11 février 2014
Londres , un an plus tôt, 23:39Elle savait pertinemment bien qu'il était en train de la regarder, de la reluquer des pieds, jusqu'à la racine même de ses cheveux noirs, longs, soyeux et ondulés. Elle portait une nuisette dorée, allant parfaitement avec son teint bronzé. Elle parlait à une jeune femme, un quelconque cocktail à la main et continuait sa conversation semblablement intéressante et agitait les mains qui accompagnaient ses paroles. Elle ne voulait pas dévier son regard vers le pakistanais qui la détaillait depuis déjà plusieurs minutes, appuyé contre la rambarde du balcon. Elle tourna rapidement la tête vers lui et lorsqu'elle vit qu'il la regardait toujours et cette fois-ci en se mordant la lèvre inférieure, elle plaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille droite, mal à l'aise, et parcourue par un frisson avant que son rythme cardiaque ne s'accélère. C'était mauvais signe qu'il l'observe comme ça. Encore une fois. Elle termina sa conversation dans la seconde, saluant la demoiselle et ne trouvant rien d'autre à faire que de partir dehors, sous le ciel étoilé, sur le balcon voisin de celui du chanteur.
- Je pense qu'on a déjà eu mieux qu'une pyjama party, sourit-il en se tournant vers elle.
- Tu parles des cinq dernières soirées où tu m'as regardée comme si tu allais me manger?demanda-t-elle en terminant son cocktail sans trop oser lever la tête vers lui.
- C'est donc à cause de ce regard que tu n'as pas osé venir sur mon balcon? fit-il en faisant son éternel regard séducteur.
Il voyait que ce regard ne la laissait pas indifférente. Il était enchanté de voir que ça marchait aussi avec elle, cette fille dont il avait quelques fois entendu parler. Il se rappelait seulement de son nom, mais n'arrivait pas à savoir ce qu'elle faisait de sa vie. Il se souvenait seulement qu'elle avait un rapport avec le mannequinat international, quelque chose de pas très éloigné de ce type de business.
- Monica Boyd, finit-il par sourire.
Les joues de la belle italienne s'étaient empourprées. Ce garçon avait une voix à en faire frissonner toute sa peau, c'était quelque chose de désagréable mais de tellement envoutant à la fois qu'elle ne savait comme réagir face à lui.
- Zayn Malik, soupira-t-elle, sur le même ton que lui.
- Est-ce que l'absence de ton élégant rouge à lèvres habituel serait en rapport avec ma récente interview? demanda-t-il, un sourire s'élargissant de plus en plus en la voyant perdre ses moyens.
- Tu parles de rouges à lèvres à tes interviews?
- J'ai dit que je n'aimais pas embrasser les filles qui en portaient.Il la trouvait jolie cette fille. Elle n'avait absolument rien d'exceptionnel pourtant, elle n'avait pas forcément une poitrine volumineuse, elle était même loin de ça. Elle ne dépassait pas le mètre soixante. Elle avait un très joli sourire, peut-être pas une dentition aussi parfaite que toute cette génération d'actrices et de chanteuses toutes aussi parfaites les unes que les autres, mais elle était jolie. Elle n'avait pas un ventre plat, non, mais elle était mince quand même. Elle était d'un naturel incroyable, et ne cherchait pas à cacher toutes ses imperfections, car oui, comme toute fille, elle en avait. Elle n'était pas une de ces étoiles montantes, mais elle avait son charme, ses manies, et elle était elle-même surtout. La jeune femme de dix-neuf ans, ses yeux toujours captivés par ceux du métis commençait à sourire face à ses questions et ses sujets de discussions qui semblaient avoir été prévus un siècle à l'avance.
- Je sais pas si je devrai rester près de toi alors, vu que je n'ai aucune protection sur mes lèvres.
Il était gentil après tout, il ne semblait pas dangereux ni trop désagréable. Il était posé, là, torse-nu, face à elle, et faisait tout ses gestes de manières très nonchalantes, comme si il n'avait pas peur de perdre la fille qu'il avait réussi à attirer et à faire rester près de lui. Il semblait confiant, beaucoup trop, et son sourire le faisait comprendre à la belle brune.
- Je peux venir sur ton balcon, si tu veux, lui sourit-il en attendant patiemment sa réponse tout en ne la lâchant pas du regard.
- Désolée, sourit-elle en sortant son rouge à lèvre rouge de sa pochette, dévisageant ainsi le pakistanais, mais je vais rejoindre mon chauffeur, sourit-elle en l'appliquant délicatement sur ses lèvres fines.Il avait souri en baissant très rapidement la tête, se rendant compte qu'il ne l'avait pas vu venir ce coup-là. Lui qui pensait qu'il allait pouvoir lui parler un peu plus longtemps et se rapprocher d'elle comme il l'avait fait avec un millier d'autres filles, il s'était bien planté. Cependant, ça avait été terriblement sexy, séduisant et provoquant ce qu'elle venait d'effectuer, ayant pour but de lui faire très clairement comprendre qu'elle refusait ses lèvres parfaites sur les siennes. Elle l'avait surpris, même remballé par ce refus d'une finesse déconcertante. Et il en était terriblement amusé.