Deux semaines ont passé.
Je m'apprête à embarquer dans le train en direction de l'ISEM. Je n'arrive pas à me faire à l'idée que j'ai été retenue parmi les admis après ce catastrophique entretien. De toute évidence, ce n'est pas cette étape de la sélection qui a pesé le plus lourd dans mon admission. Le reste de mon dossier était très bon, notamment concernant mes notes. J'en déduis qu'ils sont passés outre mon attitude révoltée lors de l'entretien. Je sais comment se passent les sélections. À chaque étape, vous cumulez un certain nombre de points, puis vous êtes classé selon ces derniers. De toute évidence, j'avais dû en cumuler assez lors des premières étapes.
J'ai beaucoup réfléchi avant de répondre favorablement à ma proposition d'admission. Je me suis demandé si la formation pouvait me correspondre, si j'étais capable de passer outre la désobligeance connue des professeurs, semblables sûrement à celle de l'examinateur sur lequel j'étais tombée. Puis, en fin de compte, je me suis dit que je m'en voudrais de laisser tomber cette opportunité. Beaucoup rêvent d'avoir une place à l'ISEM. Cette possibilité ne se représentera pas de sitôt. Et surtout, je veux prouver à cet imbécile d'examinateur, si un jour je suis amenée à le recroiser, que la mort de mes parents ne m'a pas fragilisée et rendue incapable.
Ma place est au fond du train. Je circule dans les passages larges des wagons ultra modernes, jusqu'à l'atteindre, et finis par m'assoir, pensive. J'accorde un bref bonjour à mes voisins sans prendre le temps de les regarder, en me plongeant directement dans un livre, savourant mes derniers instants de liberté.
— Bien le bonjour, Lana Sokova ! lance une voix juste en face de moi.
Je lève les yeux, surprise d'entendre mon nom, et souris quand je reconnais le visage de l'élève qui vient de m'interpeller. C'est Adam Pears, le type qui m'avait aidée à trouver ma salle lors des entretiens. Une onde de soulagement me détend alors. Connaître un des élèves quand vous intégrez un nouvel établissement est un luxe qu'on ne peut pas négliger. J'aurais bien besoin d'alliés, et Adam semble être quelqu'un avec qui je pourrais plutôt m'entendre. À voir par la suite si son petit côté prétentieux ne m'agace pas trop.
— Oh... Salut ! Je dois dire que te revoir ici était plutôt inespéré, répliqué-je en refermant mon bouquin et en me redressant.
Adam est toujours aussi bien habillé. Il porte une chemise blanche parfaitement repassée, sur laquelle il a ajouté une cravate noire. Il a superposé à sa tenue un long manteau noir, lui apportant un côté mystérieux qu'il prend plaisir à arborer. Visiblement, il vient d'un milieu social élevé. Je n'ai pas eu l'occasion de côtoyer la haute société lors de mon adolescence. J'ai grandi à la campagne dans une ville très modeste. Ça fait toujours bizarre de venir dans les grandes villes. Vous vous sentez presque noyé.
— Content que tu aies été admise. J'en déduis que tu as fini par trouver la salle 974, lance mon interlocuteur sur un ton malicieux.
Je laisse échapper un petit rire.
— Ça n'a pas empêché mon retard d'agacer mon examinateur.
— Vous vous connaissez ? nous interrompt une jeune fille rousse, plutôt jolie, assise à côté de lui.
Adam secoue la tête, et commence à entamer un sandwich acheté à la gare.
— On s'est juste croisés lors des entretiens, réplique-t-il.
La jeune fille me tend la main et je la lui serre.
— Salut ! Je m'appelle Éria Fahs, Élémentariste. Je rentre en première année à l'ISEM.
— Pourquoi tu précises ça ? La plupart des passagers sont des étudiants élémentaristes de l'ISEM.
Éria hausse les épaules.
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Les Héritiers de Sheyton
ParanormalEn quête de vengeance, Lana veut intégrer une école de magie renommée pour se libérer de son douloureux passé. *** Dans le monde de Sheyton existent deux formes de magie : Élémentariste et Blanche. Mais il en existe une troisième dont personne ne p...
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