15 - Réveil douloureux

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   Tandis que son esprit s'extirpait péniblement des brumes qui l'enveloppaient, la première chose que le jeune garçon sentit fut une douleur intense qui lui vrillait le crâne. Comme des milliers d'aiguilles qu'on lui aurait plantées dans les tempes, elles accaparaient toute son attention et le paralysaient de douleur.

Incapable de se concentrer sur quoique ce soit d'autre, il fut contraint d'endurer ce supplice jusqu'à ce que la souffrance s'en aille d'elle-même.

   Pendant des minutes qui lui semblèrent des heures, il sentit chacune de ses cellules se déchirer, tandis que ses muscles se raidissaient pour atténuer son supplice, sans effet.

Quelque chose de lointain lui hurlait de ne pas céder, dernier lien entre réalité et folie, comme une lumière vacillante au milieu d'une tempête.

À peine conscient, il puisait dans ses dernières forces, plus par instinct que par volonté, quand les aiguilles qui lui perforaient le crâne commencèrent à se retirer.

Épuisé, il sentit ses muscles raidis se relâcher entièrement tandis que la douleur finissait de disparaître, ne laissant qu'une sensation amère de migraine, ou de gueule-de-bois, bien qu'il fut trop jeune pour connaître cette dernière.

Émergeant enfin de sa transe, Dan retrouva assez rapidement la sensation de tous ses membres. Alors, il se rendit compte qu'il était incapable de bouger. Cependant, la cause n'était pas due à son traumatisme, mais une corde épaisse comme son bras qui le retenait attaché.

   Il ouvrit ses yeux, plissés par la douleur, et découvrit une espèce de remise agricole de style mexicaine délabrée, sombre et malodorante. Çà et là, des interstices entre les lattes du toit laissaient passer des rayons de lumière, qui éclairaient la poussière en suspension et quelques outils rouillés posés à même le sol.

Les murs en pisé blanchis à la chaux avaient noirci et s'étaient fissurés, mais entretenaient toujours une fraicheur humide qui faisait frissonner Dan. Dans son champ de vision, aucune issue, et aucune idée pour se défaire de ses liens.

   En se contorsionnant, le blondinet comprit que tout son corps était suspendu à une poutre de la charpente. Il tenta de se balancer, mais tout ce qu'il parvint à faire fut de resserrer encore davantage ses entraves.

   Laisse tomber, petit. T'es pas le premier qui se retrouve attaché ici, et tu seras probablement pas le dernier. D'ailleurs, tu devrais garder ton énergie pour la suite : regarde autour de toi plus attentivement et tu devrais comprendre que la personne qui t'a ligoté ici ne compte probablement pas te laisser pendouiller en paix...

   Tout aussi curieux que mal à l'aise à l'idée de ce qu'il pourrait trouver, le petit Dan continua d'explorer la pièce du regard, et découvrit sous ses pieds ballants une tâche sombre, séchée sur le sol en terre. Il aurait bien voulu croire que c'était de l'huile, mais un horrible pressentiment lui soufflait que la nature en était probablement humaine...

Cela ne laissait rien présager de bon pour la suite, et il avait intérêt à trouver rapidement un moyen de s'enfuir vite et loin.

   Soudain, des bruits de pas se rapprochant se firent entendre. Le garçon se raidit en entendant une porte s'ouvrir, puis claquer dans son dos. Il retint sa respiration, espérant naïvement que son kidnappeur le laisserait en paix encore un moment. Il avait tort.

— Ça sert à rien de faire le mort, gamin, siffla le nouvel arrivant en se rapprochant lentement du blond.

   Cette voix...

   Oui, cette voix grave et trainante, Dan l'avait déjà entendue quelque part. Mais son esprit était encore brouillé, et il était incapable d'y associer un visage. Il tenta de se retourner, mais ses liens le maintenaient fermement dos à la porte.

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⏰ Dernière mise à jour : May 11, 2020 ⏰

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