Chapitre 9: L'un ou l'autre.

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Cinq jours plus tard.

Je discute avec Kara, elle me raconte tout ce qui se passe avec Arthur, nous avons pu rattraper le temps perdu.
Je n'ai pas recroisé John, je lui ai écrit deux trois, pour avoir de ses nouvelles mais rien, aucune reponse, il m'ignore apparemment. Aucun signe de vie des membres de la famille Shelby, excepté Michael qui continue d'essayer de se faire pardonner, mais je ne cède pas, je ne dois pas baisser la garde en lui accordant mon pardon : il s'est servi de moi, m'a mentionnée comme un vulgaire jouet, comme une de ses nombreuses conquêtes.
Moi qui pensait ne pas pouvoir me détacher de cette famille déjantée, voilà que je m'en éloigne petit à petit. Et tant mieux. Mais le soir, en me couchant, j'éprouve toujours un je ne sais quoi dans mon coeur, en repensant à la tendresse de John, cette facette de lui qu'il ne laisse jamais apparaître. Et Michael me manque, -bien qu'il ait agi de cette manière avec moi-, même si je refuse de l'admettre.

Ma cousine a dû remarquer que j'étais perdue dans mes pensées car je sens son regard soucieux sur moi.

Kara: Tout va bien Mary?

Je me force à esquisser un sourire.

Moi: Bien sûr Kara.

Kara: John te manque, c'est ça?

Je ne répond pas, c'est une question que je vois comme réthorique. John me manque oui, mais est ce qu'il en vaut vraiment la peine? S'engager avec lui, ou même juste ressentir quelque chose pour lui, n'est ce pas se traîner dans une pente glissante ?

Kara: Mary, tu devrais aller le voir.

Moi: Je ne sais pas... Je commence à croire qu'il se fiche de moi.

Kara: Va le voir.

Moi: Peut être que j'irais, demain ou dans quelques jours.

Kara: Non, maintenant Mary. Saisis ta chance avant qu'il ne soit trop tard. Tu sais très bien que tu ne le laisses pas indifférent. Alors vas-y!

Moi: Ce n'est pas une bonne idée je ne crois pas que

Kara: Va le voir, tu n'as pas le choix, je t'y oblige!

Voyant que je ne bouge pas, elle s'approche de moi et m'aide à me lever tandis que je proteste. J'abandonne bien vite, ma cousine peut se montrer très convaincante et surtout insistante quand elle le veut!

Elle me fait monter dans ma chambre et ouvre mon armoire, avant d'en sortir une robe bleu nuit décolletée, mais sans être vulgaire ni trop habillée. Sous ses encouragements, je l'enfile donc, coiffe mes cheveux en un chignon et agrémente la tenue de boucles d'oreilles, simples mais classes.

Kara: Tu es magnifique ma belle.

Moi: Merci Kara. Merci pour tout.

Elle me sourit et je la prend dans mes bras. Je me montre rarement tactile, mais j'apprécie vraiment tout ce que fait Kara pour moi, et je souhaite lui montrer.

Kara: Allez file!

Je rigole et enfile mon manteau et mes chaussures.

Kara: Prend ma voiture ! Arthur me la prête! me crie-t-elle depuis le haut des escaliers.

J'attrape les clés de la voiture qui se trouvent sur la commode de l'entrée et sort, pour me diriger à l'intérieur d'une Bentley, je crois deviner les préférences des Shelbys en matière de voitures  a force !

Après avoir roulé sur les routes glissantes de Small Heath, j'arrive enfin devant la maison de John. Un rai de lumière traverse les rideaux de la salle à manger, signe que John est bien chez lui. J'inspire avant de toquer trois grands coups.
La porte s'ouvre brusquement sur John, armé d'un fusil, le pointant sur moi. En me reconnaissant, il baisse bien le vite le canon de son arme a feu et me fait entrer, non sans m'avoir détaillée de la tête aux pieds. Nous nous asseyons sur le canapé. Le sol est carrelé, de petit losanges poreux jaune clair, à moitié dissimilués par un épais tapis de laine noir.
Au plafond, de longs madriers de pin, vernis eux aussi, dessinent le squelette du toit, étayé de contre fiches obliques.
John me lance un regard inquisiteur.

A new Shelby.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant