Les Chalvet-Lacourt

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Chapitre 2

L'entreprise Chalvet-Lacourt, numéro deux des produits de grand luxe, comme la haute-couture, la maroquinerie et les parfums, dans laquelle nous travaillons tous, est une entreprise familiale. Chaque membre de la famille y a un rôle important. Notre petite bande travaille directement, comme Eric, Thomas et bien sur Alba, ou indirectement comme moi, avec un des Chalvet.

Dans mon open-space sans âme, je suis un numéro de plus dans la foule de secrétaire. J'enregistre des commandes à longueur de journée. Rien d'excitant, je l'avoue. Je me complais dans ma routine. Mon Master en communication, ne me serre absolument à rien. J'aurai du m'arrêter au bac, comme Alba. Avec son dynamisme et son fort caractère, elle a su gravir les échelons jusqu'au plus haut, sans réel diplôme. Elle m'épate.

Ma famille me poussait dans des études que je ne désirais pas. Je voulais être fleuriste ! Impossible, mes parents me voyaient faire de grande étude et une magnifique carrière. Aujourd'hui, ils sont fiers que leur fille travaille pour Chalvet-Lacourt. Il pense que je pourrais rapidement gravir les échelons. Cela fait maintenant six ans que j'y suis, toujours au même poste.

— Cali, m'interpelle une Alba tout en beauté dans sa robe portefeuille blanche, ses escarpins aux talons vertigineux et son maquillage parfait.

Tous les yeux se lèvent vers l'assistante du grand patron. Elle ne passe inaperçu nulle part !

— Cali, ce midi Eric, Thomas et moi avons nos heures de repas en même temps que toi. Nous nous rejoignons au Salad'Bowl du coin ? Ou bien veux-tu manger un énorme hamburger bien dégoulinant de graisse, que tu aimes tant ?

— Non, non, rigolé-je de bon cœur. Je vais venir avec vous. Régime ce midi.

Elle m'envoie un clin d'œil avant de répondre à son portable en retournant vers l'ascenseur.

Sa venue ne laisse jamais mes collègues sans voix !

J'entends murmurer des « elle a couché avec combien de Chalvet pour arriver si rapidement à son poste ? » « Son cul tourne trop vite pour être honnête ! » ou encore des « mais que fait cette femme si baisable, avec Cali ? Elles sont totalement différentes ».

Je ne m'offusque pas de leurs paroles. Je les laisse parler. Je les comprends, Alba a réussi en trois ans à devenir la femme la plus envié de l'entreprise. Je sais qu'elle n'a couché avec personne pour y arriver, même si certains des hommes Chalvet lui ont fait du rentre dedans. Elle a beaucoup de défauts, mais elle est intègre.

Vers midi, je reçois un SMS de sa part :

« Ma Cali, je ne peux pas venir manger avec vous. Mon Boss me convoque dans son bureau. Beaucoup de femmes doivent m'envier d'être enfermer avec lui, moi ça me fait chier ! Il est froid comme une porte de prison. Il ne m'excite absolument pas ! Son petit frère par contre, hummmmm, j'en ferais bien mon quatre heures ! Bref, bon app, préviens les amoureux. Kiss ».

Je souris tout en me dirigeant vers les ascenseurs qui s'ouvrent à mon arrivée. Deux des fils Chalvet si trouve déjà. Certainement en route pour le bureau du grand patron six étages au-dessus. Mal à l'aise, la tête dans les épaules, je rentre pour me mettre discrètement dans un coin.

— Que va encore nous annoncer Angus ? s'agace le plus jeune des frères. Qu'il nous vire ? Qu'il a retrouvé son sourire ? Je t'avoue qu'avec une assistante comme il a, moi le sourire je l'aurais à longueur de journée. Et je lui donnerais aussi. Il nous emmerde à nous interdire de tenter quelque chose avec elle. J'en fantasme jour et nuit sur cette Alba. Elle m'obsède.

— Ne tente rien, Papa sera également présent. Il est pire que Angus, concernant les relations privées entre employés.

— Je ne suis pas employé. Je suis un des actionnaires, tout comme toi. Je la veux, je n'y peux rien, s'énerve-t-il en parlant beaucoup plus fort.

L'homme de glaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant