Chapitre 24 - Dangereuse inattention

14 4 2
                                    

Skye

''Tu me feras penser à le remercier.''

Je n'arrivais pas à me concentrer sur le ballon. Je n'avais jamais été douée en éducation physique mais je savais que mon trouble ne venait pas de là. Depuis que j'avais révélé une de mes craintes à Florian celui-ci n'avait cessé de respirer fortement comme s'il allait exploser et lorsque ses mains tenaient le ballon c'est comme si elles allaient l'écraser. Il avait la même réaction qu'avait eu Matthew lorsque je lui avais dit que je voulais plaire à Florian. Je ne savais plus si je devais l'approcher ou le laisser tranquille, le regarder ou non. J'avais peur qu'en étant trop avenante avec lui il fuis mais, une chose était sûre, je ne voulais pas qu'il fasse comme Matthew avait fait, je ne voulais pas qu'il aille s'en prendre à Théo.

Ce n'étaient que des suppositions. J'avais remarqué des regards de plus en plus insistants à mon égard et quelque rapprochement notamment lorsqu'il n'y avait ni Florian ni Matthew dans les parages, mais rien d'autre qui laisserait penser à une quelconque attirance.

Je mis toutes ces pensées dans un coin pour me concentrer sur la balle et ne pas finir comme la plupart du temps à l'extérieur du terrain. Elle volait de tous les côtés, jonglant entres les joueurs et je ne savais plus où regarder. Les coups de sifflet défilaient, les matchs aussi. J'étais à bout de souffle à force de courir derrière sans ne jamais l'avoir entres les mains.

Jessica sortit du terrain accompagnée de Samia et se dirigèrent vers les vestiaires. C'est durant cette seconde d'inattention qu'une série d'événement s'enchaîna. 

Quelqu'un cria mon nom.

Je tournai la tête pour voir mon interlocuteur.

On me bouscula si fortement que j'en perdis mes repères.

Lorsque j'eus enfin le courage de rouvrir les yeux, mes pupilles tombèrent dans les billes bleus de Florian. Il était sur moi, ne m'écrasant pas grâce à son bras gauche appuyé sur le sol froid du gymnase, de son autre main il maintenait l'arrière de ma tête pour ne pas la cogner avec quoique ce soit. J'avais l'impression d'être aussi protégée que dans une coquille, il m'enveloppait et, malgré le fait que je ne comprenne pas ce qu'il se passait, je me sentais étrangement bien dans cette position où sa chaleur irradiait mon corps.

- Tu regarderas le ballon la prochaine fois, m'intima-t-il avant de m'aider à me relever délicatement.

Je fus prise de violent vertiges ce qui me poussa à m'agripper à Florian qui sembla soudain paniquer :

- Skye ça va ?!

- J'ai un peu la tête qui tourne, avouai-je.

Il demanda l'autorisation à notre professeur de quitter le terrain avant de me prendre aussi délicatement que possible dans ses bras musclés. Je cachais ma tête dans son torse pour échapper aux regards de mes camarades, mais surtout pour sentir jusqu'à en perdre haleine sa fraîche odeur si bien que lorsqu'il me déposa je fus surprise de vouloir retourner contre lui.

- Skye ouvre les yeux s'il te plaît, continua-t-il à paniquer.

Je n'avais pas remarqué que mes paupières étaient encore closes et lorsque je les ouvris de nouveau j'eus la vision d'un Florian inquiet. Je tentais de me relever mais celui-ci me retint par le bras et me força à me rasseoir sur le banc où il m'avait posée peu de temps avant.

- Je vais bien Florian, mentis-je volontairement en sentant les vertiges me reprendre.

- Tu es toute blanche, rassis-toi s'il te plaît, me supplia-t-il.

Il était si mignon que je ne trouvai pas le courage de le contredire. Il vint s'asseoir à côté de moi et m'invita à poser ma tête qui tournait toujours sur son épaule.

Je fermai les yeux et c'est seulement à cet instant que je réalisai ce qu'il se passait. A mes côtés se trouvait le garçon sur lequel j'avais toujours fantasmé. Je m'étais toujours dit qu'il ne m'approcherait jamais, et même si je pouvais faire tout ce qui était dans mon possible pour me faire remarquer à ces yeux, il ne me remarquerait jamais. Mais ce moment était arrivé. Il était arrivé grâce à Matthew qui m'a permis de me dévoiler aux yeux des gens, qui à fait ressortir mon côté rebelle malgré moi pour que, non pas seulement le garçon de mes rêves, mais tout le monde me remarque. Maintenant que tout aurait été plus simple, que j'aurais pu me rapprocher comme je le voulais de Florian, il y avait aussi Matthew et même s'ils n'avaient rien en commun, je les aimais autant l'un que l'autre et quand on aime quelqu'un on ne veut pas le voir souffrir mais je savais que si j'en choisissais un, l'autre souffrirait.

Je ne sais pas combien de temps j'avais fermé les paupières mais lorsque mes pupilles frappèrent la violente lumière du gymnase tout le monde se dirigeait vers les vestiaires. Mon sauveur m'aida à me lever et je m'aperçu  que nos mains étaient liées, inconsciemment, j'avais dû vouloir garder un lien physique avec lui mais lorsque mes idées se remirent dans l'ordre je m'empressai de les détacher. C'est comme si sa peau m'avait brûlée. 

- On se revoit tout à l'heure, me dit-il doucement à l'oreille.

Je me dirigeai lentement dans les vestiaires pour filles, me remettant peu à eu de mes émotions. Je me retournai une dernière fois vers lui et ses lèvres mimèrent ces mots :

- Fais attention à toi.

~~

Le reste de la journée s'était passé plus rapidement que ce que j'avais imaginé et Florian n'avait cessé de me demander si j'allais bien. Je le trouvais mignon à prendre soin de moi, ce qui changeait de Matthew qui me faisait plus de mal que de bien. Quand je sortis du lycée en fin d'après-midi, le soleil était entrain de se coucher paisiblement et, malgré le froid strident qui régnait, je m'arrêtai quelques instants pour admirer le spectacle. 

Mon ami était parti une heure plus tôt, n'ayant pas d'option ce jour là, ce qui me permit de sortir mon téléphone et d'appeler une personne que j'aurais aussi voulu voir aujourd'hui.

- Allô, sa voix semblait endormie.

Un violent frisson parcouru mon échine mais il n'était pas dû au froid de l'hiver.

- Je te réveille ?! Paniquai-je.

- Non princesse, rigola-t-il, j'ai juste la gorge prise.

- Tu ne veux pas parler alors ? Enchaînai-je alors.

- Avec toi toujours.

Sa voix avait était si séductrice que je n'entendis qu'à peine ces mots.

- Tout c'est bien passé aujourd'hui ? Me demanda-t-il à son tour.

- Oui, commençai-je, juste en sport j'ai failli me prendre le ballon dans la figure mais Florian l'en a empêché.

Je regrettai instantanément mes mots car un immense blanc s'installa dans le téléphone mais les mots qu'il prononça quelques instants après me désarçonnèrent encore plus :

- Tu me feras penser à le remercier.

__________

Hey ! 

Je suis sincèrement désolée de mon petit (gros) retard de publication. Je ne vois plus le temps passer depuis la fin du confinement tant j'ai de chose à faire. 

Je voulais aussi vous prévenir qu'au début du mois de juillet je ne publierai pas beaucoup et je m'en excuse aussi !

En espérant que ce chapitre vous ait plû, bisous. L.



TWO - Chapitre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant