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À toutes les âmes brisées, à celles et ceux qui se sentent fracassés, que plus rien ne peux réparer,

Je me suis pensée désarmée, moi aussi, et il m'arrive encore de le penser. Je ne suis donc pas sortie de cette spirale, me rendant illégitime à aborder une approche optimiste de ce sujet.

Je sais parfaitement combien nos propres pensées peuvent nous consumer et je sais qu'elles sont cependant incontrôlables, parfaitement incontrôlées, plus libres que nous ne le serons jamais. Elles nous heurtent, nous bousculent, chahutent en nous et il semble impossible de les extérioriser.

Je sais aussi que les larmes versées dans le silence et les appels à l'aide incompris sont les plus douloureux, autant pour le coeur, que pour le corps.
Les pleurs étouffés dans l'obscurité de la nuit par peur de se vider entièrement tant on se sent emplis de peine, sont les plus violents et ne cessent généralement qu'à l'aube. Je le sais aussi. Je le sais trop bien à vrai dire. Bien plus que ce que je n'en aurais jamais voulu savoir. J'ai moi même pleuré des torrents sans trop savoir pourquoi, mes larmes dévalaient simplement mes joues, et s'écrasaient sur ma taie d'oreiller.

Si au commencement je cherchais à comprendre ce qui me mettait dans cet état, j'ai fini par y renoncer, sans doute par peur de ne pas pouvoir me relever une fois que j'en aurais pris conscience.

J'aurais voulu rédiger quelques lignes imprégnées de joie, mais ce n'est pas de mon ressort. J'ai pourtant tenté, de nombreuses fois, de m'aventurer dans l'écriture de récits en marge de la mélancolie, mais cela me dépasse. Je n'y arrive pas.
En toute transparence, je n'y suis jamais arrivée. Je suis convaincue que les belles émotions ne peuvent pas être retranscrites sur papier, elles appartiennent au concret et à l'instantané.
Elles nous font vibrer l'espace d'un instant et nous laissent le souvenir de toutes les sensations qu'elles nous procurent, puis elles s'évanouissent en nous et nous nous raccrochons à leur mémoire.
Ce n'est pourtant pas la volonté d'être heureuse qui me manquait. Je le voulais, plus que tout, persuadée que cela me permettrait d'enfin m'émanciper du sentiment amer qui m'habitait continuellement.

Late Night Thoughts.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant