Nous sommes en Mars 2020 et le covid-19 a obligé la population française à se confiner. Adèle (16 ans), Holliday (18 ans), Havana (19 ans), Hanna (2 ans), Camille (17 ans), Eve (12 ans) et Nour (12 ans) sont confinés, chacun chez soi. Leur existenc...
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Je sors de chez moi, affolée. J'ai rangé tout mon attirail dans un sac que je porte sur mon dos. Je contemple la ruelle où j'habite, totalement vide, sans aucun bruit. J'ai l'impression que le temps s'est arrêté autour de moi, plus rien ne bouge. J'attends quelques minutes sur le pas ma porte, puis un mouvement perçu du coin de l'œil me fait réagir. C'est un enfant qui court. Je me décide alors à avancer dans la rue sans trop savoir où aller. Je suis un peu perdue.
J'aperçois sur un panneau stop une affiche collée au gros scotch noir. Il y a marqué dessus : Foyer pour orphelins dans les locaux de la MJC au 6 rue st Pierre.
Le 6 rue st Pierre... c'est juste à côté, ça ! j'ai trouvé où aller, de toute façon ce sera toujours mieux que d'errer sans but.
Au fur et à mesure que je m'approche, je croise de plus en plus de gamins. Certains d'entre eux s'amusent à casser les vitres des magasins, à vandaliser les rayons de bonbons, de gâteau, de baskets et de téléphones. Je vois au bout de la rue, l'entrée du foyer. Je crois reconnaître Camille qui court vers la porte, poursuivi par Adèle, une fille de mon ancien lycée. Étrange vu l'histoire qu'il y a eu entre ces deux-là y a 2 ans.
Camille rejoint une autre fille, et mon cœur bondit dans ma poitrine lorsque je comprends qu'il s'agit de Havana ! Ça fait depuis qu'on a quitté le lycée toutes les deux, qu'on ne s'est pas revues. On était inséparables à cette époque !
Je crois qu'elle est allée dans un internat, je sais plus où, et qu'elle s'occupe de chevaux. C'était sa passion, ça !
Au moment où je me dirige vers elle, j'entends un groupe de jeunes, armés de battes de baseball et de couteaux, dire qu'ils veulent attaquer le foyer « pour s'amuser ».
Je les laisse passer devant, sans trop savoir quoi faire. En gros : je les défonce tout de suite ou j'attends le bon moment ? Comme je suis quelqu'un de juste, je leur laisse le bénéfice du doute. Celui-ci est vite estompé car ils rentrent presqu'aussitôt dans le bâtiment en hurlant : "Personne ne bouge ou j'vous éclate la tête".
Ève
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