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__ Bonne soirée, Nicolas, dit sèchement Ann-Marie.

__ Bonne soirée, Ann, souffla le concerné.

Il la regarda partir. Ses fesses ondulantes aspirant à lui donner le coup de grâce de cette dure journée.
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__ Allez, hop, bonhomme. On se dépêche.

__ Oui, m'man.

__ Tu as pris ton sac ?

__ Oui, m'man.

__ Super. On y va.

Il faisait beau ce matin-là. Le soleil matinal leur procurant une bonne dose de vitamine D, Ann-Marie et Patrick quittèrent leur demeure pour se rendre à la station de bus. Elle marchait d'un pas précipité vers son dernier weekend de folie alors que lui sautillait, laissant le léger vent traversant ses boucles ondulées lui chatouiller le cuir chevelu.

Sa dernière journée de passion s'annonçait grandiose. Elle en était impatiente mais surtout nerveuse comme jamais elle ne l'avait été auparavant. Ann-Marie craignait que son amie ne lui pose trop de questions et qu'elle soit obligée de lui mentir. Mais surtout elle ne voulait pas se dégonfler et tout faire foirer avant la fin de ce dernier samedi d'idylle.

Une fois à la station, un autobus d'environ deux mètres et demi arriva dans moins de cinq minutes. Avec une demi-douzaine de personnes, Ann-Marie et Patrick s'ajoutèrent à l'effectif du véhicule. La jeune mère prit place près d'une vitre et se laissa émerveillée par les beaux bâtiments de la rue qu'elle se lassait parfois de revoir. Mais ce jour-là, elle leur trouvait un petit quelque chose de particulièrement attrayant. A côté d'elle, son fils avait la tête baissée vers sa tablette.

__ Un magnifique bracelet que vous avez là.

Ann-Marie se tourna légèrement en sursaut vers une dame probablement dans la soixantaine. La sexagénaire légèrement penchée vers elle était en adoration face au bijou qu'elle portait autour du poignet. Ann-Marie baissa le regard vers l'accessoire.

"Ah ! Il faut que je le rends."

__ Merci, dit-elle avec un sourire faux, parcourant sa gourmette avec la pulpe de son troisième doigt.

La dame lui sourit et se recala dans son siège.

__ Maman ?

__ Oui, mon trésor ?

__ Pourquoi je vais chez tante Lydia tous les samedis à présent ?

"C'est quoi cette question d'abord ?"

Ann-Marie ne sut que répondre. Elle n'aimait pas mentir. Surtout pas à son fils adoré. Elle fit la-mère-qui-ignore-son-enfant alors que ses yeux voyageaient d'immeuble en immeuble. Lorsque la monotonie du paysage se fit trop lourd, elle détourna le regard et posa sa tête contre la vitre. Elle ferma ses yeux histoire de dissiper toute cette angoisse qui croissait à mesure qu'elle s'approchait de l'arrêt qui marquerait la fin de son voyage.

__ Maman ?

Ann-Marie rouvrit ses yeux grinçant des dents malgré elle.

Je Tuerais Pour ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant