bouche s'ouvrit doucement et tout le monde fut attentif à ce qu'elle allait dire.

« Il n'y a pas besoin de paniquer. Il ne vous arrivera rien, soyez sans crainte. »

Les étudiants ouvrirent de grands yeux en entendant la jeune femme. Sa phrase pouvait sembler anodine mais l'utilisation de la deuxième personne fit comprendre aux étudiants que la rousse n'était pas une fée venue les aider. Elle était telle une sirène, charmant de pauvres marins afin de mieux les perdre.

« Je me présente, je suis V. Je serai chargée de faire en sorte que tout se passe pour le mieux pour vous. Je serai aussi votre lien entre E et vous. Si vous avez une quelconque requête ou que vous voulez la rencontrer, il faudra passer par moi. En résumé, je serai celle qui sera à vos côtés en toutes circonstances comme une surveillante au milieu de collégiens. Si vous avez le moindre souci, je serai là pour le régler. Alors, tachons de tous bien nous entendre, pas vrai ? »

Plus personne n'osait rien dire. Mais dans la foule, un garçon sentait les larmes couler sur ses joues à la vue de cette femme. Il s'avança doucement et tendit une main vers elle. Il murmura quelque chose d'inaudible pour les autres. La jeune rousse se saisit de la main du garçon et entremêla ses doigts aux siens.

« N'est-ce pas, Josh ? dit-elle.
-C'est vraiment toi ? répondit le garçon, la voix tremblante.
-Non, la personne dont tu parles est morte. Je suis V.

Elle lâcha la main du jeune homme puis se releva sur les escaliers. Son visage n'avait plus aucune trace de gentillesse ou d'empathie. Il était vide de toute expression, de toute émotion... Il n'exprimait aucun sentiment.

« Le premier choix aura lieu dans quelques minutes. Soyez patients jusque-là, tout vous semblera plus clair après cela. »

Sur ces mots, V s'en alla laissant les étudiants et autres personnes figés sur place. Ils étaient perdus et ne savaient pas quoi faire. Un soupir se fit entendre alors qu'une personne s'asseyait sur le sol. C'était une jeune femme aux longs cheveux bleus ciel. Elle sortit de sa poche un paquet de cigarettes, en saisit une et la porta à sa bouche avant de l'allumer.

« Tu penses vraiment que c'est le moment de fumer ? dit quelqu'un d'une voix énervée.
-C'est mon seul moyen pour me détendre. Et puis si tu avais écouté, tu comprendrais que l'on n'a pas d'autre choix que d'attendre...

Les étudiants se regardèrent entre eux puis certains s'assirent également. La jeune femme avait raison : la seule chose qu'ils pouvaient faire était d'attendre.

Le temps passait lentement... Trop lentement... Comme si les minutes étaient des heures. Certains tentaient tant bien que mal de comprendre comment ils en étaient arrivés là. Tout s'était passé si vite...
Le matin même ils étaient tous allés en cours dans leur amphithéâtre respectif. Les deux premières heures s'étaient bien passées. Mais c'était jusqu'à ce qu'ils entendent ce bruit... Cette détonation ressemblant à un coup de feu. Les professeurs avaient tous cessé leurs cours, inquiets. Ils attendirent alors une quelconque alarme annonçant le danger. Ce fut le hurlement d'une femme qui les fit réagir. Ils demandèrent à ce que les élèves sortent dans le calme. Bien évidemment, ce « calme » demandé ne fut pas respecté et les étudiants se ruèrent vers la sortie en se bousculant, se piétinant égoïstement.