Silence // ASF

Chapitre 4

Vendredi 8 mai 2020

Le vendredi matin, en me réveillant, j'envoyais un message sur Instagram à quelqu'un qui pourrait m'aider à faire une surprise à mon meilleur ami.

De Clem:

Bonjour Antoine, je suis Clem, la meilleure amie de Zeu, on s'est déjà rencontrés il y a 5 ans avant que je ne parte pour l'Australie. Zeu ne sais pas que je suis rentrée et j'aimerais lui faire une surprise. Sans en parler à lui ou à aucuns de ses amis, tu saurais si il a une soirée de prévue ce week-end ou je puisse me rendre pour le voir ?

Sa réponse ne se fit pas attendre.

De Flav' :

Bonjour Clem, oui je me souviens de toi, à chaque fois que je le vois j'entends parler de toi, je suis invité à une soirée ce soir par PLK, c'est un ami de Zeu, je sais qu'il va y être, je peux t'y faire entrer si tu veux.

Je jubilais intérieurement à cette nouvelle. J'acceptais sa proposition en lui rappelant bien de n'en parler à personne. Il m'envoyait l'adresse et l'heure ainsi que le digicode de l'immeuble pour que n'éveille pas les soupçons en sonnant. J'allais poser mon téléphone et me faire à manger lorsqu'un autre message me parvenait.

De Assaf :

Salut, je me demandais si t'étais dispo ce soir, j'ai une soirée, tu pourrais venir avec moi si tu es partante ?

Je m'excusais auprès de lui en lui indiquant que j'avais déjà une soirée de prévue et reposai mon téléphone. Pour la soirée j'avais mis un jean boyfriend gris foncé, une blouse en satin blanche à rayures fines noire, mon perfecto en cuir noir et ma paire de talons préférés, toujours noirs.

J'appréhendais mes retrouvailles avec Zeu, il n'avait aucune idée que j'étais rentrée et je voulais lui faire une énorme surprise. Mon départ avait été très douloureux pour nous deux. Avant de partir nous n'avions jamais passé plus d'une semaine éloignés l'un de l'autre et jamais plus de deux jour de suite sans s'envoyer de messages. Trois jours. Ça a duré trois petits jours sans qu'il ne m'adresse la parole, énervé que je l'ai quitté. Mais ça m'a semblé une éternité. Mais au bout de trois jours il m'a appelé et s'est excusé, la voix tremblante, en me suppliant de revenir. J'ai failli craquer à vrai dire, je ne l'avais jamais vu comme ça.

Arrivée en bas de l'immeuble j'indiquais ma présence à Flav' qui vint m'ouvrir la porte lorsque je fus montée, en m'indiquant que le principal intéressé était un peu plus loin dans le salon.

Je le vis au loin, de dos, vêtu de son éternel jogging vert, discutant sûrement avec des amis à lui. Je dis à Flav' de ne pas l'appeler. J'attendais qu'il remarque ma présence, le sourire aux lèvres et les bras croisés sous la poitrine. Le blond peroxydé en face de lui me regarda plusieurs fois en haussant les sourcils avant de dire quelque chose à Zeu que je n'entendais pas de là ou j'étais, mais je croyais discerner les mot « frappe atomique » sortir de sa bouche. Mon meilleur ami tourna la tête toujours un sourire aux lèvres. Quand il me vit son sourire disparu. Puis réapparue en une fraction de secondes, deux fois plus grand qu'avant, en même temps que ses yeux s'écarquillaient. Sans tourner la tête il donna son verre au blond et fonçait sur moi sans s'arrêter. Je riais aux éclats et quand il arrivait à ma hauteur il sauta dans mes bras et nous tombâmes à la renverse. Nous aurions dit deux collégiennes qui se retrouvaient.