Chapitre 5 - Nour

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Nour

Je cours à côté de Holliday ; je n'ai pas vraiment peur mais, j'ai comme une boule dans le ventre : j'ai l'impression d'être libre pour la première fois de ma vie et de courir sur les traces de mon père

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Je cours à côté de Holliday ; je n'ai pas vraiment peur mais, j'ai comme une boule dans le ventre : j'ai l'impression d'être libre pour la première fois de ma vie et de courir sur les traces de mon père. Je ne vous l'ai peut-être pas dis, mais mon père était un gangster.

Je suis le groupe de jeunes que j'ai rencontrés, mais je me demande ce que je fais là.

Pourquoi les ai-je suivis ? Moi, qui suis si sauvage, qui n'ai jamais eu d'amis!

Depuis ma plus tendre enfance, lorsqu'on m'a confiée au foyer de l'enfance, je suis restée à l'écart des autres enfants. Je ne les supporte pas ! C'est Nicolas, mon éducateur, qui dit tout le temps que je suis une sauvage. Mais il sourit quand il dit ça.

Nicolas, c'est le monsieur qui accueillait les enfants dans la salle où nous étions. Je me demande ce qu'il va devenir.  Il m'a presque élevée et je regrette de le laisser derrière moi. Mais je suis certaine qu'il va s'en sortir ! Quand on s'occupe de trente enfants d'un foyer, ce n'est pas un petit groupe de jeunes délinquants qui va vous faire peur, même avec des battes de baseball.

Je continue à courir même si mes jambes sont douloureuses ; je ne veux pas paraître faible. (surtout à côté d'Adèle qui tient la route !)

Nous arrivons face à une grande maison blanche, à l'angle d'un quartier cossu.

Elle doit appartenir au garçon (Camille je crois), car il s'y engouffre rapidement, après avoir ouvert à clé le portail noir qui sépare les deux murs recouverts de feuilles de vigne.

Nous entrons dans un immense hall qui distribue quatre pièces : un bureau, une cuisine et un double salon. La maison doit faire au moins trois étages.

Je me demande comment les autres doivent se sentir, je veux dire, ceux qui ont la chance d'avoir une famille et une maison. Est-ce qu'ils sont impressionnés, jaloux ?

Je n'ai jamais eu de chambre à moi, je partageais un dortoir avec deux autres filles.

Le concept de "famille" m'échappe à vrai dire ; il faut dire que le destin m'a généreusement affublé d'une mère toxicomane et d'un père délinquant.

Camille doit être vraiment riche !

" j'aimerais bien avoir une famille moi aussi », murmuré-je, inconsciemment.

Je me rends compte que j'ai exprimé cette pensée à voix haute quand Camille me répond :

— Ouais, moi aussi.

Je lève la tête, incrédule. Il s'explique :

— Tu sais, Nour, mes parents travaillent tout le temps, ils ne s'occupent jamais de moi.

— Je n'ai pas vraiment envie de parler de ça, lui rétorqué-je avec brusquerie. « Les parents » est un sujet que je préfère éviter.

Camille hoche la tête, puis se met à crier :

Reset humanity : Projet civilisation 2.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant