Je ne sais pas qui de lui ou de moi s'est endormi sur l'épaule de l'autre mais la mienne me fait douloureusement mal lorsque je me réveille. Un réveil des plus confortables par une belle alarme qui ressemble fortement à celle qui m'annonce le début d'une longue journée scolaire !
Sauf que cette fois-ci au lieu de me retrouver au pleins milieu de mon lit à baldaquin, c'est simplement... Un couloir bruyant, immaculé et un chariot à ménage en premier plan de vue qui me souhaitent une très bonne journée.
Je grogne, Harry n'est plus là, et le simple fait de voir la petite lampiote qui clignote au dessus de la porte de la chambre de son père me donne réponse à ma question qui aurait été : Où peut-il bien être ?
Les infirmiers s'affolent dans le couloirs comme de petites fourmis lorsqu'on les poursuit avec une loupe en pleins soleil. Et j'ai l'impression que quelque chose ne tourne pas rond - même si de mon point de vue, on pourrait dire que rien ne tourne rond chez moi. Sauf que cette fois-ci, j'ai décidé de réduire mon champ d'égoïsme et de m'ouvrir à d'autres... Contacts.
Cette alarme me donne horriblement mal au crâne. Alors je me lève, agacé, et regarde ce qui se fiche dans cette foutue chambre de ce foutu hôpital de cette foutue ville. Et je pourrais bien continuer. Mais bien sûr faut-il que je me mette sur la pointe des pieds pour atteindre la vue du hublot de la porte. J'aurai dû boire plus de soupe étant petit.
Harry est là, les bras tendus et appuyés sur les barreaux de la moitié de lit que ma vision ne me laisse entrevoir. Il à sa tenue de la veille, et d'ici ses cheveux paraissent étrangement bien structuré. Si ça se trouve il se promène avec une brosse portable au cas où sa chevelure indomptable voudrait tout de même lui faire quelques coups de crasse. Il aurait dû mettre un bandeau, je trouve que les bandeaux lui vont mieux. Puis ça accentue son côté je-prend-soin-de-moi.
Je ne vois pas le père d'Harry. Du moins je ne vois seulement qu'à partir de son mollet jusqu'à ses pieds, sous un draps fin dans les tons bleus très pale. De toute façon tout est toujours très pale dans les hôpitaux, à croire qu'ils veulent s'assortirent avec les tons de peau que regorgent leurs patient. Pâle, miteux, sans vie. Et Harry regarde son père. Il serre sa mâchoire, je crois. Ses lèvres se moulent en quelques syllabes de mots très courts, du style "Oui" "Non" "Je ne sais pas" "Sûrement" ou encore simplement "Papa". Je sais qu'ils ne sont pas seuls car Harry jète de temps à autres de furtifs coups d'oeil sur le côté - encore heureux que ce ne soit pas vers la porte, je n'imagine pas ce qu'il dirait si il voyait que je l'espionnais comme ça, en pointant le bout de mon nez à travers un hublot de porte.
Et orne en seul arrière plan qu'une grande vitre pour illuminer comme elle peut la pièce. Mais on sait tous que c'est par cette vitre que les classes se font, que les catégories se caractérisent, que les hauts se démarquent des bas.
Les vitres en premier lieu, qui elles, donnent une vue sur le parc arrière, joliment entretenu par les jardiniers de l'hôpital, aimant arborer un chemin de roses rose pâle - pour suivre avec l'harmonie du lieu - et des buisson plutôt bien structurés, si ce n'est une branche qui dépasse et à qui titillera l'envie d'un enfant de tirer dessus. Ce petit parc où lorsque l'on s'ennuie, en s'appuyant le front contre la vitre, on peut observer les personnes hospitalisées ayant la permission de sortir, au bras d'un infirmier ou d'un membre de leurs famille, prendre leurs promenade habituelle en parlant du dernier dessin que leurs nièce ou petit enfant leurs a apporté.
Et ces vitres là qui dévoilent des vues moins enjôleuses, prometteuses d'un bel avenir. Quelle belle vue que voilà, le toit plat de bitume du bâtiment, où ils stockent les énormes blocs d'ordures, simple histoire de gain de place.
Et c'est par cela, par cette simple vue, de cette simple vitre, de cette simple chambre, que l'on peut calculer l'emplacement hiérarchique du patient. Riche ou pauvre, gagnant ou perdant, ce classement si précoce et si présent dans la société.
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Let Me Feel.
Fanfic/!\ FICTION YAOÏ CONTENANT DU LEMON / FANFICTION LARRY STYLINSON /!\ « Nous sommes de cette étoffe sur laquelle naissent les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil.» - Et pourquoi n'essayes-tu pas ? - Essayer quoi ? - De ressentir. Toute...