La soirée d'Alexia fut agréable, elle en avait passé une bonne partie à contempler la lune, particulièrement belle, ronde, pleine, inondant le monde de sa lumière, dominant le ciel. Elle c'était mise à rêver éveiller, rêver d'une vie meilleure, avant de se reprendre et de culpabiliser de ne pas se contenter de se qu'elle a. Elle s'était finalement allongée sur son lit pour lire, sans avoir pris la peine de se changer pour la nuit, et s'était endormie, son livre sur la poitrine. Ses longs cheveux brun étalés sur son oreiller, ses paupières closes sur ses pupilles noires, ténébreuses.
Elle dort paisiblement, et rien ne pouvait laisser pensé qu'elle serait violemment arrachée à son sommeil. Une personne s'est introduite dans son lit, faisant pencher le matelas. Elle voudrait crier, mais le son produit par sa gorge reste contenu dans un tissu poisseux qu'on lui enfonce si profondément dans la bouche, qu'elle en a un haut le cœur.
Elle écarquille les yeux, pensant profiter de la clarté de cette lune qu'elle aime tant. Elle essaye de comprendre se qu'elle ne peut comprendre. Est-elle toujours endormie ? En proie à un terrible cauchemar ? La réponse lui apparaît avec une clarté déconcertante lorsqu'elle est tirée de force de son lit, et s'écrase lourdement sur le sol, face contre terre. Elle voudrait se retourner, faire face à son assaillant, mais à peine cette idée se formule dans son esprit embrumé par la stupeur, que quelque chose glisse sur sa tête, irritant son visage, elle sait grâce à l'odeur et la texture qu'il s'agit d'un des sacs en toile de jute qui sert au transport de légumes.
Elle sent une paire de main puissante lui maintenir les poignets l'un contre l'autre pour les enrouler avec une corde. Le lien est serré si fort que sa circulation sanguine est difficile. Ses chevilles reçoivent le même traitement, elle se débat de toute ses forces, mais ainsi ligotée, bâillonnée et aveugle, l'ennemi est tout puissant.
Ses pieds quittent le sol et elle est hissée sur l'épaule d'une personne qui lui semble être à une dizaine de mètres du sol. Ses sens sont en éveil, son rythme cardiaque s'accélère et l'adrénaline galvanise son corps. Malgré ces entraves, elle parvient à donner plusieurs coups de coude dans la tête de son kidnappeur qui peste d'une voix granuleuse sans pour autant lâcher prise.
Elle sait, grâce aux déplacements de son corps que l'homme traverse sa chambre, le couloir puis le salon avant de quitter la maison, l'air frais de la nuit lui en donne confirmation. L'homme sous elle fait une flexion et elle vole dans les airs, s'écrasant violemment, provoquant une douleur à l'impact qui électrise son corps. Elle est sonnée, sa tête a heurté quelque chose. Un couinement et un hennissement lui indiquent qu'elle est dans un chariot qui ne tarde pas à se mettre en route.
L'adrénaline quitte peu à peu son corps, mais chaque secousse provoque une nouvelle douleur, elle fait alors mentalement état de son corps meurtri. Son œil droit ne s'ouvre plus et la commissure de ses lèvres est irrité à cause du bâillon. Les liens qui serrent ses poignets entaillent sa peau et chaque mouvement qu'elle tente pour s'y extirper les incrustant davantage dans sa chaire. Le pire n'est pourtant pas localisé à cet endroit, ni dans son visage, mais se diffuse de son épaule jusqu'au bout de ses doigts. Elle supporte de moins en moins se feu qui parcourt ce bras droit et est au bord de l'évanouissement.
L'épaisseur et l'odeur nauséabonde du sac qu'elle a toujours sur la tête l'empêche de respirer convenablement, elle n'a d'autre choix que de retrouver son calme, économiser le peu d'air qui lui parvient, son focus se portant sur le fait de gonfler doucement ses poumons et d'expirer pour les vider, lentement.
Elle perd toute notion et ne saurait dire combien de temps dure ce supplice, une heure, deux, peut-être trois... Lorsque le chariot s'arrête sous le « holà » d'un homme, elle s'attend au pire. La peur l'envahit et engourdit son corps. Elle comprend qu'il y a deux hommes parce qu'elle les entends parler, mais n'est pas en mesure de comprendre ce qu'ils disent malgré leur proximité et la clarté de leurs propos, son
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Prête à tout ! 2020
General FictionAprès des siècles de mauvais traitements, la Terre a repris ses droits et la survie de l'Homme est plus que précaire. Pourtant, dans cette réalité ou l'entraide est de mise, les conflits persiste, à croire que sang et violence ne sont pas dissociabl...