𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚗𝚝𝚛𝚎-𝚎𝚝-𝚞𝚗.

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J'ai donné mes cadeaux à tout le monde, le lendemain de noël, sauf Mathieu qui, d'après les garçons, est resté chez son père.

Lesram et moi faisons la salle pour ce soir, on fait pas grand chose mais il faut ramener l'alcool, le manger pour l'apéro et quelques chaises et tables.

Très vite la salle s'est rempli, je ne connaissais absolument personne. Je me dépêche d'aller me changer dans la cuisine que j'ai fermé évidemment. Je me met un jupe en jean bleu et un soutif noir en dentelle.

Je rejoins la pièce principale après avoir rangé mon sac.

Je trouve rapidement Mathieu, qui est le premier que je vois.

- T'as fais un effort vestimentaire. Lui fais-je remarquer.

Il me sourit, il a mis un jean Levis troué légèrement et un pull Dior. Il semble me détailler aussi. Il me prend par la taille et me colle à son torse pour danser, il glisse à mon oreille :

- T'es belle.

Je dois rougir violemment.

- Les compliments font parti du jeu ? Demandais-je.

- C'était pas de la drague, purement amical.

- Purement amical ? Répétais-je en riant.

- Bon un petit de la drague, mais en dehors du "jeu". Avoue-t-il.

Je lui fais un petit bisou sur la joue.

- J'aime bien quand tu fais ça, alors on peut passer au dessus du jeu juste pour ça.

- Hum ça me plaît comme idée. Me répond-t-il.

Il me fait un sourire en coin avant de me faire tourner sur moi-même, je rigole et tombe contre lui.

- Le polak en couple ? Demande un mec en riant.

Mathieu se détache moi aussitôt.

- Hein ? Tu raconte quoi comme merde toi encore.

Je lance un regard à Mathieu avant de me tourner vers l'homme qui nous a interrompus, c'est un grand renoi avec des dreads.

- On t'a jamais vu aussi proche d'une gadji.

- Mdr c'est une pote. Répond Mathieu.

Ses mots me font mal inconsciemment.

- J'me disais. Dit le renoi.

J'allais répliquer quand Mehdi arrive en courant vers moi.

- Lina ! Y a un problème dehors, viens. Me dit-il affolé.

Je fronce les sourcils, devant mon manque de réaction il prend ma main et m'emmène dehors où se trouve Elyo et ma mère. Je m'approche rapidement.

- Maman ?

Elle me prend le bras violemment.

- C'est quoi ça ?! Me demande-t-elle en me montrant un papier. Vous voulez prendre ma fille ?!

- Hein mais de quoi tu parles ? Lâche-moi tu me fais mal ! Rajoutais-je en sentant une douleur au bras.

Je prends le papiers et trouve une lettre du juge, papa veut récupérer la garde de Kya.

- J'étais pas au courant.

- Vous voulez prendre ma fille ! Vous avez aucun droit, j'ai rien contre moi. Se justifie-t-elle.

- On a un appartement, papa a un revenue stable, je vais en avoir un..

Elle rigole jaune et me coupe :

- Toi ?! Avec tes clips minable ? T'as aucune chance, t'as même pas de talent.

Ses mots me blessent, alors que j'allais répliquer, Mathieu, qui nous avez suivie prend la parole :

- Lina est plus que forte dans ce domaine, je ne vous laisserais pas dire le contraire.

Elle le regarde de haut en bas et retourne vers moi.

- C'est ma fille, vous la toucherez pas. Me dit-elle.

- Ta fille ? Et moi j'suis quoi ? Demandais-je calmement.

- Pas la mienne en tous cas.

J'ouvre la bouche choquée.

- Pourquoi ?!

- Tu es pas voulue ! C'est ton père qui m'a forcé à pas avorter ! Jamais je t'aurais gardé. Dit-elle durement.

Les larmes me montent au yeux.

- T'es une fille issue d'un viol Lina, Julien n'est pas ton père. Dit-elle en rigolant faussement.

- Quoi ? Arrivais-je à demander.

- Je suis partie pour ça, ton père et moi nous disputions tout le temps à ton propos, alors j'ai pris ma fille et je suis partie. Tu lui ressemble, tu as son caractère.

Je lâche quelques larmes.

- De qui ?

- Mon violeur. Dit-elle en tournant la tête.

Au début de notre conversation le ton était monté, maintenant il est bas, comme si j'avais peur de parler, ma gorge me pique et mes jambes trembles.

- Tu es entrain de me dire, que j'ai le caractère de ton violeur, qu'il est mon père et que papa ne l'est pas ? Résumais-je en craquant à la fin, je laisse mes larmes couler.

- Je ne sais même pas comment il a pu t'élever.

- T'as raison t'aurai mieux fait d'avorter. Dis-je avant de partir en direction de la salle.

Je récupère mes affaires, je n'entends plus rien, me répétant les mots de ma génitrice, mes larmes brouillent ma vue, je suis dans un état second.

Une fois mon sac en main, je sors de la salle aussi vite et me dépêche de partir le plus d'ici.

J'ai envie de mourir.

J'ai envie de pleurer.

J'ai envie d'hurler.

J'ai envie de disparaître.

Je finis dans une ruelle, assis contre un mur, ma tête contre mes genoux. Je me laisse pleurer, je n'ai que ça.

- Lina.. murmure une voix.

Je ferme les yeux si fort que je m'en fais mal mais je ne veux plus entendre cette voix, je veux être seule.

- Lina répond moi, s'te plaît.

- Va t'en... dis-je avec peine.

- Je suis là pour toi, je partirais pas.

Je sanglote et me laisse tomber contre le torse de celui qui me plaît depuis des mois.

- Issue d'un viol... marmonnais-je.

- Oublie ça, ton père est là pour toi, il t'a élevé et va te voir devenir une vrai femme, forte. Qui n'a pas besoin de l'amour néfaste de sa mère.

Je n'ajoute rien et pense à mon père.

- J'veux pas être un poids pour lui, je ferai mieux de partir.. pleurnichais-je.

Il prend ma tête entre ses mains, me forçant à le regarder.

- Ta gueule Lina, ça marche pas comme aç. T'es pas un poids pour lui, il t'aime sinon tu le serai. Puis les gars sont là, ils t'aiment. Et moi, moi j'suis là, tu le sais que je serai toujours al pour toi, et que j'aime pas te voir comme aç. J'aime te voir heureuse, souriante, quand tu fais la folle, quand tu me regarde, quand t'es avec moi, quand tu m'embrasse. Ajoute-t-il en me regardant droit dans les yeux.

Je lui fais un smack et le regarde.

- Sors avec moi Lina.

𝐌𝐨𝐣𝐚 𝐏𝐢𝐞̨𝐤𝐧𝐚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant