Chapitre 5

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Chapitre5

Comment peut-on être sans cœur à ce point ? Ces messieurs se pensent supérieurs à nous, petites employées, alors que la seule chose qu'ils ont de supérieur est la méchanceté. Ce sont les pires salauds que je connaisse. Sous leurs airs de Gentlemen, ils se fichent de tout.

Sous ma douche, j'essaye d'éliminer toutes les ondes négatives qui m'emplissent le corps et l'esprit. Je suis tendue, à fleur de peau, je n'arrive pas à me calmer. Maël est celui qui me déçoit le plus. Je le pensais bien éduqué, gentil, respectueux, alors qu'il est le même en plus faux jeton. Sa petite gueule d'ange cache bien des choses.

Voilà pourquoi je ne veux pas d'homme dans ma vie. Pas un pour relever l'autre !

La sonnerie de mon portable n'arrête pas de retentir. Je me doute que Alba a dû prévenir Eric et Thomas et qu'ils cherchent tous les trois à me réconforter. Pour le moment, je n'en ai pas envie. Je veux me calmer, digérer l'humiliation, ce qui ne se fera pas en quelques heures.

Une serviette sur la tête et l'autre autour de la poitrine, je fais des va et vient dans mon petit salon, toujours pleine de rage. La douche n'y a rien fait, alors je mets de la musique, à fond, sans me soucier des voisins. Le Before You Go de Lewis Capaldi ne fait qu'augmenter ma colère contre moi. Oui j'aurais dû leur rentrer dedans comme je savais si bien le faire. Je n'aurais pas dû me laisser impressionner par leur rang. Je...

— Cali ! Merde à la fin, tu ne peux pas prendre tes appels, j'ai eu peur, me fait sursauter une Alba, rouge écarlate. , ça t'arrive ? se plante-t-elle devant moi ses yeux d'habitude rieurs, noirs de colère.

— Et toi ? Tu pourrais frapper, j'ai cru faire une attaque !

— J'ai tes clefs, c'est pas pour sonner alors que je sais très bien que tu ne m'ouvriras pas. Alors ? Accouche ? Que t'a fait subir la famille Chalvet ?

— Ce que je craignais, lorsque tu m'as parlé de ce projet insensé. Une humiliation suprême ! La honte de ma vie. Me faire rabaisser plus bas que terre ne m'était jamais arrivé, mais là, je me sens une sous merde.

— Tu sais comment sont les riches, prétentieux, insensibles, sans cœur et j'en passe. Raconte-moi, me demande-t-elle en m'attrapant la main, libère-toi.

— Maël est venu me chercher. J'étais tout excitée, lui et moi, seuls...bref juste une illusion, oui. Ce n'était pas une romance, mais un livre de Stephen King ! La famille Chalvet au complet, tous aussi beaux, élégant et pompeux les uns que les autres. Sauf Maël encore à ce moment-là. J'étais au milieu du bureau d'Angus, ils me détaillaient tous, comme s'ils achetaient une vache, et...

— Un cheval...

— Non une vache, Alba, je me suis sentie comme une grosse vache qu'on étudie pour voir si elle sera capable d'être exposée au salon de l'agriculture. Et puis d'un coup, leurs vraies natures sont apparues. Ils m'auraient frappée, cela aurait été moins douloureux. Humiliée comme jamais, je les écoutais, sans réellement comprendre ce qu'il m'arrivait.

Je m'arrête un instant, la boule qui m'obstrue la gorge m'empêche de respirer convenablement.

— Ces enfoirés de merde, se sont permis de me juger, de me rabaisser, de se foutre de moi ouvertement sans honte. Je les ai envoyés se faire foutre avant de sortir de cet enfer. L'argent rend dingue.

— Je suis sincèrement désolée, Cali, tout est de ma faute, s'excuse-t-elle en me prenant dans ses bras. Je ne pensais pas qu'ils iraient jusque-là. Ce sont eux qui voulaient une femme simple.

— Pour eux, je ne suis pas simple, mais une clocharde.

— Quelle bande d'enfoirés. Irrespectueux, comme toujours.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 21, 2022 ⏰

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