Chapitre 7

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Encore une fois, je suis dans la salle aux perles. Sous mes pieds, un banc de poissons colorés se tortille. La vie commence à s'installer, ici... Je me sens apaisé. À l'heure d'aujourd'hui, j'aime ma vie comme elle l'est. J'ai fini par l'accepter et y faire face. J'aime Sara et je ne risque plus de rejoindre la mort pour l'abandonner... Parfois, j'observe la Grand faucheuse de loin. La vieille dame du premier jour avait réussit à se frayer un chemin jusqu'à ma salle aux perles. À chaque fois que je lui disais non lorsqu'elle me tendait la main, elle me souriait. Particulier... Mais c'est comme ça. Chaque soir je lui dis que je ne veux pas la rejoindre et chaque soir, elle me sourit. Je commence à me poser des questions sur la signification de ce sourire, mais je n'ai pas d'autre choix que d'attendre et de laisser faire le temps...

Ce jour là, lorsque Sara entra dans ma chambre, je su tout de suite que quelque chose n'allait pas. Ses pas d'ordinaires joyeux, s'étaient fait trainants et fatigués. Sara n'était pas non plus rentrée dans la pièce en criant "Salut gX!" comme à son habitude. Non, ce jour là, elle n'avait fait que poser ses affaires lentement au sol avant de s'asseoir et de me prendre la main. Simplement un petit "s'lut" de sa part et rien d'autre avant plusieurs minutes de silence pendant lesquelles je m'inquiétai.

Sara? Tu vas bien? Ce n'est pas trop grave? S'il-te-plait, parles-moi comme tu le fais si souvent, parles et je t'écouterais, comme toujours. Ta voix. Je veux l'entendre, maintenant. Tu me fais peur à être si silencieuse.

-gX... Ma grand-mère à eu un avc hier, dans la nuit... Je suis allée la voir ce matin et- elle prit le temps de se racler la gorge avant de reprendre. Elle faisait peur... Elle était pâle comme la mort et n'arrivait pas à parler. Tout le côté droit de son corps était paralysé. Les médecins disent qu'à cet âge, il faut s'attendre à tout. Ils préfèrent attendre quelques jours pour se prononcer mais j'ai peur qu'ils disent qu'elle pourrait mourir... finit-elle, la voix tremblante et serrée.

Je sens Sara soulever ma main jusqu'à son visage et la presser fortement. Peu de seconde plus tard, je sens ses pleurs couler le long de mes doigts, silencieusement. Je me sens impuissant, à nouveau, de ne pouvoir rien faire afin de la consoler. Cette situation me fait mal au cœur. J'aimerais pouvoir la prendre dans mes bras et la bercer doucement jusqu'à ce qu'elle se calme. Mais impossible de le faire dans mon état...

-Je ne sais pas quoi faire gX... sanglota-t-elle. Je ne sais pas comment faire face à ma grand-mère alors qu'elle pourrait- la fin de la phrase disparu dans un reniflement. S'il-te-plait, réveilles-toi vite, j'ai besoin de toi! Maintenant, tout de suite!

J'aimerais bien Sara... Je voudrais faire ce que tu me demandes! Si seulement tu pouvais me voir à l'instant... Je cogne contre la surface du lac, faisant fuir aux passage les poissons, espérant pouvoir sortir de ce sommeil sans fin. Sara, crois-moi, je fais tout ce qui est en mon pouvoir! Mais je n'arrive tout de même pas à me réveiller. Je ne peux pas le faire...

Tandis que je me maudissais intérieurement, je sentis comme un poids sur ma poitrine. Sara? Qu'est-ce que tu fais? Est-ce que... Tu aurais posé ta tête sur moi?

-Permets-moi, s'il-te-plait... Juste un instant... Je me sentirais mieux après. murmura-t-elle.

Je ne bouge plus, pétrifié. Mon cœur bat la chamade. Sa main est chaude. Quelques mèches de ses cheveux me chatouillent le bras. J'ai envie de les toucher. Ils ont l'air si doux...

Autour de moi, ma salle aux perles se transforme à nouveau. Un soleil éblouissant apparait et me salue de sa chaleur incandescente. Ses rayons, quant à eux, profitent de mon désarroi pour frapper en plein cœur l'eau en suspend, dessinant ainsi une multitude d'arabesques scintillantes et dansantes tout autour de moi.

-Ta respiration est apaisante tu sais... Bien que les bruits des machines gâchent toute l'ambiance... fit-elle, la gorge déjà moins serrée que tout à l'heure.

C'est la meilleure! J'ai une respiration apaisante maintenant? Je suis content de pouvoir au moins servir à quelque chose.

-J'aimerais rester comme ça encore un peu... Malheureusement, mes cours de l'après-midi vont commencer sans moi si je reste plus longtemps... elle se releva et je l'entendis reprendre son sac à la main. Je pars, bonne journée. Je vais essayer de passer un peu après les cours... À plus! Je me sens toute revigorée grâce à toi, merci! lança-t-elle précipitamment.

Euh... De rien? C'est connu, lorsqu'on ne se sent pas bien, toujours aller se confier à un corps inerte! Rien de mieux qu'une personne alitée!

Bien! Que faire, maintenant qu'elle n'est plus là? C'est quand même elle qui m'a donné l'envie de vivre. Tout semble sans valeur sans Sara à mes côtés...

Au fait! Je me suis décidé! Lorsque je me réveillerais, je ferais face à mon père et lui dirais d'arrêter tout ce qu'il me fait. Pareil pour ceux qui me harcèlent au lycée! Je m'imagine déjà faire de la course à en perdre haleine et des pompes à gogo.


Un amour de coma [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant