q u a t r e

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Le jeune homme ouvre les yeux. Il écoute. Rien, si ce n'est le tic tac régulier de l'horloge qui résonne étrangement dans la chambre silencieuse.

Le bruit léger du temps qui passe semble prendre toute la place dans la petite pièce, écrasant les émotions du garçon. Il se laisse bercer un moment par cette pulsation mécanique, puis, doucement, redresse son corps engourdi. Ses os craquent, il est resté trop longtemps immobile, et ce simple bruit le fait sursauter tant il résonne fort dans le calme étouffant qui envahissait jusqu'à présent la chambre désordonnée.

Le cœur du jeune garçon bat fort dans sa poitrine. Chaque geste qu'il exécute lui semble engendrer une clameur excessive, et il a peur de réveiller les fantômes de ses peurs qu'il lui semble apercevoir dans les coins les plus sombres de la pièce aux murs ocre.

Il entrouvre lentement la porte de sa chambre. Les muscles de son corps se tendent alors que le grincement léger retentit dans un fracas assourdissant. Il écoute. Rien.

Il est seul.

Le jeune homme ne sait pas s'il est soulagé ou s'il a envie de crier son désespoir face à cette solitude qui l'assaille bien trop soudainement à son goût.

Le choc est brutal, il ne pensait pas que cela lui ferait aussi mal.

Les battements de son cœur s'accélèrent, sa respiration se saccade, il veut crier, hurler, mais sa gorge nouée l'en empêche. Son esprit est bien trop embué, son corps prend le relais. Ses jambes tremblent, le lâchent, il s'écroule. Allongé maintenant sur le sol glacial du couloir, il laisse échapper une larme. Une seule, se dit-il. Mais cela fait trop longtemps qu'il les retient, alors elles ruissellent le long de ses tempes. Ses sanglots le secouent violemment, il essaie de lutter, mais il est trop tard.

Il sombre.

LonelinessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant