Un monde en couleurs [EN PAUSE]

chapitre 3

Et soudain je le vois :
Lui.

Comment est-ce possible ? Comment peut-il soudainement réapparaître ?

Je me mets alors à le fixer. La peur s'installe en moi, mes jambes commencent à trembler, ma gorge se noue et s'assèche, ma vue se trouble. Je suis paralysée à l'idée que l'homme que je détestais le plus il y a quelque mois de cela, réapparaisse dans ma vie.
En reprenant lentement mes esprits, je décide maladroitement de m'engouffrer dans la boutique la plus proche, essayant inexorablement d'échapper aux retrouvailles qui seront sans doute agitées.

Mais, trop tard, il m'a vu.
Son visage exprime d'abord l'incompréhension, puis une vague de tristesse semble le submerger. Il paraît enfin comprendre la situation puis crie mon prénom, comme si cet appel suffirait à me faire revenir. Je me mets alors à courir, ne voulant pas retomber dans le piège qu'il m'avait lui-même tendu il y a quatre mois.
Étant plus rapide que moi, il finit par m'attraper brusquement le bras et me force enfin à lui faire face.
Refusant de lui faire cette avance, je me débat, crie à m'en déchirer les cordes vocales :

Moi : Lâches moi Lucas ! Lâches moi, je ne veux plus jamais avoir à faire a toi !

Lucas : Attends Jiwoo, je t'en pris laisse moi t'expliquer ! Je ne te ferais rien je te le promet !

Moi : C'est aussi ce que tu m'avais dis il y a 3 ans ! Arrêtes, tu me fais mal ! Sanglotais-je

Il fut abruptement repoussé, me laissant libre de cette emprise étouffante. Un jeune homme s'interpose lui ordonnant de me laisser. Je ne comprend pas la conversation encore abasourdit par l'apparition de mon ancien confident. Lucas finit par se résigner et partir.

Les turbulences ayant cessé, je me retourne vers l'homme qui m'a porté secours et remarque avec étonnement qu'il n'est autre que le client de ce matin.

? : Tu vas bien ? me demanda-t-il en prenant soin de m'aider à me relever.

Moi : Ça pourrait aller mieux. dis-je en acceptant son aide.

? : Excuses moi, je n'ai pas réfléchi. Comment tu t'appelles ?

Moi : Jiwoo, et toi ?

? : Jungkook. Qu'es-ce qu'il te voulais ce malade ?

Moi : Excuses moi mais ça ne te regarde pas. dis-je d'un ton sec

Jungkook : Pas besoin de parler comme ça. marmonna-t-il

Moi : Excuses moi mais il faut que je rentre. Au revoir et merci

Jungkook : Salut. Dit-il en partant

Je l'avais inévitablement vexé. Je n'y réfléchie pas plus longtemps et décide de rentrer chez moi le plus vite possible.

Je me mets donc en marche afin d'atteindre l'arrêt de bus le plus proche, n'ayant aucune envie de rentrer seule à pied. Je n'ai pas du attendre longtemps car à peine ai-je atteints l'arrêt que le bus fit son entrée au carrefours.

Enfin arrivée, je m'écroule dans mon entrée, libérant tout le stress que j'ai accumulé en revoyant Lucas.

Cet homme qui m'a sauvé il y a trois ans, mais qui m'a ensuite détruite il y a quatre mois.
Cet homme que je considérais comme mon père, qui par la suite est devenu un inconnu.
Cet homme qui m'a ouvert au monde mais qui m'en a fermé les portes peu de temps après.

J'étais seule, innocente et sans avenir.

Mais je préfère ne plus y repenser. Il faut que je me reprenne en mains, je ne suis plus une enfant, et je ne suis pas faible. Je ne peux pas être faible. Je n'ai pas le droit d'être faible.

Je pars donc me changer. L'eau ruisselante sur mon corps me fait énormément de bien. Comme si, pendant ce court instant, mes problèmes quotidiens s'évaporaient en même temps que ses gouttes, perlantes sur ma chair.

Au bout d'une bonne heure, je retourne enfin dans la cuisine pour me préparer du bimbimbap : mon plat préféré.

Le repas finit, je m'allonge sur le canapé et commence une nouvelle série, mais finis comme toujours par m'assoupir au beau milieu d'un épisode. Ces péripéties m'ont abattues.

Il faut l'avouer, je travaille beaucoup en ce moment, entre le café, mes études, mes tâches quotidiennes et mes devoirs, je ne sais plus où donner de la tête.

Ne servant à rien de lutter, je remonte me coucher et entame une bonne nuit de repos.