Les ordres de mon cœur - Vkook

Chapitre 8

Il se réveillait chaque matin, en sursaut. Il faisait des cauchemars jours et nuits. Chaque fois, La famille qui l'hébergeait déboulait dans sa chambre suite au cri qu'il avait poussé. Un cri inhumain et strident résonnait dans la pièce et traversait les murs pour arriver jusqu'aux oreilles des propriétaires. Puis, il les entendaient monter les treize marches de l'escalier à la vitesse d'un éclair, comme on pouvait s'y attendre venant de deux évolués. Ils débarquaient dans la chambre en trombe et Kwang-Ho rejoignait ses parents sur le palier. Tae-Hyung leur disait que tout allait bien et que ce n'était qu'un mauvais rêve. Cela faisait deux semaines que Jeong-Guk n'était pas revenu. Il savait qu'il ne pouvait pas revenir sans autorisation. Mais depuis quatorze jours, le jeune humain ne dormait que très peu, faisait des cauchemars et avait toujours peur, toujours froid.

Un jour, alors qu'il était encore au lycée, il avait entendu des gens de son âge parler des effets d'une relations entre un humain et un vampire :

"Tu imagine si il y a un humain dans notre classe ? Ce serait trop bizarre, dit un des loup-garou.
-Arrête de dire n'importe quoi, ça n'arrivera jamais. Les humains sont bien trop rares au Nord, dit l'un des cinq vampires de la classe.
-Tu as raison. N'empêche que j'aimerais vraiment goûter du sang humain un jour... pensa l'autre alors que Tae-Hyung frissonnait.
-Au fait, tu sais ce que Tae-Hyung est ? Il ne l'a jamais dit à personne, je crois.
-Non, c'est vrai. Si ça ce trouve, c'est un humain ! Tu imagine si tu tombait amoureux de lui, ce serait bizarre... Si un vampire tombe amoureux d'un humain et que c'est réciproque, les deux ne peuvent plus se passer de l'autre. Ils se sentent mal l'un sans l'autre. Le vampire maitrise moins son envie de sang et l'humain se sent très mal aussi. J'ai lu dans un livre que l'humain a froid et après, ça dépend de ses traumatismes. Je te conseille de ne jamais tomber amoureux d'un de ses humains. En plus, ils sont faibles et ne servent à rien."

Le point du jeune et "faible" lycéen s'était refermée sur lui-même et s'était serré si fort que la trace des ongles de celui-ci étaient apparu sur sa paume blanche. Il s'était en allé et n'était pas revenu de la semaine dans le bâtiment scolaire.

Il était revenu à lui quand la famille déboula un nouvelle fois dans sa chambre. Ils prenaient vraiment soins de lui et cette pensée l'ému. Il laissa couler les larmes sur ses joues et Loona s'approcha. Elle paraissait inquiète et l'enlaça le plus fort possible. Puis elle lui avait susurré à l'oreille d'une voix consolatrice : "Ne t'en fait pas, tout va bien, nous sommes là." Puis, elle s'était relevée et lui avait demandé la chose à laquelle il s'attendait le moins :

"Tu veux que Jeong-Guk revienne, pas vrai ?
- Non, je... ! avait-il commencé. Ou... Oui. Je ne sais pas pourquoi mais je n'arrive pas à ne plus penser à lui... C'est une sensation étrange, finit-il par avouer.
-Vous pouvez nous laisser ? avait demandé Loona à son fils et son mari avant que ceux-ci ne repartent en fermant la porte sans bruit. Bien. Je vais te dire quelque chose que tu ne dois répéter à personne, sous aucuns prétexte, c'est bien compris ? Même pas à Jeong-Guk. Tu m'as bien entendu ?
-Oui. Et... Pour votre famille ?
-Ils sont déjà au courant de cette "chose". C'est important, plus important que n'importe quoi d'autre. C'est ton secret, c'est le mien, et c'est celui de plusieurs personne dans ce pays. Tu m'as compris ?
-Je... J'ai compris ! promis le jeune homme.
-Bien. Alors... Je suis aussi une humaine, comme toi.
-Que... Comment ?! s'exclama le confident quand la femme lui mis la main sur la bouche.
-Chut ! Nous ne sommes pas dans les montages, ici. Il y a d'autre maisons.
-Pa... Pardon. C'est juste que... J'y avait pensé. Vous ressemblez beaucoup à l'image que je me fait de ma mère.
-Oh... Excuse-moi.
-Ne vous excusez pas, ce n'est pas votre faute. Mais... Je n'avais encore rien dit de mal, pourquoi m'avoir empêché de parler ?
-Pour la simple et bonne raison que tout le monde connaît ta voix, dans le pays. Tu es le chanteur le plus populaire au Nord.
-C'est vrai, pardon, je n'y avait pas songé... Mais au fait, comment le sergent-chef a réagit quand il a su ? Comment êtes-vous arrivé au Nord ? Comment vous êtes-vous rencontré ? Où est votre famille ? questionna le plus jeune.
-Calme-toi. Je vais tout t'expliquer, dit posément l'humaine.
-Excusez-moi. C'est juste que c'est la première fois que je croise un autre humain.
-C'est normal, moi aussi je suis toute excitée, ne t'en fait pas ! cela fait vingt ans que je n'ai pas parlée à un autre humain. Pour répondre à tes questions, je suis arrivée au Nord car mon père était un médecin très réputé. Pour être plus précise, il était le meilleur médecin du Sud et sûrement du Nord, aussi. C'est pour cela qu'il à été envoyé au Nord pour opérer le cœur d'un homme politique très influent. Il fût obligé de m'emmener avec lui. J'étais la garantit en quelque sorte pour que son opération réussisse. Si l'opération se passait mal ou qu'il trahissait délibérément le pays, j'allais être tuée.
-Mais c'est horrible !
-C'est comme ça.
-Vous étiez riche, alors ?
-Non, bien sûr que non. Le meilleur médecin du Sud est payé comme un professeur ici. C'était déjà énorme. Donc, finalement, nous étions riche aux yeux des autres habitants. Ensuite, j'ai rencontrée Nam-Joon. Nous avions quinze ans. Nous sommes devenus très amis au lycée et sommes tombés amoureux. Je lui ai dit au bout de trois ans. Trois longues années à lui cacher ma vraie nature. Mais il a réagit comme si on lui apprenait que l'on lui avait organisé une grande fête d'anniversaire. Il était passionné et attristé par ce que j'avais vécu. Il sautait de joie quand je lui racontait les jours où j'avais été heureuse. Mais il pleurait quand il apprit la mort de mon père. Il était et il est encore aujourd'hui la plus belle personne que j'ai jamais rencontrée. Et... Quelle était la dernière question, déjà ?
-Où... Où est passée votre famille ?
-Ma mère a quittée mon père quand j'avais dix ans et s'est remariée avec un professeur. Elle est morte de faim trois mois plus tard. Quand l'opération de mon père eu réussit, des militaires du Nord l'ont tué car il était un humain. Il m'a caché. Il m'a protégé jusqu'au bout.
-Je... Je suis désolé, je ne voulais pas.
-Ne t'inquiète pas, cela fait tout de même vingt ans. Et puis j'ai trouvé mon bonheur. Nam-Joon, Kwang-Ho... Et toi.
-Comment ça ? demanda le concerné, un peu gêné mais heureux.
-Tu sais, j'aimerais que l'ont puisse te considérer comme notre deuxième fils. Tu as vécu beaucoup de chose et tu n'as pas de famille. De plus, tu étais recherché dans tout le pays et je dois t'avouer que Nam-Joon t'aime bien ! le taquina Loona.
-C... C'est vrai ?
-Oui, il tient à toi. A dire vrai, il doit sûrement me voir en toi, à l'époque."