On connait tous l'histoire où on ne tombe pas amoureux des bonnes personnes. On a beau croire qu'on est heureux ensemble, mais au fond de notre cœur, on sait que la personne parfaite, l'âme-sœur comme on dit, n'est pas celui avec qui on est, mais qu...
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Richie avait passé le reste de la nuit éveillé, pensant à son cauchemar. Il enchaîna cigarette sur cigarette tout en essayant d'en comprendre la signification. Peut-être qu'il se prenait trop la tête?
Dès l'aube, il quitta sa maison incapable de rester plus longtemps chez lui. Mais au lieu d'aller vers le quartier où habitait Eddie afin qu'ils fassent le trajet jusqu'au lycée ensemble, il préféra prendre le bus. Il s'assit tout au fond, recouvra ses oreilles de son casque et se concentra sur la route qui défilait de l'autre côté de la vitre dans l'espoir de se sentir un peu mieux. Il savait que c'était totalement stupide, mais cet horrible pincement qu'il avait au cœur l'empêchait d'avoir ne serait-ce qu'une bribe de pensées lucides.
Edward, lui, se réveilla tout heureux en s'attendant à ce que son petit-ami l'attende devant chez lui comme à son habitude. Il se dépêcha de faire sa toilette et de prendre le petit-déjeuner que sa mère lui avait préparé: un pamplemousse, de lait au miel et de biscotte. Il sortit ensuite, portant un polo jaune pâle, un short en tissus qui découvrait ses genoux et ses éternelles converses hautes. En effet, l'été commençant de nouveau à régner sur Derry, la chaleur devenait insupportable et l'air irrespirable.
Malheureusement, l'adolescent fût déçu de constater qu'il allait devoir faire le trajet jusqu'au lycée seul. "Peut-être qu'il a garé son vélo plus loin pour ne pas se faire repérer par maman."
Et pourtant, il n'y avait pas un seul signe du binoclard au coin de la rue; seulement Bill qui s'apprêtait à monter sur son "Silver" adoré.
Le plus petit lui fit signe de l'attendre puis le rejoint pour ne pas avoir à faire le trajet seul. Au bout de quelques minutes, les deux garçons passèrent devant la maison de Richie. Edward demanda alors à son ami de s'arrêter pour qu'il aille vérifier si tout allait bien. Il fût surpris quand Mrs.Tozier lui annonça que son fils était sortit très tôt. Eddie la remercia et s'excusa de l'avoir dérangée puis s'en alla, les sourcils froncés et de plus en plus inquiet.
Richie venait tout juste de fermer son casier quand il vit Bill et Eddie débarquer dans le couloir. "Ce n'est qu'une simple coïncidence Richie. Calme-toi et surtout n'ouvre pas ta grande gueule."
Le bouclé s'attarda sur le visage de son amant qui paraissait de plus en plus chamboulé au fur et à mesure qu'il avançait dans le corridor. Il parlait à Bill comme si quelque chose de grave était arrivé.
Une sensation bizarre et jusqu'ici inconnue dévora alors le garçon aux cheveux de jais; c'était comme si une bête immonde était apparue dans son ventre et qu'une voix lui susurrait qu'on allait pas tarder à l'abandonner, encore. Il savait au fond de lui que Eddie n'y était pour rien et pourtant la colère et la jalousie le torturaient.
Le leader de la bande des Losers et l'hypocondriaque entrèrent dans l'enceinte du lycée. L'adolescent aux yeux bleus essayait tant bien que mal de réconforter son ami, affirmant que Richie avait dû oublier de passer le chercher. Mais son interlocuteur le coupa en plein milieu de sa phrase pour courir vers le sujet de leur conversation qu'il venait d'apercevoir adossé sur son casier:
-Est-ce que ça va? Je me suis inquiété pour toi!
Edward commença à bafouiller, les joues rouges, totalement essoufflé:
- Je suis même passé chez toi pour voir si t'étais malade ou si quelque chose t'étais arrivé mais je suis tombé sur ta mère qui m'a dit que tu étais sorti aux aurores sans rien dire. Je me suis vraiment inquiété, est-ce que ça va ?
-...
- Merci de me répondre, répondit le brun, sarcastique.
- Je vais très bien mais je veux juste rester seul un moment.
Sa voix était froide, presque indifférente à l'affolement du plus petit qu'il laissa pour se diriger vers une des salles du bâtiment.
Richie s'en voulait de lui faire du mal. Mais à chaque fois qu'il le voyait, les images de sa nuit mouvementée lui revenaient en tête. Il savait pertinemment que Eddie ne devait absolument rien comprendre à ce qui se passait mais il avait besoin de s'éloigner de lui le temps d'effacer les souvenirs qui l'asseyaient.
"Ça va passer"
Bill conseilla Edward d'ignorer le comportement de son petit-ami:
- Quelque chose a dû se passer. Il a seulement besoin de temps, ça va aller.
Pendant la pause déjeuner Eddie suivit à la lettre l'ordre du binoclard et le laissa seul, préférant rester avec le reste du Loser's club car dès qu'il se retrouvaient dans la même pièce que Richie, ce dernier fuyait. Ses amis essayèrent tant bien que mal de le réconforter. Richard était assis quelques tables plus loin et les regardait tristement en se retenant d'aller les rejoindre.
La journée prit finalement fin, et Trashmouth était finalement prêt à tout oublier et à aller rejoindre le reste de la bande chez Bill comme chaque début de semaine.
"Je suis vraiment stupide d'avoir douté d'Eds"
Mais, tandis qu'il sortait du lycée, il aperçut le bègue prendre Edward dans ses bras. Il se sentit alors stupide et quelque peu détruit.
"Bordel, qu'est ce qui ne va pas avec toi Richard? Toi aussi, tu prends Stanley et Bev' dans tes bras."
Et pourtant, la jalousie le rongeait de l'intérieur, tant qu'il finit par ne plus voir qu'elle alors qu'il s'enfuyait en courant, les larmes lui brouillant la vision.
Vers la fin de l'après-midi Eddie était tellement triste que Bill ne supporta plus de le voir ainsi; alors il lui fit un énorme câlin. En réalité, il voyait plus cela comme un geste fraternel qui avait pour but de rassurer l'hypocondriaque .
Eddie se sentit légèrement mieux et remercia son ami. Il ne savais pas se qu'il aurais fait s'il n'aurais pas été là. Il s'endormit en se disant qu'il avait vraiment de la chance d'avoir un ami comme Bill.
Voilà c'est fini pour le chapitre 2; j'espère qu'il vous a plu autant que le premier. Je sais qu'il ne plaira pas à tout le monde ( surtout ceux qui détestent Bill 😉). J'essaierai d'écrire à un rythme régulier.
