❝ Espèce d'abruti ❞

➤ CHAPITRE 3

Kyoka était assise à son arrêt du bus, collée à Bakugo. Il faisait très froid, malgré le soleil qui laissait passer ses rayons à travers les nuages. Le souffle qui s'échappaient des bouches entrouvertes des deux adolescents se transformait en buée.

« C'est notre dernier jour de cours, grelotta-t-elle. Dès ce soir, on est en vacances.

- Putain, ça va faire du bien.

- On a prévu pleins de trucs. T'as intérêt à venir à tous, comme tu l'avais promis.

- Eh, j'ai jamais dit que je viendrai à tous, juste que j'accepte de venir, peut-être pour un, ou deux trucs.

- Bah moi je te force à venir tout le temps. De toute façon qu'est-ce que t'aurais d'autre à faire, tu restes les deux semaines aux dortoirs comme moi.

- J'peux rester dans ma chambre à regarder des animes.

- Avec moi, rêve toujours. »

Ils se turent car leur bus était arrivé. Ils montèrent et prirent les deux dernières places côte à côte qui restaient. Kyoka prêta ses écouteurs à Bakugo, et ils écoutèrent la musique avec un seul écouteur chacun. Après quelques minutes, Katsuki fit une tête étrange.

« C'est ça, la musique que t'écoute ? s'étonna-t-il.

- Oui, pourquoi ? Tu devrais savoir mon style depuis le temps.

- T'as des goûts bizarres. », répliqua simplement l'explosif.

La violette haussa les épaules. Peut-être était-ce son avis, mais, pour elle, cela lui convenait amplement. Lorsque le bus les déposa devant Yuei, Bakugo rejoignit Eijiro, tandis que Kyoka attendait Momo. Cette dernière arriva assez rapidement. Les deux jeunes filles se saluèrent et discutèrent un peu, avant de décider d'aller en cours. Mais Jiro aperçut une silhouette au loin, et elle reconnut Denki.

« Pars en avance, je te rejoins après avec lui. »

Elle observa l'adolescente à la queue de cheval marcher tranquillement jusqu'à Yuei, puis reporta son attention sur le jeune homme qui arrivait avec une lenteur excessive. Son allure étrange alarma Kyoka : il marchait tête basse et d'un pas lourd. Impatiente, elle franchit les quelques mètres qui les séparaient pour se planter devant lui. Il releva lentement la tête, et elle étouffa un cri de surprise.

« Denki ! Ton visage ! s'exclama-t-elle.

- Toujours aussi beau ? », tenta-t-il de blaguer - mais son ton amusé fut gâché par sa grimace. 

Il avait une hématome violette autour de l'œil, une écorchure sur la joue et sa lèvre supérieure était fendue. Le coeur battant, Kyoka résista à l'envie de tendre la main pour effleurer ses blessures, pour s'assurer que c'était bien réel.

« Que s'est-il passé ? »

Il passa une main dans ses cheveux, évitant son regard. Elle posa ses mains sur ses hanches et ne le lâcha pas des yeux.

« Dis-le moi. »

Il soupira.

« C'est rien, je t'assure..

- Denki Kaminari, tu es blessé. Alors, non. Ce n'est pas rien.

- Ok, ok... Je me suis juste battu.

- Ah oui ? Quelle révélation.

- Je protégeais ma sœur. » Il se mordit la lèvre, gêné et elle hocha la tête avec douceur, pour l'encourager à continuer. « Elle se fait harceler au collège. Hier soir, quand je suis allé la chercher, y'avait quatre gars avec elle. J'arrivai un peu plus tard, et c'était elle qui prenait ça à ma place, expliqua-t-il en désignant son visage. Mais j'ai trop peur qu'un jour, je ne sois pas là à temps. »