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•Allongé dans son lit, la couverture remontée jusqu'au-delà des yeux et le coussin écrasé entre ses bras, San dormait encore paisiblement. Les rayons du soleil avaient beau baigner la pièce dans des couleurs chaudes, il n'avait pas encore daigné à se réveiller. Le matelas était confortable, les peluches aussi et son rêve était bien trop beau pour être abandonné. Mais, même s'il n'avait pas envie de sortir de ce lit douillet, son téléphone en décida autrement.
Une sonnerie stridente retentit une fois, puis deux, trois ou quatre fois encore avant de s'évanouir dans le silence de la pièce. Sans même lever les yeux, San essaya d'attraper son portable, toujours posé sur la petite table de chevet en bois, avant de regarder ce qu'il lui arrivait pour s'agiter autant.
Téléphone de San.
Wooyoung:
San tu me manques.
45h04Je suis chez toi avec tes parents là. Enfin, là je suis dans ta chambre pour laisser tes parents au calme. T'es en train de passer à la télévision régionale. Ils affichent ton visage depuis tout à l'heure en répétant que tu as disparu, que tu as sûrement fait une fugue ou j'sais pas quoi d'autre.
45h04Tu me manques, tu manques à tes parents, tu manques à tes amis, tu nous manques à tous.
45h05– Woo...young ? murmura-t-il. Wooyoung, Wooyoung, Wooyoung...
En le répétant plusieurs fois, ce nom lui paraissait bien familier. C'était comme s'il l'avait déjà dit, entendu ou écrit des centaines de fois auparavant. En plus, ces messages lui laissaient entendre qu'ils se connaissaient bien, parce que San manquait à Wooyoung, pour une raison encore bien inconnue. Son numéro était enregistré et il était même en compagnie de ses parents.
– Wooyoung... J-Jung ? Jung ! C'est ça, Jung Wooyoung ! s'exclama San.
Son visage s'illumina d'un sourire qui s'évanouit rapidement. Petit à petit, il s'était souvenu de son nom, revoyait les courbes de son visage, la couleur de ses lèvres et même le grain de beauté sous son oeil. Pourtant, même en donnant une image au nom qui s'affichait sur son téléphone, il ne se souvenait pas de qui était Wooyoung pour lui.
– Qu'est-ce que... avec mes parents ?
Le brun leva les yeux de l'écran de son téléphone pour regarder ce qui se trouvait tout autour de lui: le sac à dos au sol, les étoiles au plafond et les photos sur le mur. Ça lui paraissait bien lui, tout ça. Même si ses pensées étaient assez floues pour l'instant, d'autant plus qu'il venait de se réveiller, tout lui paraissait lui. Les couleurs pastel, les livres bien droits, la guirlande en forme de globe terrestre et le sol en bois.
– C'est ma chambre ça. Je suis chez moi, avec mes parents, assura-t-il en glissant son téléphone dans sa poche avant de se jeter hors du lit.
Comme à son habitude, il glissa ses pieds dans les chaussons qui reposaient en bas du lit et se rapprocha du tableau en liège qui contenait ce qui semblaient être des parts de sa vie. Il y avait des photographies, énormément de photographies avec des personnes différentes dont il se souvenait ni des noms, ni de sa relation avec eux. Sur l'une d'elles, il cru reconnaître le visage de Wooyoung, sans en être certain pour autant. Au milieu du pêle-mêle d'images, on trouvait des post-it, des notes de cours, deux ou trois tickets de cinéma et d'autres morceaux de papier de couleurs, tailles et formes différentes.
San prit une grande inspiration avec d'expirer bruyamment. Il était complètement déboussolé en restant dans un environnement qu'il connaissait. Les sensations qu'il ressentait étaient comme nouvelles. Il aurait pu dire «jamais je n'aurais pensé ressentir ça un jour» si la situation l'avait permise. Mais là, son jamais n'avait commencé que quelques minutes auparavant. Les souvenirs de son avant-réveil restaient un néant vide de sentiments.
Il secoua la tête violemment de droite à gauche pour chasser les idées qui lui venaient en tête et se tourna vers la porte de sa chambre qui était fermée et posa sa main sur la poignée. Il hésita un court instant avant d'appuyer brusquement.
– Papa ! s'écria-t-il en sortant de la pièce pour atterrir dans la cuisine qui semblait bien trop vide. Papa ! répéta-t-il en ouvrant maintenant la porte qui amenait dans la chambre de ses parents. Papa ? Maman ?
Il n'y avait personne dans cette pièce. Le lit était fait, des vêtements étaient posés sur le dossier d'une chaise et les volets étaient fermés.
– Maman ? chuchota-t-il en se retournant pour faire maintenant face à la cuisine.
Devant ses yeux, il n'y avait pas grand chose. La table de la salle à manger n'avait qu'une nappe sur elle, le plan de travail était vide de toute trace de passage. En général, l'ensemble de la pièce et de l'appartement était calme, bien trop calme. L'heure couleur néon du four n'apparaissaient même plus et les deux aiguilles de l'horloge s'étaient bloquées sur minuit pile.
– Ok, ça devient vraiment bizarre là.
San repartit dans sa chambre pour attraper un tee-shirt à mettre pour compléter son short de pyjama et récupéra une paire de chaussures devant l'entrée. Il les enfila rapidement et poussa la porte d'entrée déjà ouverte. Il ne remarqua même pas ce détail et descendit les escaliers en vitesse pour rejoindre l'extérieur.
La rue dans laquelle il déboula semblait être une rue principale de la ville. Elle était large, grande, des arbres en bordaient les côtés et différents commerces la longeaient. Malgré ça, les seuls mouvements provenaient des feuilles des arbres portées par le vent.
– Eh ! hurla le brun avec ses mains sur les côtés de sa bouche, pour essayer de porter sa voix encore plus loin. Eh oh ! Y'a quelqu'un ? Eh !
Mais ses efforts ne servaient à rien. L'écho de sa voix résonnait juste entre les différents bâtiments, sans recevoir de réponse en retour. C'était tellement silencieux qu'il pouvait l'entendre revenir vers lui.
San commença à courir sur le trottoir en direction du centre-ville, comme l'indiquait le panneau au-dessus de sa tête. Il essaya de courir plus vite que tout, plus vite que le temps essayant même de dépasser la capacité de sa respiration. Mais la distance ou la vitesse ne changeaient rien. C'était vide.
Sa course se finit au milieu de la grande avenue qui semblait avoir peu d'intérêt à ce moment précis. Dans un élan de colère, il balança son téléphone au sol avant de s'écrouler sur l'asphalte, genoux en premier. Il releva la tête pour regarder autour de lui encore fois. Les voitures étaient encore à leurs places, les plantes étaient vertes, les rideaux des boutiques encore relevés et pourtant il était seul.
– Putain !
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Tadam chapitre 2
Merci d'avoir lu et à bientôt pour la suite :))

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Horizon | Woosan
Fanfic[ EN PAUSE ] À travers l'espace, à travers le temps, je ferai tout pour que tu te souviennes de ce qu'on a un jour été. ☼; C.s x J.wy Started: 27/04/2020 Finished: