❝ Espèce d'abruti ❞

➤ CHAPITRE 2

« Et on pourrait sortir touuuus ensemble aussi. Je sais pas où, par exemple chez Momo, où dans la ville, ou..., récita Mina, à voix basse, penchée vers Kyoka.

- J'ai compris, une balade, quoi. Mais avec vraiment tout le monde ? répondit celle-ci, un peu plus discrète que son amie affalée sur la table pour pouvoir lui parler.

- Bah oui, ceux qui seront d'accord. Demande à Denki et Bakugo !

- Mina, c'est dans une semaine et-demie. On a le temps de prévoir et de demander...

- Qu'est-ce qu'elle doit nous demander ? intervint Denki en se tournant vers elle.

- Rien, retourne-toi idiot ! siffla Kyoka.

- Si vous vous accepteriez bien de sortir avec nous et le reste de la classe pendant les vacances. On réfléchit à des activités à faire pendant ces deux semaines magiques qui s'annoncent !

- Denki, Mina, et Kyoka ! gronda leur professeur, faisant taire les trois bavards. Ce sont toujours les mêmes qui discutent. Je veux vous voir à la fin du cours. »

Mina soupira, agacée, avant de s'étaler dans sa chaise en croisant les bras. Kyoka, toute rouge, s'assit bien droite et regarda sa table, honteuse. Elle n'aimait pas se faire engueuler par les professeurs, surtout s'il s'agissait de bavardages. Bakugo, qui dormait à moitié sur sa table, tourna sa tête vers elle. Il lui jeta un regard inquisiteur, et elle haussa les épaules. Le jeune homme recula alors bruyamment sa chaise pour se retourner vers Eijiro et lui parler tout aussi bruyamment. Le rouge, surpris ne savait que dire. Leur prof, elle, sauta sur l'occasion et vociféra à l'adresse de Katsuki :

« Ne te gêne surtout pas, Bakugo ! Toi aussi, je te retiens à la fin du cours, ainsi que toi, Kirishima.

- Quoi ? s'exclama ce dernier, innocent.

- Pas de quoi ! Je n'accepte pas les bavards dans cette classe. »

L'explosif ricana et jeta un sourire à Eijiro, qui ne savait plus où se mettre. Kyoka frappa discrètement son ami à l'épaule pour attirer son attention. Elle voulait d'abord lui parler, mais, vu comme ils étaient dans le rouge avec leur prof, elle arracha un morceau de papier à son cahier où elle gribouilla rapidement : Pourquoi t'as fait ça ? Elle lui tendit le papier, qu'il lut, avant d'écrire à son tour : Pour pas que tu sois seule. La violette résista à l'envie de lui en coller une et rajouta : Idiot, je n'étais pas seule, et par ta faute, tu as pénalisé Eijiro qui n'avait rien fait ! Ce à quoi il répondit : Plus on est, plus on rit, et Kirishima ne m'en voudra pas. Kyoka secoua la tête, agacée, et chiffonna le papier dans sa main. Bakugo ricana encore et repositionna sa tête au creux de ses bras, prêt à piquer un somme. 

Quand la sonnerie retentit, la jeune fille sentit son coeur accélérer. Tout le monde préparait ses affaires, sauf cinq élèves. Quand tous furent sortis, leur professeur avança d'un pas menaçant vers eux.

« Après ce que je vais vous donner à faire, j'espère que je ne vous reprendrai plus à bavarder durant mes cours. Il me semble que vous aviez une heure libre, alors pourquoi ne pas la passer dans le gymnase à enlever tous les chewing-gum collés aux gradins ? sourit-elle sadiquement.

- Quoi ? s'exclama Mina. Mais on en aura pour des heures !

- Tâchez de le finir avant la fin de cette heure, dans ce cas. »

Alors qu'elle leur disait de se lever pour gagner le gymnase, Denki se plaça devant elle.

« Madame, s'il-vous-plaît, épargnez Kyoka de cette tâche ingrate, dit-il sur un ton tragique. Elle n'a rien fait, elle nous disait de nous taire et d'arrêter de faire du bruit. Et vous savez aussi bien que moi qu'elle n'a jamais été une élève à problèmes.