Derrière le silence

5. La vie avec le covid

Le monde mis sur pause. Silencieux. Désert.

Il aura fallu une pandémie mortelle pour arrêter momentanément la course effrénée à l'argent. Une pandémie mortelle pour remettre en question l'impact du capitalisme libéral sur notre société.

Des hôpitaux débordés. Des stocks de masques bien trop peu importants. Des conditions de travail scandaleuses pour le personnel soignant. Et pourtant, des applaudissements tous les soirs à 20h. Des dessins d'enfants placardés aux fenêtres.

Celles et ceux qui étaient, il y a quelques mois, frappé.e.s par les forces de l'ordre parce qu'iels manifestaient leur désaccord avec les réformes détruisant leur vie professionnelle, sont à présents hissé.e.s au rang de héro.ïne.s. Mais iels l'ont toujours été.

Nous ne l'avons pas vu à temps.

Nous avons sacrifié notre santé au profit de l'économie. Privilégié l'éternelle croissance des bénéfices des grandes entreprises, au risque de détruire notre environnement. Notre avenir. Notre société.

De l'espoir renaît. Un déconfinement plus responsable ? Une mise en place de l'économie en donut ? Mais nos politicien.ne.s ne semblent pas l'entendre de cette manière.

L'Union Européenne nomme la multinationale BlackRock conseillère environnementale.

Une aide de 20 milliards d'euros pour les entreprises les plus polluantes, sans aucune contrepartie écologique.

L'après-coronavirus semble se présenter comme un rattrapage du temps perdu plus que comme un moment de réflexion sur les conséquences de nos actes et une nouvelle façon d'envisager l'avenir.

Sans détruire totalement l'économie, sans occasionner un effondrement prématuré, il existe des solutions pour un monde plus juste, plus responsable. Il existe des moyens de revoir nos modes de vie et l'impact de notre libéralisme sur le monde.

Ce virus est l'œuvre de notre activité. Des pandémies bien plus dangereuses risquent de suivre.

La destruction des écosystèmes ne doit pas être prise à la légère.

La relance économique se doit d'être verte.