Chapitre 12

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Je partais prendre une douche avant d'aller chez mon meilleur ami pour sa soirée. Je me maquillais simplement comme à mon habitude et enfilais un jean, un simple t-shirt blanc et mes vans old skool noires basses, j'accompagnais ma tenue de mon perfecto noir et je filais chez Rayan. Je mettais sa laisse à mon chien et partais à pied jusqu'à l'appartement de mon meilleur ami. J'entrais dans l'appartement sans frapper comme à mon habitude.

Bonsoir tout le monde. Dis-je timidement, pour annoncer mon arrivée aux 6 membres du Panama présents dans la pièce.

Clem ? Dis Lesram avec un sourire. Comment ça se fait que t'es là ?

Il accourait pour me faire un câlin.

Je suis rentrée, Zeu m'a proposé de passer, donc me voilà. J'aimerais, par contre, que ma venue reste entre nous je n'ai pas envie qu'il sache que je suis rentrée. Ça veut dire, pas de messages pour l'en informer, pas de story si je suis dessus, etc... Compris ? Dis-je à l'assemblée.

Tout le monde compris de qui je parlais et ils acquiescèrent tous.

Ils virent tous me prendre dans leur bras chacun leur tour, même Mathieu.

Je peux te parler ? Me demanda ce dernier.

J'acquiesçais, allais me chercher une bière et allais sur le balcon le rejoindre.

Ecoutes Clem, je suis désolé, je ne sais pas si tu as écouté, voire même reçu le message que je t'ai laissé mais je tenais à te dire que je m'excuse pour tout.

Je l'ai reçu, je l'ai écouté, j'ai compris. Je ne sais pas si j'ai envie de te pardonner. C'est malsain de jouer avec les sentiments des gens comme ça, surtout si tu ne sais rien d'eux ou de leurs intentions. Tu ne me connaissais pas et tu t'es permis de me juger. Je sais que tu aimes à répéter que tu n'as confiance en personne mais tu devrais arrêter ce comportement stupide et commencer à te conduire comme quelqu'un de mature pour une fois. Je t'adore Mathieu, t'es vraiment une belle personne quand tu veux, je sais que tu seras toujours là pour tes amis mais tu ne peux pas me faire croire que « je suis ta petite sœur » si tu n'as pas confiance en moi et si ça t'amuses de jouer avec mes sentiments. Je sais que Rayan vous a raconté ce qu'il m'était arrivé avec mon ex et en Australie mais tu n'y connais rien. Tu penses que c'est possible de s'en remettre avec un joint et une bouteille de Zub et en masquant ses sentiments, mais malheureusement pour toi j'ai été détruite, en plus je ne fume pas et ce n'est pas dans mes habitudes de me bourrer la gueule pour oublier mes problèmes. Et si j'étais vraiment ta petite sœur comme tu dis, tu aurais annulé le pari avant que ça prenne trop d'ampleur, cependant tu n'en à rien fait et tu as laissé ton meilleur pote dans sa merde tout seul. Tu nous as brisé le cœur à tous les deux, tu as brisé le cœur de tous tes potes en me faisant ça car ça a seulement résulté en mon départ de vos vies et je sais que tu t'en est mordu les doigts. Alors maintenant tu m'excuseras mais je vais te laisser réfléchir à ta connerie. Je sais que tu t'en veux mais comprends-moi, je peux pas te pardonner avec un simple « désolé » de ta part quand tu m'as brisé le cœur autant que l'on fait Assaf et mon ex.

Je le laissais là, le regard dans le vide, à réfléchir à ses bêtises et repartait dans le salon avec le reste du groupe.

Ça va Clem ? Me demandais Elyo.

Je hochais la tête avec un petit sourire et m'asseyais à côté de lui sur le canapé.

J'ai reçu ton courrier. Dis-je à Elyo.

Je sais que tu ne veux pas que Assaf sache que tu es rentrée mais je pense que ce serais une bonne idée si tu allais le voir. Il s'en veut énormément de ce qui est arrivé, il ne sort plus de chez lui depuis deux mois à part pour aller au studio et même quand on y est, il est pas aussi productif qu'avant. Il a même perdu du poids, je le force à manger quand on est tous les deux parce que sinon je sais qu'il ne le fait pas.

Cette nouvelle me fit un pincement au cœur. Je ne supportais pas de voir Assaf dans cet état. Déjà le soir où il a débarqué chez moi le visage en sang ça m'avait fait du mal, mais de savoir qu'il ne s'alimentait plus me fendit le cœur.

C'est trop facile Elyo. Il m'a brisé le cœur et je devrais faire comme si de rien n'était ? Tu crois que c'est facile ? Je crois que j'ai des sentiments pour lui, j'en suis même pratiquement sûre. Mais si je ne peux pas lui faire confiance ça ne sert à rien de poursuivre ou de commencer une relation. Ça ne ferais que nous détruire mutuellement.

Un silence se fit entre nous. Il comprenait très bien mon point de vue. Je baissais la tête et reprenais une gorgée de ma bière.

Tu sais qu'il est venu me voir ? Reprenais-je après quelques minutes.

Je tournais la tête vers Elyo, et tout le monde nous écoutais. Elyo ne comprenais pas ce que je voulais dire, ni aucun d'entre eux d'ailleurs. Je poursuivais en m'adressant seulement à Elyo, sans pour autant que le reste de la bande ne cesse de nous écouter.

Pendant ces deux mois j'étais à New York, personne ne le savait, même pas Rayan. Mais lui, il l'a compris. C'était venu dans une discussion entre nous un jour. Je lui avais dit que si ma vie redevenais un enfer et que je n'avais plus d'autre choix que de partir pour échapper à mes problèmes j'irais à New York parce que j'y étais déjà allée plus jeune et que Time Square m'apaisait. Il a pris un billet pour venir me voir il y a une semaine. Je l'ai envoyé bouler. C'est trop facile de vouloir revenir dans ma vie simplement en disant « désolé ».

J'avais prononcé ma dernière phrase pour toute l'assemblée, ainsi que pour Mathieu qui était rentré juste avant mon monologue. Ce fut Elyo qui reprit la parole après quelques minutes.

Attends, il s'est carrément déplacé jusqu'à New York pour s'excuser ? Me demanda-t-il, incrédule.

Apparemment. Moi non plus je n'y croyais pas au début mais il était bien là.

Ils se regardèrent tous bouches bée.

Non, Clem, tu comprends pas là. Il s'est déplacé.

Oui ? Je ne comprenais définitivement pas où il voulait en venir.

Elyo eu un petit rire nerveux avant de reprendre.

Assaf il est pas du genre à courir après les gens, genre vraiment pas, si il est allé jusqu'à New York tu peux être sûre qu'il est piqué, et pas qu'un peu, à ce stade il est fou amoureux.

Ils acquiescèrent tous en silence. Je restais là, le regard dans le vide.

Silence // ASFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant