Fourth

997 95 1
                                    

18 février 2015
Australie, 18:50, moment présent

« 50ème rendez-vous »

Ils étaient assis à la table d'un restaurant, dans un coin plutôt chaleureux où le maître de réception les avait conduits. Des fans et des paparazzis avaient fait partie des cent mètres à parcourir jusqu'au restaurant, mais ils avaient tout fait pour sauvegarder leur petit moment d'intimité. Elle ne l'avait pas regardé depuis qu'ils s'étaient assis, les yeux plantés dans le menu, comme lui.

- Je crois qu'on va prendre les pâtes et le sorbet à la menthe, comme d'habitude, sourit-il.

Elle hocha la tête, souriante elle aussi.

- Et je pense qu'on va laisser tomber la boisson alcoolisée, cette fois.

Elle leva les yeux vers lui, intimidée. Elle se détestait d'être comme ça ce soir, et elle le détestait de la regarder prêt à exploser de rire. Il fallait avouer que lui, il était calme, décontracté et prêt à passer une agréable soirée, sans prise de tête. Elle voulait l'imiter, mais ça lui était bien trop compliqué aujourd'hui.

- Ouais, c'est ce qu'on avait dit, répondit-elle.
- Être sobre, sourit-il en jouant avec le verre devant lui.
- Tu trouves ça stupide, avoue.

Elle venait de saisir sa main pour suivre les quelques trajectoires des tatouages du chanteur. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle ose lui prendre la main, comme ça, d'une seconde à l'autre alors qu'elle était dans une période quelques peu intimidée. C'était peut-être par inadvertance après tout. Il était évidemment surpris, mais ça ne lui déplaisait pas. Il avait toujours adoré les contacts physiques qu'il avait eus avec elle.

- Non, j'avais de toute façon pas envie de boire ce soir.

Il profitait que ses yeux noirs fixaient sa main pour oser la détailler. Elle était tellement belle que souvent, il souriait bêtement en la regardant. Il pensait à quel point elle avait tout, tout pour plaire, tout pour être une de ces filles parfaites, sans défauts alors qu'il savait pertinemment que ça n'existait pas. Il pensait que c'était l'exception. Il fut vite sorti de ses pensées lors de l'arrivée du serveur. La brune lâcha la main du chanteur par réflexe, calant une mèche de ses cheveux derrière son oreille tout en souriant à Zayn lorsqu'elle eut croisé ses yeux noisettes. Ils commandèrent sans attendre et une fois le serveur reparti vers les cuisines, et la jolie brune fixant un point quelconque de la table, le pakistanais décida de lui faire du pied. Elle venait de rire en relevant ses yeux vers lui, ils pétillaient.

- Il faut vraiment que tu arrêtes d'être comme ça bella, parce que si tu es comme ça maintenant, je n'ose même pas t'imaginer cette nuit, ricana-t-il.
- Zayn, t'es pas obligé de dire des trucs pareils, dit-elle en le regardant méchamment, j'en ai parfaitement conscience.
- Tu peux même me reprendre la main si tu veux, sourit-il.
- Je m'en étais pas rendue compte, excuse-moi, fit-elle, perturbée.
- Arrête de réagir comme si on se connaissait pas, rigola-t-il.

Elle rigola aussi réalisant la façon dont elle lui parlait. C'était comme si elle venait dîner avec un garçon qu'elle ne connaissait pas et avec qui elle n'avait jamais parlé. On aurait dit une adolescente face à un gars qui la perturbait et lui avait provoqué une sorte de coup de foudre. Elle était tout simplement gênée avec ce mec, ce chanteur, son ami, son confident. Son Zayn. Elle n'avait plus ressenti cette nervosité depuis des mois déjà, et ce soir, tout à coup, elle refaisait surface.

- Ouais, t'as raison, mais je sais pas, c'est spécial aujourd'hui.

Il ne disait rien car elle avait raison, c'était bel et bien spécial. C'était la fin de tout ce soir. Eux deux, leur relation. Il ne voulait pas que ça se termine mais c'était pourtant leur pacte, ce qui avait été convenu. Et puis, il pensait qu'elle s'en fichait de lui au moins un minimum vu qu'elle ne paraissait pas attristée par le fait qu'elle ne le reverrait plus le lendemain. Et vu qu'il pensait être le seul à ressentir ce sentiment de tristesse, il préférait montrer sa facette virile et non sentimentale. Il ne voulait pas qu'elle le voit faible.

- Tu ressens rien, toi? fit-il d'une voix hésitante. Enfin, qu'on soit au cinquantième rendez-vous?

Elle se retenait de pleurer depuis qu'elle l'avait retrouvé dans ce café trois quarts d'heure plus tôt. Jamais elle n'avait ressenti quelque chose d'aussi fort et de si éprouvant. C'était limite quelque chose de tuant, une sensation horrible qu'elle se devait de subir depuis des jours, des heures. Elle ne voulait pas le quitter. C'était la chose qu'elle voulait le moins au monde. Si elle le pouvait, elle reviendrait en arrière pour refuser de coucher avec lui. Elle n'avait pas calculé les conséquences de ses principes. Ils ne les avaient pas calculées. Et ce qui lui faisait du mal, c'était de penser qu'il n'en avait certainement rien à faire d'elle, que si il se retrouvait en face d'elle aujourd'hui, c'était seulement pour la sauter comme il en avait toujours eu envie. Elle se sentait naïve dans un sens. Naïve. Elle finit par lever la tête vers lui, un ravissant sourire sur ses doux traits de visages et secoua négativement la tête.

- Non, évidemment que je ressens rien, c'est la fin de ce qu'on avait convenu, c'est tout.

C'est tout.

Ecstatically | z.mOù les histoires vivent. Découvrez maintenant