La Fête

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La Fête


Pas un mouchoir dans les poches,

Mais des paroles de reproche,

Qui résonnent dans la tête,

Et qui rudement annoncent la fête.


La fête des larmes et des cœurs brisés,

Des pleurs et des pensées torturées.

Des failles de chaos et de douleur,

Des cratères de souffrance et de peur.


Dans cette fête où l'invité s'appelle suicide,

Le noir t'emballe et toi tu trembles,

Des milliers de rochers se brisent en étoiles,

Des centaines de spectres s'abattent et détalent.


Mais au milieu de la noirceur brûle une lueur,

Non pas d'espoir mais de chaleur.

Pas ce froid de mort mais cette rage de vivre,

Tu l'observes, la calcules, l'examines.


Sa vitalité te semble parfaite,

Mais veux-tu vraiment continuer la fête ?

Les ténèbres menacent de t'envahir à nouveau,

Choisis, choisis vite, le fléau.


Car tes choix sont pendus à tes lèvres,

Il faut que tu émerges.

Cèdes-tu ou te relèves-tu ?

Désigne ta préférence, ce débat l'accentue.


Ta pression n'est pas que la tienne,

Tout le monde t'observe avec peine.

Tes amis morts, décédés, enterrés,

Ta famille aigre, irritée, excédée.


Tu les regardes dans les yeux,

Des yeux faussement joyeux.

Tu les contemples, ces seigneurs arrogants,

Et discernes leurs visages méprisants.


Tu es déçu, amer, ah ça tu l'es,

Mais tu n'as pas le temps, c'est le terme du délai.

Tu t'allonges et tu fermes les yeux,

Tu penses aux morts et à leur amour chaleureux.


Avec un sourire tu quittes ton corps,

Un dernier coup d'œil à ton existence brisée.

Avec un soupir tu rejoins l'aurore,

Tu ne te retournes plus, l'horreur est terminée.


Arya Valanga, avril 2020, nous avons tous nos chimères 

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