Chapitre 21 ' Flashback

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Lisez ce chapitre même si je sais que ça en énerve certains mais c'est important pour la suite de l'histoire ! (Je dirais qu'il reste entre 4 et 5 chapitres avant la fin)  Ce flashback est un fragment des souvenirs de notre cher Suga. Si vous voulez écoutez de la musique en même temps (ce que je conseille, sauf si ça vous déconcentre vraiment), "We are bulletproof : the eternal" est parfait, à mon humble avis ! ;)

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18 ans auparavant...

C'était un jeune garçon de douze ans. Il était maigre et courait à travers les rues sombres de la capitale du Nord. Le Nord. Ce pays qui lui avait tout prit. Ces parents, sa vie, son identité et ses chances de survie. Tout, sauf son petit frère adoré. Il n'avait que quatre ans et devait déjà tenter de survivre dans un monde qui le rejette. 

Au bout d'une impasse, il escalada le mur à l'aide de plusieurs déchets plastiques. Après être retombé en laissant échapper quelques pommes, il reprit sa course vers son «chez-soi» mais se fit rapidement arrêté dans son élan quand une main sentant la poussière s'appliqua sur sa mâchoire et l'entraîna dans la forêt, à l'opposé de sa petite maison de carton qui se trouvait dans les montagnes de l'est. 

Il fut pousser dans une petite habitation en pierre qui s'enfonçait dans la forêt, comme pour rester la plus discrète possible. En arrivant dans une grande pièce sombre et vide, l'homme qui l'avait poussé bloqua le verrou et fit semblant de partir. Le jeune garçon aux yeux noirs frappa de toutes ses forces contre la porte de bois. Mais rien à faire, il n'était pas assez fort. Alors, il cria de tout son corps pour que quelqu'un lui vienne en aide. Seulement, personne ne vint. La maison était vraiment perdue au milieu de rien. Pourtant, il devait bien rejoindre son petit frère... Mais comment faire quand on est né sous la mauvaise étoile ? 

Il s'était assit à côté de la toute petite fenêtre qui servait à éclairée la pièce, silencieux à présent. Il avait peur, il ne voulait ni mourir, ni être vendu. Il voulait vivre, pour ses parents, pour son frère, et pour leur race. Pour tous les autres humains qui souffraient et mourraient chaque jour. Malgré cette volonte de fer, aucune échappatoire ne lui était mise à disposition. C'est alors qu'il entendit le bruit que faisait un trousseau de clés. Il recula lentement contre le mur le plus éloigné. Ses genoux tremblaient, sa gorge le brûlait et ses dents claquaient. L'angoisse. Ce sentiment qui vous prend votre tout de sa vielle main et de ses doigts crochus. Oui, celui-là-même que le jeune orphelin ressentait de tout son cœur à l'instant. Il vous emprisonne et vous enchaîne à votre triste existence pour que rien ne puisse entraver le destin. C'est une sorcière aux multiples potions qui peut agir sur votre corps comme sur votre esprit à sa guise. 

Un homme sortit de l'encadrement de la porte avec une lampe à huile. Le jeune brun n'en avait jamais vu auparavant. Comment se l'était-il procurée ? Ce genre de lampe datait d'il y a des siècles. Le visage éclairé de l'homme laissait entrevoir une cicatrice balafrant son visage de douleur et de colère. Il avait la cinquantaine et n'avait pas dut avoir une vie facile. Et c'est dans une danse d'ombre et de lumière que la silhouette de l'homme sur les murs de pierres s'avança dans un silence et une confiance absolue. Sans savoir pourquoi, Yun-Ki bougea vers cet étranger. Il était fasciné par son visage et par sa façon de marcher en boîtant. Le jeune garçon tendit la main vers le mutilé. Il semblait aveugle d'un œil. Yun-Ki voyait l'amertume dans son regard. Pas besoin d'avoir deux yeux pour refléter la souffrance du monde, il suffit de l'avoir connue. Dès lors, le jeune orphelin su qu'il était comme lui. Et par «comme lui», on entend bien sûr dans les deux sens du terme. Il se reflétait en lui car il avait vécu les mêmes épreuves mais c'était bien au-delà de ça. C'était un lien, une similitude autocratique, le sang...

C'était l'humain. 

L'homme lui avait tendu la main et l'orphelin lui avaait prit le bras. L'inconnu lui avait montré un souterrain caché juste sous la maison abandonnée. Un marché noir. Des comprimés anti-odeur, de la nourriture à pas chers et même des offres d'emploi. C'est alors que le jeune garçon, à douze ans, sans diplôme, à commencé un travail d'agriculteur pour gagner de l'argent afin de nourrire son petit frère qu'il chérissait. Il s'était promis de ne plus voler mais bientôt, la nourriture manquait. Malgré tout, les valeurs qu'on lui avait inculquée étaient maintenant gravées dans son esprit. Il avait une morale, une existence. Il décida, dans un désespoir prenant, de confier son ange à des humains. Peut-être qu'ils n'étaient pas les plus généreux au monde mais ils avaient — à première vu — une situation stable autant financièrement que relationnellement. 

Il haïssait ces créatures, ces évolutions, mais tant que personne ne saurai que son petit frère était un humain, il ne serai pas en danger. Jamais. Il ne le permettra jamais.

Au milieu de cet endroit macabre et de ces tombes lugubres, il était assis. Trois noms, deux qu'il ne connaissait que trop bien : Min Soo et Min Young-Bae. 

"Maman, papa. Je sais que vous vous retournez dans votre tombe mais sachez que j'ai fais le bon choix. Je le devais. Alors faites-moi confiance. Je ne sais pas si je rêverai mon frère un jour alors cela m'a fait beaucoup de peine, à moi aussi. Mais je suis convaincu que j'ai bien fais. Du moins je l'espère." il soupira, retenant une larme. "Vous me connaissez, je déteste le sucré. Et bien lui, il m'en demandait toujours. Avant de le laisser au pas de la porte, je lui ai acheté des gâteaux. Ils étaient très sucrés mais ils lui ont plu, alors j'étais heureux." il renifla et céda, une larme dévala sa joue. "Je... Je l'aime tout comme je vous aime. Faites qu'il ai une vie magnifique. Une vie sans injustice ni préjugé. Une vraie vie. Je veux qu'il devienne riche pour qu'il s'achète des montagnes de gâteaux et de bonbons..." il ria un peu. "Tel que je le connais, il se rendrait malade." 

Un bruit métallique interrompit le jeune humain dans sa confession. 

"Je dois y aller. Je risque d'avoir des problèmes si on me voit pleurer sur votre tombe." il dit tout en se levant, frôlant la pierre inscrite de ses doigts. "Je vous aime."






















"De tout mon cœur."

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C'était un peu déprimant, pas vrai ? Ne vous inquiétez pas, le prochain chapitre est un chapitre sans flashback. Par contre, je ne garantis pas la joie et la bonne humeur...

Les ordres de mon cœur - VkookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant