Mélodie

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Mélodie


J'entends les battements de mon cœur

Il cogne, il bat au rythme de la musique

Mais les paroles se détachent de la mélodie

S'arrachent, se détachent, s'envolent


Les coups de mon cœur ralentissent et ces voix prennent de l'avance,

Elles leur font signe de la main

En souriant


Le temps file à présent, se faufile entre mon cœur et la danse endiablée de l'orchestre

Une symphonie grisante autant que discordante

Trop aigu puis trop grave, plus rien ne s'accorde

Pourtant les oiseaux font leur nid dans le creux de ces deux cymbales


L'eau de la rivière peut devenir brune comme celle-ci se transforme en ruisseau

Pareille à la fleur auparavant rouge qui se flétrit jusqu'à se transformer en cendre,

À donner naissance à de nouveaux paysages

Sans explication, on reconnaît le rythme de la vie, étroitement mêlé à celui de la mort


Le sort de tous est voué à finir entre ses douces pattes noires,

Et elle aussi danse

Elle aussi chante

Mais est-ce que son cœur bat la chamade ?

Se laisse-t-il emporter par une mélodie, une parole, un mot ?


Parfois, le silence qu'elle incarne lui fait-elle ressentir plus que cette soif avide ?

Elle nous la montre bien, cette faim de vie, de corps, de cœurs et de musique

La mort est seule dans la quiétude de l'obscurité, et elle ne connaîtra jamais le bruit,

La détonation du tonnerre ne tremblera jamais dans tout son être


Elle se sent invincible, elle prend, prend, prend, et pourtant elle doit savoir,

Au fond d'elle,

Que ce qu'elle appelle son cœur ; ce vide silencieux dans la poitrine,

Restera à jamais sa seule mélodie.


Arya Valanga, 07.12.20

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