Chapitre 11

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-Je vous laisse quelques jours pour vous décider et réfléchir à la question... Mon équipe attendra jusque-là avant de faire quoi que ce soit.

-Et vous croyez que ça me rassure peut-être ? Vous croyez qu'il se sent bien là ? Pas du tout ! Ne comptez pas sur moi pour l'empêcher de vous coller un procès lorsqu'il se réveillera! s'écria Sara.

La retenue avait perdu une adepte.

Tu as tout à fait raison Sara, je ne me sens pas du tout bien. Ma vie est en danger et je ne peux rien faire pour que le cours des événements s'améliore...

Un éclair me traversa. J'étais en état d'épouvante.

Encore heureux que je n'ai rien dit à propos des dons d'organes... Si un jour j'avais accepté cela et que ladite autorisation était retrouvée aujourd'hui, ils me découperaient alors vivant... Un frisson me parcouru l'échine, au galop dans le champ de bataille qu'était devenu mon esprit.

 Il faut que je trouve une solution très rapidement avant qu'il ne soit trop tard... Bouger, bouger, bouger... Ce mot se répète sans cesse dans ma tête, il tourne et voltige dans tous les sens autour de moi, dans lac... Partout.

J'ai peur. Je ne veux pas mourir alors que ma vie prenait enfin un tournant qui me plaisait. J'étais enfin heureux ! J'avais enfin trouvé l'amour ! Oh non... Je commence à parler au passé... Ce n'est pas bon ça... Pas bon du tout...

Bouger, bouger, bouger.... Vite, rapidement, avant qu'arrive l'inévitable ! Le désespoir m'empoigne les entrailles. Je ne respire plus. Je n'arrive pas à bouger. La seule qui peux me sauver est une jeune fille que personne ne croit car elle est trop attachée à moi pour pouvoir dire « la vérité ». Ces adultes... Bande d'enflures... Croyez-la! Si elle dit que j'ai contracté mes muscles, je les ai contracté!

Je panique, je dérailles. Je perds pied, sans aucune accroche à laquelle me tenir.

Si je ne bouge pas d'un millième, je vais mourir. Je n'en peux plus... Je m'épuise mentalement à essayer de bouger, sans aucun résultat notable. J'ai mal à la tête. J'ai trop donné. Ça y est, c'est la fin... Ils vont débrancher les machines dans quelques jours voire quelques heures si je ne fais rien maintenant... Je veux vivre! C'est la première fois de ma vie que je désire vivre!

-LÀ!!! cria Sara dans le silence étourdissant de la chambre.

J'aurais sursauté, si je le pouvais, si fort avait été son cri!

-Regardez!! Il... Il pleure! Un inconscient pleurerait-il? Un mort pleurerait-il?!

Je pleure? Mon corps... Pleure? Étourdis par la nouvelle, je me concentrai immédiatement sur moi-même. En effet, si je me concentrais bien, je sentais une larme dont le tracé avait déjà sillonné le haut de ma joue.

-Impossible... Pourtant, nos données ne nous montr-

-On s'en fiche de vos données! Elles sont erronées! Je vous avais bien dit qu'il nous entendait, mais personne n'a voulu me croire!

Sara se pencha sur moi et me caressa les cheveux doucement.

-Je suis désolée, on a dû te faire terriblement peur mon pauvre...

Sara... Je- C'est bon?

 Je suis tiré d'affaire?

Je peux me reposer maintenant?

Quelqu'un peut me donner un doliprane?

 Ouf! Je suis soulagé!

J'enchaine les phrases sans réfléchir, sans construire un raisonnement correct. Je suis simplement libéré d'un poids, d'une emprise. 

-Je suis désolé mon garçon... On a failli te- la mère s'interrompit pour s'approcher de moi. Sa voix était devenue bien plus chaude que tout à l'heure. Je n'ose même pas y penser! Nous sommes vraiment désolés pour la frayeur que l'on t'a infligé!

Mon pardon me concernant, vous pouvez le prendre! Mais je n'apprécie guère le fait que vous n'aillez par cru votre fille à vrai dire. C'est resté en travers de ma gorge. C'est votre fille tout de même!

J'entends le père se tourner vers Pascal dans un crissement sur le sol. Il dit:

-J'espère que vous n'essayerez plus jamais de nous convaincre que ce jeune patient est un cas désespéré et qu'il faut le débrancher... Me suis-je bien fait comprendre? sa voix s'était faite plus sombre que d'habitude.

 Au top le daddy! Je l'aime déjà, bien qu'il m'ai fait véritablement douter il y a peu. J'ai si hâte de me réveiller et de voir le visage de tout ce beau monde!  Je suis si impatient! Je ne me reconnais pas moi-même! Bien que je n'ai jamais sur qui j'étais jusque-là.

C'est la première fois que je désire autant quelque chose dans ma vie....

Le docteur, quant à lui, s'excusa à plate couture.  Cela n'avait pas du être facile pour lui d'annoncer la nouvelle et de demander à me débrancher.... Et voilà que devant lui s'accomplissait un miracle! Je suppose qu'il est en train de remettre ses savoirs et sa science en question?

Un amour de coma [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant