chapitres 3 : 313

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Point de vue : ???

                             (Dans un passé proche)

Les résonances des sirènes d’alarmes me perçaient les tympans.

La meute d'étudiant en panique me bousculait, les forces de l’ordre tentaient sans succès de coordonner tout ce chahut.

Hors, moi je ne ressentais plus rien…

Tout autour de moi se floutait, plus rien n’avait de sens…de forme…de couleur.

Devant moi, écrasé au sol, se tenait le corps ensanglanté de l’être le plus cher de ma vie…impuissant…inutile !

Je sentis toute ma frustration fondre sur le sol, ma gorge me brûlait et mes voies respiratoires se bouchaient par cette inflammation expulsée de mon être, qui par ailleurs détenait le même goût que la vie que je menais…infâme.

Le contenu de mon estomac au complet sorti par ma trachée,  liquide jaunâtre étalé au sol, révélant alors le reflet d’un visage déchu et meurtri, le tout brouiller par des larmes amères et irréversibles.

Tout tournoyait autour de moi, je me sentais faiblir, mes oreilles bourdonnaient et mes jambes étaient bientôt dans l’incapacité de me soutenir plus longtemps après ce choc.
Il avait l’air heureux, PUTAIN !!!

Quel genre d’ami immonde étais-je au juste pour ne pas avoir perçu une telle détresse ?

Accablé par la culpabilité, mon corps tout entier céda sous le poids et de tout son long, s’écroula, vaincu par l’écho des SOS perçu tardivement.

Seul mon pouls prouvait que j’étais en vie, que mon cœur battait toujours.

L’attroupement fût de plus en plus important et bientôt l’oxygène me manqua, mes orbites commencèrent lentement à sombrer dans un tourbillon de ténèbres.

Mais lorsque, entre deux jambes, je vis son corps disparaître dans ce camion blanc et sur le sol, une trainée d’hémoglobine, mon regard s’éteignit.

Je rampais, atone, le long de la ligne sanglante et ma main, incontrôlable, racla le sang qui s’y trouvait pour l’étaler avec peine le long de mon faciès, y mêlant la sueur froide qui s’écoulait.

Ce liquide rougeâtre appartenait à mon frère et me maintiendrait en éveil pour lui, jusqu'à ce que je l’atteigne afin pour lui exprimer mon amour une toute dernière fois.

A demi conscient je me redressais et, dans un dernier élan d’espoir, couru a lui avant que les portes ne se ferment, y glissant ma main et agrippant la sienne.

La fente était assez large pour avoir pu y glisser mon poignet mais restait trop étroite pour parvenir à le voir, seul une poigne inerte maintenait mes sens en éveil.

Les ambulanciers insistaient pour clore cet accès qui séparait nos deux corps, le mien maintenu par les officiers m’arrachant corps et âme du lieu qui le détenait, me couvrant de jurons aussi méprisant les uns que les autres.

Je sentais les veines de mon poignet se fendre, mon cœur se fissuré…

Mais je résistai, maintenant sa main serrée dans la mienne, déconcentré dans ma tache par la présence d’un liquide chaud s’écoulant abondamment de celle-ci.

J’étais scier par la violence de leurs maintient.

Je me devais de tenir bon…pour mon ami, mon frère, ma raison de vivre !

J’aurai tant aimer prendre son visage entre mes mains et pleurer avec lui, jusqu'à ce que s’épuisent nos forces et finir par en rire.

Si seulement j’avais su, si seulement il n’avait pas simulé ses joies et masqué ses peines, j’aurai pu…
Pourquoi as tu voulu me préserver ? M’épargner tes souffrances ? Pour te détruire ?

Sacré ma vie𖦹︎𖦹︎•••ʳᵉᵃᵈⁱⁿᵍ•••𖦹︎𖦹︎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant