Chapitre 1 - Balade nocturne

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Dans un humble village au sud du Royaume des Hommes, vit Maozi, un fermier dans la trentaine qui cultive toute sortes de denrées alimentaires pour gagner de l'argent en vendant ses récoltes au Seigneur de la région. Sa femme, sa fille ainée et ses deux fils sont ces trésors, chacun aidant à s'occuper des animaux pour le lait et les oeufs ainsi qu'à débroussailler le champ, semer et récolter.

Les terres sont souvent asséchées en raison des conditions climatiques de la région, le soleil tape fort et la pluie est occasionnelle, mais ça n'arrête pas cet homme qui a renforcé son corps à force de travail intensif. Dans son village, tous sont d'accord pour dire que c'est un brave gars, qu'il est un travailleur acharné et même qu'il est aussi endurant qu'une bête de trait.

Il est vrai qu'il s'est bâti un corps robuste à force de travailler les sols durs de ses champs, mais son caractère fait de lui une tête de mule, qui n'abandonne jamais quand il a un but. C'est pourquoi, de tout le village, ses champs sont les plus fournis et les plus rentables.

- Papa, j'ai fini mes corvées, je vais aller jouer avec Vizem !

- D'accord mais pas trop tard, sinon tu vas rater le festin que maman et moi on a prévu.

Le plus jeune fils de Maozi a bientôt 7 ans, c'est un brave petit qui l'aide à nettoyer les enclos ou à nourrir les bêtes depuis son plus jeune âge, mais c'est aussi une tête en l'air quand il commence à jouer avec son frère et les voisins.

- Qu'ils grandissent vite, soupira sa femme.

- Plus vite il grandira, plus vite il pourra me remplacer pour les moissons, plaisanta Maozi

- Pressé de prendre des jours de repos ? Lui demanda-t-elle en souriant

Sa femme, Shiazi, était la plus belle et la plus jolie du village à ses yeux, à peine plus jeune que lui, ils avaient passés toute leur jeunesse dans ce village à se tourner autour jusqu'à ce qu'il ait enfin le courage de lui avouer ses sentiments. Depuis ce jour, il y a vingt ans de cela, ils s'aiment éperdument, se comprennent et traversent les épreuves ensemble. Ils avaient eu leur premier enfant cinq ans plus tard, une fille à la chevelure cuivrée comme on en voit rarement, d'une beauté inimaginable ce qui lui avait valu le nom de Yokoem, qui signifie "enfant du soleil" avec le suffixe de sa génération "em", désormais âgée de quinze ans.

Par après, ils eurent deux fils, Makaem et Tsunem, qui ont respectivement dix ans et sept ans, sont plein d'énergie et de bonne volonté mais ont trop souvent tendances à faire des bêtises, ce qui peut vite devenir fatiguant.

Un peu plus tard en début de soirée, alors qu'il était sur le point de terminer une partie de la moisson de blé avec l'aide de sa femme, un bruit sourd commençait à se faire entendre au loin.

- Chéri, tu entends ça ? dit Shiazi, inquiète.

- Oui, ce bruit assourdissant n'augure rien de bon, range le matériel pendant que je vais chercher les enfants.

Maozi se précipita chez ses voisins alors que le bruit sourd au loin se changeait peu à peu en vrombissement intensif, prenant tout doucement aux tripes. Tout le monde était dehors, occupés à ranger leurs outils et à faire rentrer les enfants.

- Makaem, Tsunem, venez, on rentre, vite ! s'écria-t-il.

- Papa c'est quoi ce bruit ?

- J'ai peur !

Les enfants étaient visiblement inquiets ce qui était tout à fait normal dans ce village où rien ne se passe, d'ailleurs les gens autour d'eux l'étaient aussi. Il les salua et se dépêcha de rentrer pour retrouver sa femme et sa fille.

La volonté du Roi LicheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant