Yazid.

5.

Quelques mois plus tard...

Yazid.

Les yeux rivés sur le sol on est tous dans l'salon, tous là. J'entends les sanglots d'Anissa qui réconforte Mina. 

Les yeux d'ma mère sont si vides, je lève les yeux et regarde Riyad assit à côté d'elle, ils sont fixés sur le sol, ses poings sont serrés, aucune émotion de ne se voit sur son visage.

Haickel lui, se retient de pleurer en se pinçant la main discrètement, sa jambe droite tremble légèrement.

Et moi ? J'sens comme un vide dans ma poitrine.

La sonnette retentit, Anissa se lève et va ouvrir, c'est Leila et sa mère. Ma mère se lève pour les accueillir, elle va mieux, y'a que ça qui m'rend heureux.

Leila s'assoit à côté de moi et me parle, j'entends pas, la vérité j'veux pas entendre. J'entends un grand silence.

Plus les heures passent plus j'ressens un grand vide dans mon cœur, j'suis le seul encore assis dans le salon. 

Ma mère a raccompagnée Leila et sa mère chez elles, Anissa est partie au travail, Riyad ? Dehors comme d'hab, j'imagine même pas comment il doit être mal.

J'entends la porte s'ouvrir, c'est Mina.

Mina - Yazid ?

Je ne réponds pas et retiens mon poing d'aller dans son visage.

Mina - Y'a ton téléphone qui sonne.

Je le prends de la table et vois que le numéro qui m'appelle est un numéro inconnu.

-Ouais ?

J'reconnais la voix de mon frère, y'a beaucoup de bruits derrière.

Riyad - J'vais le crever ce fils de pute.

-Tu parle de qui Riyad ?!

Je commence à avoir peur, peur qu'il fasse une dinguerie.

-Réponds moi Riyad tu va faire quoi là ?!

Riyad - T'as très bien entendu, bloque ce numéro.

Riyad.

J'vais l'buter, l'assassiner, le tuer, c'que tu veux. Si j'le tue pas de mes propres mains j'suis la plus grosse des putes de cette putain d'planète.

J'allume un énième joint et attends que Marwan descende. Il descend enfin, un sac à la main.

Marwan - Y'a tout dedans, t'es sur que tu veux faire ça ? Tu va être dans la merde après.

-Tu crois que j'vais pas faire ça ? c'est mal m'connaitre, j'vais l'vider de tout son sang jusque la dernière goutte.

Je démarre mon scout et roule, le sac à la main. J'vais le trouver, lui faire la peau à ce gros dindon.

Je m'appelle pas Riyad si j'le crève pas.