Before I Die - [P•JM - M•YG]

ʙᴇғᴏʀᴇ ɪ ᴅɪᴇ⇀ʝ-21

On peut penser que c'est à cause de ce qu'il s'est passé hier que je n'ai pas adressé la parole à Yoongi de toute la journée.

En réalité, ce jour-ci avait été prévu pour le début de ma rentrée régulière à l'hôpital.

Les médecins m'avaient prévenu et avaient été bigrement clairs. J'avais le droit de passer du temps à la maison ou à l'extérieur, j'avais le droit à des promenades quotidiennes, mais les rendez-vous annuels étaient obligatoires à partir de mes 20 derniers jours à compter.

Je n'avais pas voulu en parler de vive-voix à Yoongi car je savais que celle-ci allait trembler si je lui baragouinais un mensonge. Je ne voulais pas attiser son inquiétude pour moi et je savais qu'un bon petit mot écrit au feutre noir sur un post-it jaune allait brièvement faire l'affaire.

Alors je me suis contenté de ça.

«Salut petit Sucre :) mes rendez-vous annuels à l'hôpital commencent pour finir la vérification de mon cœur.
Tout devrait aller bien, c'est juste pour s'en assurer.
On est jamais à l'abri d'une soudainement réapparition du cancer.
Je reviens ce week-end et je te passerai un coup de fil avant l'heure.
Je t'aime très fort, l'oublie pas.»

C'était ma première fausse journée à l'hôpital. Elle servait surtout aux préparatifs, pour être sûr d'y être bien installé, comme un peu pour un long week-end qui débutait.
J'avais emporté quelques objets que je comptais laisser là bas, même durant les journées où je serais chez moi. 

En mettant les pieds dans ma chambre dès le début de l'après-midi, je me suis rappelé à quel point les murs lisses recouverts d'une fine couche de peinture blanche ne m'avaient pas manqué, sans mettre à l'écart cette odeur que tous les habitués connaissent bien.
Mon nez avait apprivoisé pendant cette longue période - il y a quelques semaines de cela - cette odeur croisée entre le désinfectant et le médicament sous solution liquide.
Pas grand chose m'avait manqué de cet endroit.

Le seul fait qui m'avait particulièrement manqué était le silence glacial, parfois même oppressant pour la plupart des gens. Mais celui-ci ne me dérangeait pas plus que cela. J'ai toujours été un homme calme et paisible. Le bruit est mon plus grand parasite dans la vie.

De plus, l'hôpital est le seul endroit où l'humain peut passer sa journée en pyjama ou en blouse sans être jugé.

Oui, j'essaie sûrement de me rassurer en trouvant la peu de points positifs qui se présentent à moi.

La première chose que j'ai fait en mettant les pieds dans ma chambre était d'évaluer la largeur de la pièce. C'était la première fois que l'on m'avait mis dans un volume aussi grand, sûrement dans le but de me mettre à l'aise avant ma mort.

Plutôt généreux, non ?

J'avais eu le droit à une ample fenêtre possédant des rideaux grisâtres qui avait une grande vue sur une 15aine de containers colorés chacun différemment.

Et c'est finalement en regardant le néon projetant une lumière blanche éblouissante et le lit fin à moitié redressé que la réalité m'est revenu en pleine face.

C'était bel et bien ma maison de vacances, si l'on pouvait le mentionner de cette façon.

Après avoir déballé mes objets utiles, puis vite après une visite très chaleureuse de mes infirmiers, ces derniers m'ont laissé la possibilité de faire un tour dans mon nouveau bâtiment, et même de passer un coup de fil rapide pour assurer à mes proches que j'étais bien installé, surtout prêt.