Riyad.
Une énorme tâche de sang, c'est tout c'que j'vois.
Son corps inerte au sol, j'suis figé. J'arrive plus à bouger.
Je vois des gens s'affoler, faut que j'me casse.
Je tiens ma sacoche et cours, cours jusqu'à arriver face au portail d'la cité.
Je l'escalade et sors, on a l'habitude à force.
Je sors et cours encore, jusqu'à être essoufflé.
J'entends un giro, je me cache derrière une voiture et attends qu'il passe.
J'allume mon téléphone et compose le numéro de Yazid.
Yazid.
-Quoi ?!
Riyad - Elle s'est fait tirer dessus putain !
-Et tu l'as laisser là bas comme un hmar ??
Yazid - Tu voulais que j'fasse quoi que j'me fasse péter ? T'as pensé à Yemma deux minutes ??
-J'arrive bientôt là-bas, j'te rappelle.
Je me mets à trottiner et arrive devant la foule.
-Poussez-vous !
Je la vois qui est immobile au sol, ses yeux sont entrouverts.
Je prends sa tête et la pose sur mes jambes.
-Appelez les urgences putain !
Elle ouvre la bouge légèrement.
? - J's...
-Te fatigue pas, l'ambulance va pas tarder tu va vivre.
? - Tue m..moi...
Mais elle est folle ou quoi ?
-tapote sa joue Reste avec moi dis pas d'conneries.
Elle ferme les yeux.
-Putaaain !
Je vois Riyad qui tourne en rond.
Je regarde plus attentivement le visage de cette meuf, il me dit vraiment quelques choses.
-YAZID PUTAIN !
C'est la cousine de Ley', c'est Yousra.
-C'EST YOUSRA ! APPELLE SERINE !
Il sort son téléphone, les mains encore tremblantes.
Riyad - Ley vient vite.
Il range son téléphone et s'accroupie à côté d'moi, il prend son visage entre ses mains et marmonnent quelques choses.
Je vois Serine arriver au loin, en courant.
Leila - YOUSRA !!!
Elle pousse les gens et reste figée devant le corps de sa cousine, je vois ses larmes monter. J'aime pas voir les gens pleurer ça m'énerve.
L'ambulance arrive, les ambulanciers sortent munis d'un brancard, ils prennent Yousra avec eux et demandent à Leila de venir.
Elle part et sort de la cité. Je regarde à mes pieds, mes chaussures sont remplis de sang, mon pantalon à pince aussi. J'peux pas rentrer comme ça chez moi.

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Yazid.
Azione« Enfants de banlieue, on grandit dans la peur, celle qu'on inspire et celle qu'on éprouve. »