𝐌𝐨𝐧 𝐜𝐨𝐥𝐨𝐜𝐚𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐮𝐧 𝐬𝐞𝐫𝐢𝐚𝐥 𝐤𝐢𝐥𝐥𝐞𝐫 (🇫🇷 ver.)

Chapitre 1 : "Statistiquement parlant"

C'était peut-être de la drogue. Peut-être que Minhyuk dealait juste de la drogue. C'était mal aussi, mais c'était mieux que de tuer des gens, alors Bin espérait que ce n'était que de la drogue.

Cela faisait trois nuits que Bin avait obtenu son nouveau colocataire, et il devait admettre que l'arrangement était plutôt sympa. Minhyuk était une personne polie, d'un an plus jeune que Bin lui-même, mais en quelque sorte plus calme et réservé. Quand il parlait, ce n'était que de rapides débuts de conversation, toujours plus gênants que nécessaire. Mais comme Bin l'a dit à ses amis, il était persuadé que Minhyuk finirait par se détendre avec le temps.

Une fois, Myungjun avait sorti qu'il serait difficile de tomber sur un étranger qui n'était pas un tueur en série :

— Je pense seulement que tu devrais considérer plus d'options, Bin, avait déclaré le plus âgé, sirotant son chocolat chaud tout en regardant Bin avec de grands yeux innocents. Je veux dire, peut-être que les amis font de meilleurs colocs.

— Tu ne seras pas mon colocataire, fut la réponse que reçue Myungjun.

Et, bien sûr, alors que toutes les discussions sur les tueurs en série et les criminels qui le regardaient dormir pendant son sommeil étaient assez terrifiantes, Bin était presque à cent pour cent sûr que Minhyuk n'était pas un criminel, que Minhyuk était juste un calme, gentil gars, qui allait en cours et au travail.

— Ce sont toujours les plus calmes, avait cependant mystérieusement souligné Sanha, ce qui lui avait valu une claque à l'arrière de la tête de la part de Jinwoo.

Mais Bin n'était pas paranoïaque. Il n'allait pas laisser Sanha ou Myungjun entrer dans sa tête et le faire commencer à douter des bonnes intentions de son colocataire. L'arrangement qu'il avait trouvé était calme et agréable et surtout, n'impliquait pas d'avoir ses amis collés aux basques vingt-quatre heures sur vingt-quatre (parce que, Dieu, il adorait ses amis, mais il se souvenait encore de la fois où il s'était rendu dans une animalerie et leur avait demandé leur plus grosse muselière en stock, et il l'aurait vraiment acheté s'il n'y avait pas eu le prix).

Même s'il y avait des fois où Minhyuk rentrait tard le soir, le souffle court et manifestement pas d'humeur à parler, Bin ne le trouvait pas suspect du tout. Myungjun et Sanha pouvait se méfier autant qu'ils voulaient ; Bin quant à lui, se satisfaisait de la situation.

Il s'en satisfit jusqu'à ce qu'il sorte du cinéma avec son ami Dongmin, un soir, après avoir vu un film qui impliquait de vrais tueurs en série.

— Tu vas bien ? avait calmement demandé Dongmin, comme s'il ne venait absolument pas de crier onze fois au cours du film. On dirait que quelque chose te fait paniquer. D'habitude, tu supportes plutôt bien ce genre de film.

Bin hocha la tête pour apaiser l'inquiétude de Dongmin, mais en réalité, il était paniqué. Le tueur en série du film menait une double vie ; à la maison, il se montrait calme devant son colocataire, poli et gentil. Il rentrait tard le soir et ne mentionnait pas où il allait et ce qu'il y faisait. Il riait et souriait, il était charmant, à cela près qu'il sortait ensuite la nuit et poignardait quiconque lui ayant fait du tort auparavant.

Bin s'était promis qu'il ne laisserait pas la paranoïa de ses amis l'atteindre, mais il ne pouvait soudainement s'empêcher de comparer le tueur en série du film à Minhyuk. Tout cela s'accordait parfaitement, malheureusement, et plus il y pensait, plus il se persuadait qu'il vivait avec un tueur en série en guise de colocataire.

Il ne l'a dit à personne. Ce n'était que les nerfs et la nervosité, réussit-il à se convaincre, d'avoir vu un film aussi effrayant. Minhyuk était parfaitement normal, et rien n'indiquait qu'il vivait une vie de serial killer.