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Ann-Marie accepta le papier après maintes réticences.
Nicolas les raccompagna ensuite, son fils et elle à l'entrée et la regarda partir. Alors qu'elle franchissait la porte elle se cogna la figure dans la vitre, trop occupée à lire la copie qu'elle tenait en main. Elle maintint son nez écrasé par la porte et quitta le lieu sans se retourner.
"Sacrée femme ! "
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__ Et tu as dit quoi ?__ Rien.
__Comment ça, rien ? Le séduisant Nicolas André veut te prendre en photo avec ton fils et tout ceci gratuitement. La chance que tu as !
La jeune secrétaire laissa basculer sa tête vers l'arrière et feignit ses différentes faces d'orgasme alors qu'elle se touchait sensuellement le corps sous les regards cupides de quelques assistants.
__ Je n'hésiterais pas à me laisser prendre par ce bel étalon si je n'étais pas mariée, regretta-t-elle.
Des sourires intéressés se dessinèrent sur les visages de certains hommes et quelques femmes.
Ann-Marie, pour sa part, commençait à être embarrassée par sa collègue qui faisait tout son possible pour ne pas être discrète.
__ Je vais y penser, Lydia. C'est bon.
__ Mais, attends. C'est aujourd'hui qu'il commence, remarqua Lydia qui avait à présent le regard collé sur l'annonce qu'elle s'était appropriée.
Ann-Marie fit rouler ses grands yeux amandes. Qu'est-ce qui lui avait pris d'en parler à son amie ? Elle ne la lâcherait plus à présent. Elle tenta de rentrer quelques mots dans son ordinateur alors que Lydia déchiffrait le document de Nicolas.
__ Nous devons y passer pendant la pause pour t'enregistrer.
Ann-Marie poussa son clavier avec énervement. Lydia ne la fermerait pas tant qu'elle ne dirait pas qu'elle accepte la proposition du photographe. Et tant qu'elle ne le dirait pas, il lui serait impossible de finir de taper son rapport.
__ Nous passerons à la pause, dit-elle sèchement en ramenant la tablette de touches vers elle.
Sa collègue esquissa un sourire, déposa la feuille de papier et s'adossa contre sa chaise ergonomique. Elle lissa de quelques coups de doigts ses cheveux blonds raides et se remit au travail. Son bureau était une continuité de celui d'Ann-Marie aussi muni d'un fauteuil identique au sien. Quelques cartables beiges trainaient et deux plumiers y étaient posés. Du côté de Lydia se trouvait une photographie d'elle et de son fils, Alex ; le territoire d'Ann-Marie était lui, orné du doux visage de Patrick capturé dans un encadrement cuivré. A quelques mètres de leur poste, étaient dressés les bureaux de Peterson Clarke et de Thomas Rouzier, patrons respectifs d'Ann-Marie et de Lydia.
Entre les bruits monotones des sonneries de téléphone, des touches de clavier, des agrafeuses, les secrétaires finirent leur matinée de travail.
L'horloge de l'allée sonna midi.
Ann-Marie sentit son cœur se comprimer. Elle n'était pas disposée à revoir Nicolas de si tôt. Nicolas qui lui faisait un effet de dingue que la femme supposément mûre et mature qu'elle était ne parvenait même pas à dissimuler. Nicolas, qui souriait à chacune de ses maladresses et qui en redemandait tellement cela le plaisait de la voir se comporter comme une adolescente éprouvant pour la toute première fois des sentiments tout sauf platoniques à l'égard d'un bel homme.
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Je Tuerais Pour Toi
Romans"Que vas-tu faire ? Le tuer ?" "Si tel est ton désir." Entre eux, c'était censé être éphémère, c'était censé durer qu'un court instant. Mais entre eux, cela s'est prolongé sur de nombreux jours, les jours se sont changés en mois, ceux-ci auraient pu...