Cette nuit, les deux étudiants rentrèrent chez eux l'esprit bien nourri. Le Fou avait ouvert leurs yeux dans une nouvelle dimension de la vie, une philosophie autre que la leur.
Le fou, lui heureux d'avoir partagé, dormit sourire aux lèvres, espérant que par la grâce du très haut, le jour et sa flamme ronde rencontre son réveille.Le soir suivant, nos deux amis retrouvèrent de nouveau le Fou, et ce fut ainsi tous les soirs. Leurs discussions avaient évolué, ils allèrent de sujets en sujets, traversaient même le temps présent, évoquaient le passé et traquaient le futur.
Akouété leur troisième compagnon finit par rejoindre la troupe. Et toutes les nuits, sur cette place publique, nos trois jeunes communiaient avec le vieux Sage. L'homme renaissaient totalement de ses cendres, il devenait plus vivace, sa voix respirait une certaine tranquillité, et ses gestes illustrait toute son éloquence.Devant l'homme, Hodo qui nourrissait la volonté de faire des vidéos avorta très vite l'idée et préféra écouter. Le vieux ne serait pas manipulable, pas aussi facilement.
Mais il y avait un sujet que le vieille homme n'osait jamais évoquer, son propre passé. Il évitait toujours le sujet, et chaque fois la curiosité des jeunes gens l'amenait sur cette route. Puis un jour il leur dit ceci : << Je vous parlerai de moi, de ma famille, et de mon passé lorsque vous serez prêt. >>
Mais à chaque fois que le vieux parlait en parabole, les trois étudiants se disaient que c'est sûrement sa folie qui s'infiltrait entre ses sages paroles, et donc ne le prenaient jamais au sérieux.Mais de vous à moi, qui était réellement ce vieille homme ? Un malade mental ? Un désorienté ? Un père dépassé par la cruauté de ce monde ? Un intellectuel cherchant la lumière ? Qui était-il réellement ? Comment peut-on être aussi sage et décider de vivre comme un chien galeux, balader dans les rues pieds nus comme un gamin ? Peut-être sa sagesse l'avait-elle rendue fou ? Ou sa folie l'avait-elle rendue Sage.
Novignon se posait les mêmes questions chaque jour, et n'arrivait pas à comprendre l'homme. Tout comme Akouété, qui chaque fois se demandait si cet homme n'avait-il pas subit une lourde déception.
Un soir, alors qu'ils échangeaient sur les capacités de l'humain, le vieux prononça ces mots :
— Vous connaissez trop peu sur la vie, mais plus prétentieux que vous, je n'en connais pas. Vous ouvrez chaque jour le ventre de la terre pour extraire ses matières fécales et vous prétendez marcher vers la modernité. Alors que vos créatures vous assujettissent tous les jours. Vous aviez régressé et le monde avec.
— Pourquoi vous nous désignez comme coupables ? On a jamais fait le moindre mal à ce monde monsieur. Regardez nous, nous sommes des sujets de grands gouvernements, si puissant. Nos voix ne comptent jamais, répondit Novignon.
— Eh oui monsieur, on a envie de bien faire mais comment faire ? Nous sommes si impuissants que nos idées meurent de désespoir, ajouta Akouété.
— Vous n'aviez pas tord, mais je peux vous assurer d'une chose, si ce pouvoir de décider vous tombait entre les mains aujourd'hui même, soyez sûr que demain vos idées muteront. C'est ça le pouvoir, il endurcit les cœurs sensibles, transforme le poussin en épervier. Ceux qui ont un pouvoir sans sagesse finissent par manger leur totem. Ce qu'il vous faut c'est de la sagesse et de la bonne connaissance.
— La sagesse ? S'enquit Hodo.
— Oui mon fils, c'est l'arme la plus puissante qui soit. Et j'ai bien envie de vous instruire à cette grande école.
— ha haha, nous instruire ? Comment allez-vous procéder ? S'étonna Akouété.
— Mais libre à vous de me suivre ou pas. Votre monde a la corde au cou, et si vous ne vous décidez pas, vous aurez que vos yeux pour pleurer.
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L'Étrange Fou
AdventureLorsque de la bouche d'un fou s'extériorisent de sages paroles, des paroles qui interrogent et qui interpellent l'humanité ; pourquoi ne pas prêter oreilles attentives ? Pourquoi ne pas s'y intéresser ? Je m'en vais vous exposer l'histoire d'un vi...