Un Noël lumineux

Famille

♪ Train - Shake up Christmas ♪

La nuit était tombée depuis quelques heures déjà et le froid était toujours aussi présent, tout comme la neige qui tombait depuis le matin-même. Les rues étaient recouvertes de blanc, c'était magique et apaisant. On ne pouvait que se sentir bien et la joie arrivait sans raison précise, mais après tout, y'avait-il besoin d'une raison pour être joyeux ? Diana enfonça son bonnet fait de laine grise sur sa tête puis Claire sortit du magasin en allumant une cigarette et toutes deux se dirigèrent vers l'arrêt de bus. 

C'en était ainsi tous les soirs. Elles prendraient le bus, Claire descendrait à l'arrêt Pilton tandis que Diana se laisserait bercer jusqu'au terminus. Claire était un peu plus âgée que Diana, elle était déjà mère d'un petit garçon qui fêterait son premier Noël cette année. Elle vivait dans un joli appartement et avec son mari ainsi que le bébé, ils formaient une très jolie famille. Tous les soirs, à la sortie du travail, Diana et Claire parlaient de ce bébé. Claire aimait parler de son fils, c'était sa plus grande fierté, c'est ce qu'elle avait le mieux réussi dans sa vie. 

Les portes du bus s'ouvrirent dans un bruit désagréable puis Claire salua Diana avant de descendre, retrouvant le froid hivernal. Diana sentit une brise d'air froid se glisser à l'intérieur du véhicule, lui provoquant quelques frissons. D'un geste mécanique, elle frotta ses bras à l'aide de ses mains. Puis, elle tourna la tête vers la vitre, observant le paysage. Et c'est ainsi que lui revint à l'esprit le visage du bel inconnu. Comment s'appelait-il ? Où vivait-il ? Fêtait-il Noël seul ? Est-ce qu'il faisait des études ? Des tas de questions tombèrent comme des comètes dans la tête de Diana, elle secoua la tête, comme pour s'en débarrasser, puis le bus atteignit le terminus, se gara et ouvrit les portes, permettant ainsi à la brune de descendre. Elle marcha quelques mètres avant de se trouver devant l'entrée d'un immeuble quelque peu miteux. De toute manière, cela faisait bien longtemps qu'elle n'y prêtait plus attention.

Elle entra dans l'allée, puis grimpa les escaliers quatre à quatre afin de se retrouver devant la porte de son appartement. D'ici, elle put sentir la divine odeur de la sauce tomate. La clé de Diana tourna dans la serrure et Nina se précipita vers la porte d'entrée, poursuivie par Poosky, le petit chat qu'elles avaient adopté il y a peu. La petite fille sauta dans les bras de sa grande sœur en éclatant de rire. Diana lâcha alors tout ce qu'elle avait dans les mains pour serrer contre elle Nina qui portait encore son pyjama Dora l'Exploratrice violet et ses chaussons roses qui ressemblaient à deux peluches. Carmen arriva dans le couloir, munie d'une cuillère en bois puis regarda ses deux filles en souriant.

« - Qu'est-ce qu'il se passe encore ici ? », demanda la jeune mère

« - Je voulais dire à Nana que tu allais avoir un nouveau travail ! », s'exclama la petite fille

« - C'est vrai ?! Mais c'est super ! », dit Diana en souriant

« - Rien n'est encore sûr Diana tu sais... Mais restons positives mesdemoiselles ! Allez, pose tes affaires et viens m'aider jeune fille ! », dit Carmen

Diana se précipita dans sa chambre, y posa son sac puis se déchargea de son manteau, de son écharpe ainsi que de son bonnet avant de quitter ses chaussures usées. Puis, elle rejoignit sa mère dans la cuisine tandis que Nina jouait avec le petit chat. Diana les regarda, d'abord Carmen et puis Nina et elle se dit qu'elle avait vraiment beaucoup de chance de les avoir dans sa vie. Elle n'aurait pas pu demander mieux comme mère et comme petite sœur. 

Carmen s'était depuis toujours battue pour élever ses deux filles. Il y avait eu tout d'abord, Diana, dont elle était tombée enceinte à 20 ans et puis quatorze ans plus tard, Nina était née. Aucun des deux pères n'avaient eu le courage de rester. Le père de Diana avait pris ses jambes à son cou lorsqu'il avait apprit qu'il deviendrait père et le père de Nina était un toxicomane avait qui leur mère avait malheureusement fauté.

Diana sortit de ses pensées lorsque sa mère lui tendit une marmite remplie de spaghettis. La jeune femme la saisit fermement puis alla la déposer sur la table étroite de leur salon. Carmen arriva avec des assiettes, des couverts ainsi que des verres puis demanda à Nina de laisser le chat tranquille afin que toutes trois puissent dîner. 

La petite fille de quatre ans s'exécuta puis repoussa ses boucles brunes qui tombaient devant ses yeux avant de venir s'asseoir sur une des chaises. Le chaton quant à lui en profita pour détaler dans une pièce voisine, sous les éclats de rire de Nina. Diana s'installa à son tour puis regarda sa mère remplir les assiettes et sourit. Aujourd'hui, elle se sentait différente, elle se sentait heureuse, parce que pour la première fois, elle tombait amoureuse... Du moins, c'est ce qu'elle pensait. 

« - Diana ? Tu es avec nous ? », demanda Carmen

« - Ah euh... oui. », répondit la jeune femme, sortant de ses pensées

« - Je te disais donc que demain matin il faut que tu garde Nina pour que je puisse aller passer mon entretien. »

« - Je ne peux pas, je travaille. Manny compte sur moi... Et demain ça va être la panique à la supérette parce qu'en plus Claire ne peut pas venir travailler, elle part à Montréal pour fêter Noël avec sa famille. »

« - Et comment je vais faire alors ? Il n'y a personne pour garder Nina, surtout la veille de Noël ! », s'exclama Carmen

« - Sinon je peux aller au travail de Diana avec elle, maman. », répondit Nina

Diana tourna la tête vers sa petite sœur qui avait revêtu son sourire le plus mignon pour convaincre sa mère. La bouche barbouillée de sauce tomate, elle souriait malicieusement, dévoilant des joues à croquer. Carmen sembla réfléchir pendant quelques minutes puis elle regarda Nina avant de poser ses yeux sur Diana.

« - Tu crois que c'est possible, Diana ? »

« - Oui, de toute façon Manny adore les enfants, tu me secondera à la caisse, ok Nina ? »

« - Ok ! », s'exclama Nina en souriant de plus belle

Diana sourit puis regarda à l'extérieur. La neige s'était arrêtée de tomber, les rues étaient toujours aussi paisibles et blanches. La lune brillait de milles feux et le ciel était si bien dégagé qu'on pouvait apercevoir les étoiles. Diana repensa alors encore à ce beau jeune homme, à son sourire ainsi qu'à ses yeux puis vint la pensée qui la rendit encore plus joyeuse.

Dans 24 heures, nous fêterons Noël...