Hayden

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Point de vue d'Hayden :

Lorsque j'ai vu June passer la porte de ce pub, j'ai cru pendant un instant perdre les pédales.

Vêtue de cette ravissante robe émeraude trop courte à mon goût et de ces maudites chaussures qui lui donnent ces longues jambes, j'ai tout de suite bandé. Sans quart de tour. Son corps pulpeux parfaitement mis en avant par ce minable tissu, ses formes généreuses à la vue de tous. Cela ne m'a pas du tout plu, ces ivrognes osaient la regarder, certains d'entre eux, les pires de tous, s'étaient même dit qu'ils l'échangeraient volontiers contre une centaine de billets. Je me suis alors mis en colère, très en colère. Pourquoi débarquait-elle de cette manière inconsciente de l'effet qu'elle peut faire aux hommes autour d'elle ? Pourquoi se faire belle ?

Puis, la discussion s'est animée, Jake et elle, souriants comme des idiots, n'ont pas arrêté de se raconter des futilités sur leurs romans préférés, leurs chansons préférées de tous les temps, les groupes de musique qui d'après eux méritaient qu'on érige un monument en leur honneur, ils ont cité Queen, Metallica, Red Hot Chili Peppers, Nirvana et finalement ils sont montés sur cette maudite scène et ont chanté de tout leur cœur les chansons les plus connues de Michael Jackson. Voir une telle connexion entre eux, les sourires idiots qu'ils s'échangeaient lorsqu'ils chantaient faux ou lorsqu'ils essayaient de créer une stupide chorégraphie qui se soldait toujours par un échec, tout cela me rendait fou de jalousie.

Ça m'embête qu'elle puisse avoir une telle complicité avec un autre homme que moi, cela me ronge de l'intérieur, me broie les tripes et finalement même la princesse Vivianne avait ressenti la même chose. Leur complicité m'avait tellement dérangé que je n'ai pas voulu me mêler à la conversation quand bien même elle essayait de me parler, sur le moment, je la prenais pour responsable et puis elle s'est retrouvée dehors, toute seule dans une ruelle sombre et déserte et là je me suis mis à paniquer. Je me suis dit que s'il lui arrivait quelque chose, je ne me le pardonnerai jamais, toute ma colère s'est envolée au même prix que ma stupide jalousie. Tout est parti en fumé lorsque je l'ai vu seule, au milieu d'un quartier qu'elle ne connaissait pas, se demandant comment elle allait rentrer chez elle.

Je l'ai prise dans mes bras et ai savouré les sensations que son corps jalousement plaqué contre le mien me procurait et puis comme cela a dû arriver, je lui ai demandé de coucher avec moi.

-« est-ce qu'il existe une sorte de conversation pré-sexe ? » demande-t-elle soudainement en brisant le silence dans lequel nous étions plongés. Je ris. Cette femme est vraiment exceptionnelle.

-« je ne sais pas trop, tu veux vraiment qu'on parle ? » je demande en me garant en face de l'immeuble dans lequel j'habite. Elle saute de son siège.

-« non ! » répond-elle par un simple sourire. Je lui prends la main et la glisse doucement dans la mienne puis l'attire doucement vers moi. Je sais qu'elle est nerveuse.

J'ouvre doucement la porte de mon appartement et l'invite à y entrer.

Je reste silencieux quelques secondes, je sonde sa réaction, les traits de son visage dans l'attente d'un quelconque signe de regret qui me dirait que je doive la ramener chez elle. Je n'ai aucune envie de la forcer. Jamais je ne le ferai d'ailleurs.

-« c'est un chouette appartement ! » je l'entends souffler d'une voix exagérément aigue. Je ricane et m'approche d'elle.

-« tu n'es pas obligée June, si tu n'en as pas envie je peux te ramener chez toi » je lui murmure doucement. J'esquisse un tendre sourire et dépose ma main sur sa joue.

-« j'en ai envie »

Sans trop attendre, elle se penche vers moi et m'embrasse cette fois-ci avec une maladresse qui me fait sourire entre deux baisers. Mon cœur palpite de joie, je suis heureux de pouvoir partager ce moment rien qu'avec elle, c'est notre moment à nous, notre soirée et personne ne peut nous l'enlever.

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