Chambre 309 ~ [TERMINÉE]

Dernière partie

Le vendredi 16 Août, Chan fût de nouveau envoyé à l'hôtel par son patron pour une autre conférence. Il avait tout fait pour ne pas y aller, mais n'avait finalement pas vraiment eu le choix et il s'était une nouvelle fois retrouvé à attendre, appuyé contre une des grosses colonnes du hall. Il essayait de faire comme s'il s'en fichait mais sa poitrine se serrait néanmoins en repensant à tout ce qui était arrivé dans cet endroit. Il jeta un coup d'oeil autour de lui en soupirant, espérant que le temps allait vite passer, lorsqu'une grande silhouette à l'autre bout de la pièce attira son regard. Il cligna des yeux puis fronça les sourcils avant de secouer la tête, mais ça ne faisait aucun doute.

C'était lui, il était là au beau milieu de la foule d'employés de bureau.

Son inconnu était là.

Chan prit une profonde inspiration afin d'éviter de se mettre à pleurer et il n'y réfléchit pas à deux fois, il traversa le flot de personnes et se dirigea vers l'homme qui lui manquait depuis de longues semaines. Ce dernier se tourna vers lui, surpris lorsque le brun lui attrapa le bras. Et quand il baissa les yeux et qu'il croisa le regard de Chan, il se figea. Le plus petit l'attira hors de la foule.

— Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda le noiraud en vérifiant que personne ne les regardait.

Et le coeur de Chan se serra dans sa poitrine. C'était la première fois qu'il entendait sa voix, et pas juste des gémissements ou des râles de plaisir, des vrais mots. Et elle était belle, presque mélodique.

— Pourquoi est-ce que tu n'es pas venu ? demanda-t-il.

Le plus grand rougit un peu et regarda ses pieds.

— Je t'ai attendu, reprit Chan d'une petite voix, dans la chambre... dans notre chambre...

Le noiraud releva les yeux et soupira.

— Je suis désolé, on ne peut plus se voir... s'excusa-t-il en essayant de se libérer de la poigne de son vis-à-vis.

— Dis-moi ton nom !

— Quoi ?

C'était en effet une question surprenante.

— Si nous ne devons plus jamais nous revoir, le supplia Chan, alors, je veux au moins connaître ton nom...

Le plus grand détourna le regard quelques instants, considérant cette soudaine requête.

— Woojin, dit-il finalement.

Chan battit des cils.

— Woojin, répéta-t-il doucement comme pour s'assurer de s'en souvenir.

— Et toi ?

Une ridicule petite flamme d'espoir s'alluma en Chan à l'entente de cette question.

— Chan, répondit-il immédiatement.

— Chan ? répéta le noiraud, un petit sourire sur les lèvres. C'est un joli prénom...

Il n'arrivait pas à détacher son regard du plus petit et ce dernier avait simplement envie de se jeter dans ses bras, de l'embrasser et de l'entendre répéter son prénom des centaines de milliers de fois, car c'était la plus jolie chose qui lui avait été donnée d'entendre.

C'était bizarre, une étrange tension était apparue entre eux, ni l'un ni l'autre ne savait quoi faire. Mais Chan était certain d'une chose, il ne pouvait pas laisser son amant disparaître à nouveau. Il lui attrapa la main et l'attira vers lui, toujours en essayant de retenir ses larmes.

— Emmène-moi.

— Quoi ?

— Emmène-moi dans notre chambre... une dernière fois.