Chapitre 8

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Le lendemain matin j'ouvrais les yeux, heureuse. Mon bonheur fut cependant de courte durée quand je m'aperçus que Assaf avait disparu. Je faisais le tour de mon appartement, mais rien, pas un mot, pas un message sur mon téléphone pour me prévenir de son départ, rien. Il avait juste disparu. Je décidais de lui envoyer un message quand même pour avoir une explication.


De Clem:

T'es parti ? T'aurais pu dire au revoir au moins. J'ai fait quelque chose de mal ?

Je n'avais reçu aucune réponse de toute la journée le jeudi, ni même le vendredi.


Vendredi 22 mai 2020

Le vendredi soir j'étais invitée chez Lesram pour une soirée et je comptais bien y voir Assaf pour avoir une explication sur ses agissements.

Je passais la porte, un peu anxieuse, je constatais que mon meilleur ami n'était pas encore là, mes yeux firent le tour de la pièce quand ils se posèrent sur Assaf, toujours aussi beau, et sur la brune qui trônait fièrement sur ses genoux. Mon sourire disparu d'un coup. Je ne me fit pas prier pour aller lui demander des explications. Sa réponse avait été pour le moins instructive.

Mais tu croyais quoi au juste hein ? Que tout est toujours tout beau tout rose ? Que la vie est parfaite et que t'avais trouvé le prince charmant ? Mais ressaisis toi ma pauvre fille ! La vie c'est de la merde. La vie elle te fait des coups de putes à longueur de journée. La vie elle est pas là pour te rendre la tâche facile. Tu croyais vraiment qu'on allait finir ensemble toi et moi ? Que je pouvais sérieusement avoir des sentiments pour toi ? Mais ma pauvre tu délires totalement. Tout ça là, tout ce que tu pensais qu'il y avait entre nous c'était qu'un jeu. Un simple pari avec le polak qu'en un mois à peine je réussirais à te mettre dans mon lit. Et tu vois, j'ai gagné. Bon c'était ton lit mais ça compte quand même. Bref. Trop facile. Maintenant dégage. Pauvre meuf.

Il m'avait sorti ça cash, sans prendre de pincettes, sans les habituels « non mais attends bébé je vais t'expliquer, c'est pas ce que tu crois » des garçons. Non, lui il n'avait apparement aucuns scrupules à me briser le cœur en mille morceaux. Les larmes dévalaient mes joues plus vite que jamais. Je n'arrivais pas à croire que Assaf avait pu me faire un coup pareil. Je pensais vraiment qu'il m'aimait. Jamais je ne l'aurais pensé capable de faire un truc pareil. je partais en courant en claquant la porte de l'appartement de Lesram. Je dévalais les escaliers aussi vite que possible et courait jusque chez moi à quelques rues d'ici. Je ne voulais plus voir personne, je ne voulais plus subir une humiliation de plus.

J'ai fait ma valise ce soir-là. Après avoir pleuré pendant une bonne heure dans mon lit, j'ai ouvert mon ordinateur réservé des billets pour le premier avion qui partait le plus loin possible et fait mes bagages. J'envoyais un message à Zeu pour lui demander de s'occuper de Snoop pendant mon absence et appelait un taxi.

C'est à ce moment-là qu'il a débarqué. Mon meilleur ami. Paniqué. Il était arrivé à la soirée peu de temps après que je ne l'ai quittée et sprinta littéralement jusque chez moi quand l'un d'entre eux daigna l'informer de l'endroit où je me situais et de ce qu'il s'était passé à la soirée.

Mais il était arrivé trop tard, j'allais monter dans un taxi et partir loin sans même lui dire où j'allais.

Écoutes Zeu je t'aime, tu le sais. Dis-je les larmes aux yeux. Mais je dois partir. Je ne peux pas rester. Pas après ce qu'il m'a fait. C'était qu'un jeu pour lui, un putain de pari avec Mathieu.

Mon meilleur ami pleurait. De douleur, de tristesse, de colère. Je ne l'avais jamais vu comme ça, même pas lors que mon départ pour l'Australie.

Clem, je t'en supplie ne m'abandonne pas encore une fois, c'est trop dur. Et c'est pas la bonne solution d'échapper à tes problèmes comme ça. Assaf c'est un con mais ne me laisse pas. Pas encore.

Je suis désolée bébou. C'est trop dur.

Mais ça fait seulement trois semaines que t'es rentrée Clem !

Je sais bébou, je sais. Dis-je en pleurant toutes les larmes de mon corps.

Dis-moi au moins où tu vas !

Je ne pris pas la peine de répondre à sa question, pris ma valise et mon sac et parti le plus vite possible en direction du taxi qui m'attendait pour m'emmener à l'aéroport, les larmes dévalant mes joues, sans même me retourner une dernière fois.

Voilà. Trois semaines. Il lui a fallu trois semaines pour me briser le cœur. Trois semaines seulement après être rentrée j'en venais à, moi-même, briser le cœur de mon meilleur ami en repartant sans lui. Mais c'était la deuxième fois que j'en venais à avoir le cœur brisé et je ne le supportais pas.

Trois semaines. Vous me croyez maintenant ?

Silence // ASFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant