Chapitre VI

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- « Vous feriez mieux de travailler madame. Vous avez l'air d'être une bonne personne, je ne voudrais pas que vous vous fassiez emmener dans l'au-delà. Donnez moi votre sac aussi je vous prie.

- Tu vas pas t'en sortir facilement toi, espèce de salaud. Pourquoi tu le voudrais ? Hein ?

- Le chef arrive, gardez votre calme, je vous en supplie. Et donnez moi votre sac... ou cachez-le vite ! »

En effet, la porte s'ouvre doucement et je vois un grand homme musclé, vêtu d'un costard rouge. Je profite d'un instant durant lequel il ne me regarde pas pour jeter mon sac à dos à ma gauche, sous un établi.

- Reculez !

Je m'exécute.

- Alors. Je vous entends jacasser depuis mon bureau. Vous êtes drôle. Mais je vais apparemment devoir vous donner des ordres adéquats pour une situation adéquate. Si vous désobéissez, vous et votre fils serez emmenés droit vers l'au-delà.

- Vous êtes vraiment malade.

- Bien, dit-il d'une voix d'un calme violent, je vais vous le répéter encore une fois puisque ça n'a pas l'air de rentrer dans ton petit crâne poisseux. Tu bosses ! Ou tu crèves et ton fils avec ! Ce serait dommage d'avoir passé trois ans de votre vie en sécurité et de subitement les voir disparaître pendant que vous vous ferez bouffer.

- Je travaillerai.

- C'est bien. Je veux des résultats concluants dès demain. Pas de sieste ou vous perdrez un doigt.

Il est effrayant, alors qu'il a l'air si gentil à première vue. Je peux comprendre qu'il ait beaucoup de responsabilités mais ce n'est pas une raison pour agresser les gens comme ça. Merde, il regarde droit vers l'établi. Le soldat l'invite brusquement à sortir. Il serait donc de mon côté ? Je ne sais pas, mais c'est vrai qu'il semble vouloir m'aider.

...

Je n'ai pas le temps de penser à cela, je dois travailler. J'espère pouvoir trouver quelque chose, ne serait-ce qu'un rien qui pourrait satisfaire le chef, ce monstre.

Je me dirige donc vers les trois zombies dans le fond de la pièce. Ils sont cachés par un rideau, que je tire afin de les voir. Ils sont chacun enfermé dans une sorte de chambre respective, possédant chacune une grande vitre afin d'apercevoir les sujets. Je commence par la gauche.

Le « zombie de catégorie une ». Il semble en effet faible. Il se tient debout, et donne l'impression qu'il pense. Peut-être a-t-il conservé une part d'humanité. Je suppose qu'il a été récemment infecté, car le soldat parlait de mutations. Il se tourne et m'aperçoit. Sa peau est si pâle. Il a en effet les mêmes particularités physiques que cette femme que nous avions croisé dans notre ancienne maison. Son sang doit être comme les autres : jaune et visqueux. Je ne sais pas ce qui donne au sang infecté cette forme. Je devrai en relever un échantillon plus tard.

Je me déplace vers la pièce suivante. Elle est couverte de sang rouge. Je ne peux pas voir le zombie. Serait-il...

« AAAAAAH »

Oh mon dieu, il m'a effrayée. Il vient de jaillir de par dessous la fenêtre, là où je ne pouvais pas l'apercevoir. Le zombie de catégorie deux, donc. Il est en effet plus énergique. Je pense que c'est d'eux dont le chef parlait quand il parlait des « enragés ». Il court partout dans la salle et étend son sang partout. Son sang rouge. C'est étrange. Il doit se passer quelque chose entre ces deux stades que j'essaierai d'analyser grâce à mon échantillon.

La troisième salle désormais. La vitre est fissurée, je me demande pour...

Oh...

Il est mort ?

Un zombie aux muscles sur-développés et à la taille effrayante est étendu au sol. C'est donc le dernier stade. Mais alors... Si les zombies finissent de cette manière, en combien de temps je ne sais pas, comment se fait-il qu'il y en ait toujours autant ? Nous avons eu de la chance la dernière fois avec Lukas d'affronter des catégories une car dans le cas contraire nous ne serions plus que des morceaux de chair éparpillés ou bien...

Mais bien sûr ! Les zombies ne se jettent pas sur des personnes non-infectées par faim. Il cherchent uniquement à mordre leur cible pour les rendre comme eux. C'est pour ça qu'ils sont en si grand nombre. Mais pourquoi.. ? Tout s'éclaircit mais se complique à la fois.

Le géant lève la tête. Il n'est pas mort et ne semble en aucun cas faible.

Il se lève !

Il est effectivement très grand. Ses jambes tremblent et il tombe. Sa force serait donc sa faiblesse. Il est probablement trop lourd pour tenir debout. Je remarque la présence d'une porte au fond de chaque pièce, il doit logiquement être possible d'y entrer. Mais je ne vois malheureusement aucune autre porte que celle par laquelle je suis entrée il y a quelques minutes.

J'entends toquer à la porte.

C'est une fois de plus la voix du soldat numéro 14 qui me dit :

« - Bonsoir madame. Le soleil se couche, vous feriez mieux de vous coucher un moment. Même si le chef vous menace, ne vous en faites pas, il est une bonne personne au fond mais il est arrivé énormément de choses dans sa vie depuis l'épidémie, ce qui l'a rendu plus dur avec les autres. Ne lui en voulez pas, il est uniquement en train de vous demander d'aider son camp. Les choses s'aggravent de plus en plus et tout le monde à besoin de réponses sur ce virus. Les anciens scientifiques ayant travaillé ici n'ont rien trouvé d'autre que la présence de mutations sanguines et physiques, alors le chef est très déçu et j'espère que vous saurez trouver de meilleures réponses, sincèrement... Et en ce qui concerne votre fils, il va bien. Le chef semble beaucoup discuter et bien s'entendre avec lui. Je suis désolé de vous apprendre que vous ne le verrez pas avant demain soir, car le chef a des projets pour lui aussi.

- Et vous, vous allez bien ?

- Euh... Et bien, oui. Pourquoi cette question ?

- Je voulais vraiment vous remercier pour votre gentillesse envers moi, c'est vraiment adorable et cela fait bien longtemps que je n'ai pas ressenti ça pour quelqu'un.

- C'est gentil madame...

- Appelez-moi Morgan je vous prie

- Oh ! Je m'appelle Terry. Enchanté.

- Vous avez découvert des choses de votre côté ? Vous qui êtes plus souvent sur le terrain que je n'ai pu l'être.

- Oui. J'ai remarqué que les catégories trois étaient très futés. Ils sont capables de vous faire croire n'importe quoi, mais ils semblent avoir une stratégie commune. Ils s'allongent, montrent une faiblesse physique, et quand la cible a le dos tourné ils... »

BOOM !!!!

Quand La Nuit TombeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant